Nouvelles syndicales et professionnelles

Une nouvelle génération de GMF-U à Amos

dans le même immeuble qu’une résidence pour aînés

Nathalie Vallerand  |  2020-03-31

En plus de se trouver sous le même toit qu’une résidence pour aînés, le GMF-U Les Eskers d’Amos est cliniquement intégré à un GMF. Et relié par passerelle à l’hôpital.

GMF


Dr GMF

« L’autre jour, un de mes patients, qui habite dans une résidence pour personnes âgées, n’allait pas bien du tout et il n’a eu qu’à prendre l’ascenseur pour venir me voir à la clinique », raconte le Dr Jean-Yves Boutet, médecin-coordonnateur au GMF Les Eskers d’Amos, maintenant situé dans les mêmes locaux que le GMF-U hors établissement du même nom. Au besoin, le patient aurait même pu être amené à l’hôpital… en fauteuil roulant !

Depuis le 31 octobre, le GMF-U et le GMF partagent un espace de 15 000 pieds carrés au rez-de-chaussée du Pavillon Les Sources, un immeuble tout neuf qui abrite également une résidence pour personnes âgées de type intermédiaire comptant quatre-vingt-dix-huit lits sur trois étages. La nouvelle construction est non seulement connectée à l’hôpital d’Amos, mais également à une polyclinique par une autre passerelle. Et ce n’est pas tout : l’hôpital est relié à un CHSLD par une troisième passerelle !

Un concept qui répond aux besoins de la population vieil­lissante et évite de nombreux transports en ambulance, selon le Dr Boutet. « Il faut plus de modèles qui offrent aux personnes âgées une véritable proximité des soins et un milieu de vie à la fois agréable et sûr. »

L’intégration du GMF-U et du GMF Les Eskers est aussi une amélioration sur le plan logistique. « Avant, nos services étaient répartis dans trois lieux, explique le Dr Boutet, qui est également président de l’Association des médecins omnipraticiens du nord-ouest du Québec. Ça faisait beaucoup de déplacements pour les infirmières et les autres professionnels de la santé, en plus de créer de la confusion chez les patients. »

Une formation plus complète

Pour les douze résidents en médecine familiale, il y a aussi des avantages. Ainsi, ils côtoient désormais au quotidien les médecins non enseignants. « On peut échanger avec eux, partager des expériences, répondre à leurs questions, dit le Dr Boutet. Ça leur permet de voir un autre type de pratique. »

Autre atout : les apprenants peuvent se familiariser avec la gestion d’une clinique, puisqu’un GMF-U hors établissement fonctionne comme un cabinet privé. Un aspect peu enseigné à l’université. « Bientôt, on va même les inviter à nos réunions administratives pour qu’ils observent comment ça se passe, ajoute le Dr Boutet. Beaucoup de cliniques et de GMF sont dirigés par des médecins qui se rapprochent de la retraite. Si on veut de la relève, il faut exposer les jeunes médecins au rôle de gestionnaire dès la résidence. »

Un atout pour le recrutement

Ce GMF-U réinventé séduira-t-il la relève ? L’équipe se croise les doigts, car le risque de rupture de service est constant en Abitibi. Cette année, la région a attiré seulement neuf médecins au premier tour des PREM et aucun aux deux autres tours, alors qu’elle avait droit à dix-neuf médecins. Une vive déception pour le Dr Jean-Yves Boutet et ses collègues.

« Avec un milieu d’enseignement moderne, no­va­teur et axé sur la collaboration inter­pro­fes­sion­nelle, on espère attirer davan­tage de nouveaux facturants l’an prochain, dit-il. On fait aussi le pari que si les jeunes traversent la réserve faunique La Vérendrye pour venir faire leur résidence ici, ils trouveront l’environnement de travail tellement stimulant qu’ils auront le goût de rester. » //