Éditorial

Un automne sous le signe de l’engagement

Dr Louis Godin  |  2015-08-24

Avec raison, les médecins de famille, et beaucoup de Québécois, ont poussé un énorme soupir de soulagement lorsqu’une entente a été conclue avec la partie gouvernementale au sujet de la mise en place de nos solutions au projet de loi 20. Les quotas de patients, les taux d’assiduité individuels et les pénalités financières, soit quelques-unes des mesures insensées prévues dans le projet de loi, ont alors disparu du paysage, disparition qui pourrait être momentanée ou, comme nous le souhaitons et le prévoyons, permanente. Cependant, nous avons collectivement une obligation de résultat d’ici au 1er janvier 2018 : prendre en charge 85 % de la population et atteindre un taux d’assiduité de 80 %. On parle en quelque sorte d’un engagement professionnel incontournable.

Ces objectifs sont tout à fait réalisables, surtout si on tient compte des éléments suivants : ajouts nets annuels d’environ 230 omnipraticiens au cours des prochaines années, élimination graduelle des activités médicales particulières (AMP) et engagement gouvernemental d’actualiser et de mettre en place les mesures facilitantes devant permettre une amélioration des conditions de pratique des médecins de famille. Dans ce contexte, l’atteinte des cibles ne doit pour aucune raison être prise à la légère. Il en va de notre crédibilité auprès non seulement de nos interlocuteurs gouvernementaux, mais également de la population, qui est en droit d’avoir accès à des soins de première ligne lorsqu’elle en a besoin. Comme professionnels, si nous échouons, notre rapport de force sera passablement amoindri. Voilà pourquoi je me permets de réitérer à quel point il est important que chaque médecin de famille fasse sa part, grande ou petite, afin de nous permettre d’atteindre nos objectifs à la fin de 2017. Nous devons tous nous sentir concernés et nous pouvons tous faire, à notre façon, une différence positive. Cela peut prendre diverses formes : recours à l’accès adapté afin d’améliorer son taux d’assiduité, inscription et prise en charge de quelques patients supplémentaires, début d’une pratique de prise en charge et de suivi de patients, coup de pouce au service de consultation sans rendez-vous dans un GMF-réseau pour les médecins pratiquant exclusivement à l’urgence, etc. Avec la contribution de chaque médecin dans la mesure de ses capacités et les nouveaux effectifs prévus dans les années à venir, nous sommes confiants que les cibles collectives seront atteintes et que l’idée des quotas individuels sera reléguée aux oubliettes.

« Cube énergie »

Dans un autre ordre d’idées, vous avez tous pu prendre connaissance au cours des derniers mois de notre partenariat historique avec Le Grand défi Pierre Lavoie (GDPL). Rien ne fut négligé pour que ce partenariat, qui témoigne de notre engagement social, soit fructueux : conférence de presse, entrevues, participation aux activités du GDPL, envoi d’un bracelet unique à tous les médecins omnipraticiens de la province, publicité à grande échelle diffusée cet automne, création d’outils Web, recension de la littérature scientifique sur les bienfaits de l’activité physique, production d’une capsule de formation à l’intention des médecins, etc. Il est toutefois maintenant temps de passer de la théorie à la pratique et de prescrire des « cubes énergie » ! Dès la première semaine de septembre, à la suite d’un envoi massif coordonné avec chacune de nos associations, tous les médecins de famille devraient avoir en leur possession un bloc (en forme de cube) de 1000 ordonnances. Les médecins travaillant exclusivement en établissement pourront de leur côté s’adresser à leur association pour en obtenir un. Ainsi, la balle est maintenant dans notre camp. Plus que jamais, utilisons notre expertise pour contrer la sédentarité afin d’avoir un monde en meilleure santé. J’incite donc tous les médecins de famille du Québec à prescrire beaucoup de « cubes énergie » ! //

Le 13 août 2015

 

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Le président, Dr Louis Godin