Nouvelles syndicales et professionnelles

Affaires économiques et « intelligence d’affaires »

la Dre Danielle Daoust à la tête d’une nouvelle direction

Élyanthe Nord  |  2022-09-28

Le Service des affaires économiques de la FMOQ est devenu la Direction des affaires économiques et est désormais dirigé par la Dre Danielle Daoust qui, jusqu’à présent, était directrice adjointe aux Affaires professionnelles.

Dre D'aoust

« La Direction des affaires économiques constitue beaucoup plus qu’un service spécialisé en économie. C’est davantage une section d’“intelligence d’affaires”. Elle analyse non seulement des données économiques, mais aussi des données diverses, par exemple sur la démographie des médecins, l’utilisation des ressources, etc. Il nous apparaissait important qu’elle soit dirigée par un médecin afin d’ajouter la dimension clinique et la vision du terrain à l’analyse et à l’interprétation des chiffres », explique le Dr Marc-André Amyot, président et directeur général de la FMOQ.

Dans le domaine de la santé, l’intelligence d’affaires est un nouveau concept. Il se définit comme « l’ensemble des moyens requis pour collecter, exploiter et analyser des données afin de fournir la bonne information aux décideurs au moment opportun et à travers un canal de diffusion approprié », indique l’Université Laval qui, comme d’autres institutions, offre une formation dans ce secteur.

Le Dr Amyot, pour sa part, a toujours été un partisan des données. « Elles permettent d’objectiver les situations et de ne pas travailler seulement à partir de perceptions. Pour moi, un secteur d’intelligence d’affaires fort est essentiel dans les négociations et permet de mieux positionner la Fédération face aux médias et aux politiciens. »

Le potentiel de l’« intelligence d’affaires »

La Dre Daoust, qui est également directrice générale adjointe, s’est toujours intéressée aux données. Au plus fort de la pandémie, par exemple, elle a collaboré étroitement avec le Service des affaires économiques pour déterminer, grâce aux banques de données, les secteurs les plus exposés aux ruptures de services. « J’ai été surprise de voir jusqu’à quel point on était capable de brosser un portrait de ce qui se passait sur le terrain en regroupant ou en recoupant les chiffres de certaines bases de données », dit-elle.

La médecin a ainsi pu voir tout le potentiel de l’intelligence d’affaires. « En santé, on s’appuie beaucoup sur les études cliniques et les données probantes, mais on est moins habitué à utiliser des données médico-administratives de façon systématique et organisée. Leur emploi constitue une manière moderne de prendre des décisions », affirme-t-elle.

L’exploitation des données offre de nouvelles possibilités, entre autres pour la planification des effectifs. « On sait, par exemple, que les femmes en âge de procréer constituent un certain pourcentage des médecins de famille et qu’une certaine proportion d’entre elles deviendront enceintes. On peut donc prévoir qu’il y aura tant de semaines d’absence au sein de la main-d’œuvre médicale. Il est donc possible de prévoir une aide d’appoint dans certains milieux. Dans d’autres secteurs, 25 % des médecins ont plus de 65 ans. On pourra ainsi mieux planifier leur remplacement. »

La Dre Daoust et son équipe ont plusieurs projets en tête. « On voudrait organiser des tableaux de bord pour savoir rapidement et de manière longitudinale ce qui se passe par secteur d’activité, par région ou même par établissement. Comme on est en pénurie, il faut concentrer nos efforts aux bons endroits. »

Plusieurs dossiers importants pour lesquels l’intelligence d’affaires sera utile attendent également la nouvelle direction : la capitation, la téléconsultation, l’écart de rémunération avec les médecins spécialistes et le renouvellement de l’entente générale. Le ministère de la Santé et des Services sociaux, de son côté, a aussi entrepris un virage vers ce nouveau domaine. //