Nouvelles syndicales et professionnelles

Conseil de la FMOQ

Les prochaines améliorations du CRDS

Élyanthe Nord  |  2022-11-01

L’une des améliorations les plus souhaitées par les médecins de famille ? Un meilleur fonctionnement du centre de répartition des demandes de services (CRDS). Bonne nouvelle : des corrections seront apportées dans les prochains mois.

Dr Amyot

« Je vous annonce aujourd’hui des solutions qui sont en train d’être mises en place, a indiqué le Dr Marc-André Amyot, président de la FMOQ, au conseil de la Fédération, le 1er octobre. Le CRDS aurait dû être amélioré il y a deux ans, mais la pandémie est arrivée. Le comité de suivi n’a repris ses travaux que récemment. Il est composé de la FMOQ, de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et du ministère de la Santé. »

Le groupe de travail a déjà eu le temps de se pencher sur plusieurs problèmes. Des omnipraticiens, par exemple, se sont plaints d’avoir reçu un avis du CRDS les priant de réévaluer la pertinence de leur demande de consultation faite il y a un an. La FMOQ s’est carrément opposée à cette manière de procéder. « Le CRDS va plutôt appeler les patients pour savoir s’ils ont eu leur consultation. Il est possible que certains aient vu un spécialiste à l’extérieur du territoire du CRDS. Si c’est le cas, vous en serez informés. »

D’autres améliorations vont bientôt apparaître. « Vous allez également pouvoir suivre le cheminement de vos demandes de consultation. Un peu comme pour un colis. Vous saurez ainsi où le patient en est dans le processus, a mentionné le président. Et quand la consultation aura été donnée, vous en serez avertis par écrit. Si vous n’avez pas reçu le rapport de consultation, vous pourrez cocher une case sur la lettre du CRDS et la lui renvoyer. Ce dernier cherchera ce document et vous le fera parvenir. »

Autre nouveauté à venir : les spécialistes devront aussi utiliser le CRDS. « La priorisation ne sera ainsi pas effectuée en fonction du professionnel qui demande la consultation, mais vraiment en fonction des besoins du patient. Certains d’entre vous le réclamaient depuis longtemps. »

Quand les médecins verront-ils tous ces progrès ? Il n’y a pas encore de calendrier. Toutefois, les travaux pour apporter les changements sont en cours. « Il y aura éventuellement des webinaires pour expliquer les modifications. »

Il reste cependant des problèmes de fond à traiter. Ainsi, dans plusieurs grandes régions, les patients ne peuvent plus avoir de consultations dans certains domaines. Les spécialistes refusent de les voir. « Il faut régler cette situation. Nous allons essayer de trouver des solutions avec la FMSQ et les proposer au comité de suivi du CRDS », a indiqué le Dr Amyot.

Conseil

Davantage d’étudiants en médecine

L’avenir du réseau de la santé va-t-il s’améliorer ? Pendant la campagne électorale, le premier ministre François Legault a annoncé qu’il investirait 400 millions de dollars supplémentaires pour former 660 médecins d’ici quatre ans et embaucher 5000 professionnels de la santé.

Déjà, avant le déclenchement des élections, le gouvernement avait demandé aux facultés de médecine d’augmenter leur capacité d’accueil, a indiqué le Dr Amyot aux délégués. « Il y a vraiment un engagement du gouvernement sur ce plan. Cependant, il faut au moins sept ans pour former un médecin de famille. Et encore faut-il que l’étudiant choisisse la médecine familiale. »

La FMOQ a mis sur pied un tout nouveau comité de valorisation de la médecine familiale. Et le ministère de la Santé en a un également. Dans les facultés de médecine, les responsables sont eux aussi conscients du problème d’attractivité de l’omnipratique, tout comme certains organismes médicaux nationaux. « C’est un moment privilégié dont il faut profiter. Si nous faisons tous des recommandations similaires, elles auront un poids très important. »

Changement de climat

Le climat a par ailleurs changé dans la société. « Les médecins ne constituent plus l’unique solution à tous les problèmes de santé au Québec », a souligné le président. La Fédération a travaillé fort pour favoriser cette évolution. Maintenant, les autres professionnels de la santé font partie des réponses possibles. On parle dorénavant de l’importance de l’accès à des services en première ligne plutôt qu’à son médecin de famille.

Le Dr Amyot veut même aller plus loin. « On essayer de ne plus utiliser la notion de prise en charge. Elle semble indiquer que l’on doit prendre le patient sur nos épaules et le porter jusqu’à la fin de ses jours. Ce n’est pas notre rôle. C’est plutôt d’accompagner le patient avec une équipe de soins. C’est vers ce but que l’on veut tendre. »

Les médecins de famille restent malgré tout une partie importante de la solution aux problèmes de santé de la population. « Il y a des patients qui ont besoin de vous voir. Il faut répondre présent et vous l’avez fait. Vous avez adhéré à l’entente sur l’accès aux soins de première ligne. Bravo ! Je vous en remercie », a dit le président.

Mais l’application de cette entente est parfois ardue. Les guichets d’accès à la première ligne et l’orchestrateur ne fonctionnent pas toujours parfaitement. « On en est conscient. Sachez cependant qu’il y a un comité de suivi qui réagit chaque fois que vous nous indiquez un problème et qui tente d’y répondre. »

L’entente sur l’accès à la première ligne comprend par ailleurs des objectifs à atteindre. Les médecins de famille doivent ainsi avoir inscrit 500 000 patients collectivement le 31 mars 2023. La première cible de 250 000 patients est depuis longtemps dépassée. « Un travail extraordinaire a été fait pour nous permettre d’y parvenir. Mais il ne faut pas lâcher. Je sais qu’il peut y avoir des périodes de découragement. Il faut être conscient qu’il s’agit d’une nouvelle façon de faire que l’on met en place. C’est sûr qu’il y aura des difficultés, mais on va les régler. On met de la pression sur le ministère de la Santé, sur PetalMD et sur la Régie de l’assurance maladie du Québec. »

Délégués

Négociations sur la téléconsultation

Qu’en est-il de la téléconsultation ? « Elle est actuellement autorisée jusqu’au 31 décembre 2022. On doit en renégocier les modalités avec le gouvernement », a expliqué le président.

Ce mode de consultation plaît particulièrement aux patients. « On sait très bien que c’est également un outil pour améliorer l’accès aux soins. » La Fédération s’est penchée sur la valeur ajoutée des téléconsultations avec sa Direction des services économiques. Avant de commencer les négociations, elle va proposer au ministère de la Santé de regarder ce qui a été publié sur ce sujet, notamment les recommandations de l’Association médicale canadienne, celles de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux et la littérature scientifique.

« C’est un dossier auquel on travaille activement, a indiqué le président. Il y aura des développements dans les prochaines semaines. » Le Dr Amyot en fera part aux médecins de famille soit dans une infolettre soit au conseil de décembre. //