Nouvelles syndicales et professionnelles

Patientes ayant déjà eu un diabète de grossesse

réduire les facteurs de risque et éviter le diabète de type 2

Élyanthe Nord  |  2022-11-29

Frédéric Bernier

Dans la cohorte de la Nurses’ Health Study II, 22 % des 4275 femmes ayant eu un diabète de grossesse ont été atteintes du diabète de type 2 au cours du suivi médian de 28 ans. La bonne nouvelle : le risque de celles qui présentaient cinq facteurs de risque modifiables optimisés était réduit de plus de 90 % (tableau I)1.

Une relation dose-réponse inverse se dessinait par ailleurs entre le nombre de facteurs de risque éliminés et l’incidence du diabète de type 2 (tableau II). Ainsi, chez les participantes dont un seul facteur de risque était optimisé, la réduction du risque était de 6 %, tandis que chez celles dont cinq l’étaient, la baisse atteignait 92 %. Entre les deux, on trouvait une diminution graduelle de la probabilité de diabète de type 2. « Ce qui est intéressant, c’est que tous les changements comptent », indique le Dr Frédéric Bernier, endocrinologue au CIUSSS de l’Estrie–CHUS site Fleurimont et site Hôtel-Dieu.

Tableau I

La relation dose-réponse s’applique même aux femmes ayant un surpoids ou obèses. Ainsi, chez les sujets présentant un indice de masse corporelle (IMC) de 25 ou plus, une prise en charge optimale des quatre facteurs de risque autres que le poids abaissait de 60 % la probabilité de devenir diabétique.

Tableau II

Chez les femmes ayant une prédisposition génétique, celles qui maîtrisaient quatre facteurs de risque avaient, pour leur part, une probabilité réduite de 89 % de devenir diabétique. « L’un des aspects intéressants de cette étude, et je ne suis pas sûr que cela ait été montré de façon aussi éloquente dans le passé, c’est que même si on a un risque important sur le plan génétique ou des antécédents familiaux, le diabète n’est pas une fatalité. Dans les deux cas, il y a des avantages à adopter un mode de vie sain », indique le Dr Bernier, également professeur à l’Université de Sherbrooke et président de l’Association des médecins endocrinologues du Québec.

L’étude a cependant des limites, précise le spécialiste. « Il s’agit d’une cohorte d’infirmières américaines. Il y a donc une certaine homogénéité sur le plan socio-économique. » La plupart des participantes, par ailleurs, étaient blanches. //

1. Yang J, Qian F, Chavarro J et coll. Modifiable risk factors and long term risk of type 2 diabetes among individuals with a history of gestational diabetes mellitus: prospective cohort study. BMJ 2022 ; 378 : e070312. DOI : 10.1136/bmj-2022-070312.