Les saisons se suivent, et à première vue, malheureusement, un air de déjà vu semble trop souvent se pointer à l’horizon. Après une accalmie où nous nous permettions de croire que la pandémie allait s’essouffler pour de bon, la réalité nous rattrape, et cet espoir laisse tranquillement place à la suspicion et à l’appréhension. Alors que l’automne approche, ce scénario semble encore se répéter, à la différence près qu’il est incontestable que le succès de la campagne de vaccination chez nous aura éloigné bon nombre de dangers et de catastrophes du Québec en matière de décès et d’hospitalisations.
Après la très difficile année 2020 où le Québec a vécu le pire de la crise sanitaire et un hiver 2021 où la prudence extrême était de mise, nous voilà enfin arrivés à une étape où l’espoir réel d’un retour durable à une certaine normalité prend forme. Si nous devons tous modérer notre enthousiasme en raison de l’imprévisibilité du virus, nous avons le droit d’être fiers, à la fois comme citoyens et comme professionnels de la santé. D’abord, nous pouvons être fiers du chemin parcouru, puis optimistes pour la suite des choses.
Il est inutile, à ce stade-ci, de répéter pour une énième fois à quel point les quatorze derniers mois ont été exigeants, difficiles et carrément pénibles pour les professionnels de la santé et la population en général. On parle d’une pandémie, après tout, qui occupera indéniablement une place de choix dans les grands livres d’histoire du prochain siècle, voire probablement des siècles subséquents. Nous sommes tous, à différents degrés, mis devant certaines de nos limites dans un monde où nous n’avions jamais pensé évoluer, surtout durant une si longue période.
La dernière année a été contraignante et difficile pour beaucoup de gens. Et nous, les médecins omnipraticiens, au front pratiquement partout dans le réseau de la santé, n’avons pas été épargnés. On a beaucoup exigé de nous : maintien de l’offre de services de prise en charge en première ligne, couverture populationnelle au service de consultation sans rendez-vous, réaffectation en soins de longue durée (CHSLD et RPA) et en clinique de dépistage et d’évaluation (CDE), omniprésence et heures nombreuses en milieu hospitalier, etc. Et le tout avec des congés rarissimes !
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