Éditorial

Médecins de famille, c’est à notre tour !

Marc-André Amyot  |  2022-04-27

Dans le cadre de la Journée mondiale des médecins de famille (19 mai), je ferai quelque chose de plutôt inhabituel dans l’exercice de mes fonctions : je laisserai parler mes émotions sans aucune retenue. Alors, je me lance… J’aime la médecine, encore plus particulièrement la médecine familiale, je l’ai toujours aimée et j’espère toujours l’aimer ! Alors que nous avons trop souvent l’impression que notre spécialité manque justement d’amour, je tiens à le clamer haut et fort ! D’ailleurs, dans l’intimité, je répète à qui veut bien l’entendre que j’ai exercé pendant trente ans l’une des plus belles professions qui soient.

Au cours des derniers mois, que ce soit lors d’un coup de sonde de la Fédération sur les difficultés en première ligne et le bien-être des médecins, lors des sorties sur les tribunes médiatiques ou encore à l’Assemblée nationale, nous avons eu de nombreuses occasions de nous exprimer sur les défaillances du système, les irritants de la pratique et le dénigrement que nous subissons depuis trop longtemps. C’était tout à fait légitime et essentiel. Et nous continuerons d’ailleurs de le faire chaque fois que cela s’avérera nécessaire, et toujours avec la même vigueur.

Défi du président

exprimons notre attachement et notre passion envers la médecine familiale sur la place publique

À l’occasion de cette journée qui nous est consacrée, je vous lance ce défi : rappelez-vous les raisons d’aimer notre profession et exprimez-les au grand jour, que ce soit dans vos milieux de travail et de vie, sur la place publique, sur les médias sociaux, etc. L’idée n’est pas de porter des lunettes roses ni de nous mettre la tête dans le sable devant les défis actuels, mais bien de nous rappeler les fondements de notre engagement et notre appréciation particulière de cette profession hors du commun.

Pour ma part, je vous présente ici une brève liste des principales raisons pour lesquelles j’aime et continue d’aimer la médecine familiale :

  • pour l’art de traduire un processus scientifique rigoureux et ses données probantes en des actions précises ;
  • pour ses défis variés au quotidien : trouver des pistes de prévention efficaces, poser le bon diagnostic et définir un plan de traitement adapté aux besoins et aux réalités de chacun ;
  • pour sa polyvalence qui nous permet d’accompagner des patients de la naissance jusqu’aux derniers jours de la vie dans une multitude de milieux de soins ;
  • pour la satisfaction de pouvoir faire une différence concrète dans la vie des gens de notre milieu ;
  • pour le contact humain privilégié et la gratitude souvent exprimée par les patients que nous rencontrons.

Pourtant, malgré ces éléments stimulants, sans compter vos réponses personnelles que je devine pertinentes et riches, notre spécialité est encore une fois cette année boudée en trop grand nombre par la relève : 90 postes en médecine familiale ne sont toujours pas pourvus au Québec au terme du premier tour de jumelage du CaRMS. Si cette situation demeure grave et que certains dirigeants politiques doivent assumer la responsabilité de cette tragédie annoncée, ayons le courage et la résilience d’exprimer notre volonté ferme de renverser cette tendance et de redonner le goût aux plus jeunes de joindre nos rangs.

Médecins de famille du Québec et de partout dans le monde, c’est à notre tour de nous laisser parler d’amour... et de partager notre passion pour une profession extraordinaire qui transforme des vies tous les jours !

Merci à l’avance de relever le défi du 19 mai, Journée mondiale des médecins de famille ! //

 

Le 21 avril 2022

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Le président, Dr Marc-André Amyot