Pratico-pratique

Pour infiltrer plus facilement des produits de viscosuppléance

Élyanthe Nord  |  2022-11-02

Bien des médecins de famille hésitent à effectuer à l’aveugle une infiltration de produits de viscosuppléance dans le genou. La substance coûte cher, et il y a un risque d’insérer l’aiguille au mauvais endroit. « Pourtant, les cliniciens sont tout à fait à l’aise d’infiltrer de la cortisone », dit la Dre Michelle Garant, médecin de famille exerçant au GMF-Centre de Santé, à Drummondville.

L’omnipraticienne, elle, n’hésite pas à effectuer ce type d’infiltration,14 même quand elle ne peut recourir à l’échographie. Dans ce cas, elle détermine d’abord avec soin les repères anatomiques sur le genou du patient*. « Je commence ensuite ma technique en installant sur mon aiguille (habituellement de calibre 22) une seringue stérile de 1 ml contenant une solution de NaCl à 0,9 %. Puis, je procède au “positionnement” de l’aiguille dans l’articulation et j’infiltre un peu de liquide (rarement tout le 1 ml). J’ai ainsi la confirmation du bon emplacement, puisque je ne rencontre aucune résistance en injectant la solution saline. »

Par la suite, sans retirer l’aiguille, l’omnipraticienne change de seringue et injecte le produit de viscosuppléance. « La résistance est alors plus importante, mais grâce à l’étape précédente, je sais que je n’infiltre pas le produit dans un tendon », explique la médecin aussi diplômée en médecine sportive.

La technique de la Dre Garant est sûre. « Je l’ai validée avec deux des plus grandes entreprises de viscosuppléance du Québec. Elles m’ont dit que cette méthode n’altère pas l’infiltration ni le produit. » L’omnipraticienne espère que cette manière de procéder permettra à ses collègues de recourir davantage à la viscosuppléance pour traiter la gonarthrose chez les patients. « Il est bon d’utiliser les produits au début du plan de traitement, parce qu’ils sont plus efficaces pour l’arthrose de légère à modérée. » EN

* Pour un rappel, voir l’article de la Dre Zeineb Mahjoub intitulé : « Ponctionner, infiltrer ? Pas si compliqué ! », dans Le Médecin du Québec de mai 2013, p. 44.