Nouvelles syndicales et professionnelles

Règlement sur la formation continue

un nombre obligatoire d’heures

Emmanuèle Garnier  |  2016-04-25

L’obligation de maintenir à jour ses compétences sera bientôt chiffrée. Les médecins devront suivre au moins 250 heures de formation continue en cinq ans (tableau). Et il faudra que la moitié vienne d’activités accréditées par un organisme agréé, indiquera le prochain règlement sur le perfectionnement professionnel du Collège des médecins du Québec (CMQ).

« On sait qu’un médecin qui ne fait pas de formation continue a trois fois plus de risque de présenter une qualité de pratique inférieure aux attentes, selon les données que nous avons publiées », indique le Dr Ernest Prégent, directeur de l’Amélioration de l’exercice au CMQ.

Mais pourquoi 250 heures en cinq ans ? « Nous avons choisi un barème de base relativement bas. Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC), lui, exige 400 heures, mais le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), 250 heures. Nous vou­lons amener, par notre règlement, les médecins qui ne font pas de formation continue à en faire un minimum. »

Ces obligations, réparties sur une pé­riode de cinq ans, comportent par ailleurs des exigences annuelles (tableau). Les médecins devront suivre, tous les ans, au moins vingt-deux heures d’activités organisées par un organisme de formation agréé et trois heures « d’activités d’évaluation de l’exercice de la profession ».

Ces activités d’évaluation constituent une nouveauté. Les médecins devront en suivre au moins vingt-cinq heures en cinq ans. Ces formations peuvent être des ateliers pour évaluer la pratique au sein d’un groupe de médecins, l’utilisation de fonctionnalités d’un dossier électronique pour analyser la qualité des soins ou des activités dans un centre de simulation. L’exercice de réflexion effectué dans le cadre d’un plan d’autogestion de formation continue pourra aussi compter.

« Nous sommes actuellement en train de reprogrammer notre plan d’autogestion de développement professionnel continu pour y intégrer des activités de réflexion et d’évaluation de l’exercice de la profession. Nous pourrons ainsi offrir à nos membres des outils qui leur permettront de répondre aux exigences du règlement », précise le Dr Claude Guimond, directeur de la Formation professionnelle à la FMOQ.

Pour parvenir au total de 250 heures de formation continue en soixante mois, le médecin pourra également faire jus­qu’à cent heures d’activités non accrédi­tées : stages en le milieu de travail, activités d’auto-apprentissage, lectures pertinentes, etc.

Le Collège continuera, par ailleurs, à demander aux médecins d’adhérer à un programme de perfectionnement. L’organisme, qui va retirer le sien, en reconnaîtra quatre :

1. le programme Maintien du certificat, du CRMCC ;

2. le Mainpro+, du CMFC ;

3. le plan d’autogestion de la Fédération des médecins spécialistes du Québec ;

4. le plan d’autogestion la FMOQ.

Ce nouveau règlement est-il nécessaire ? « En 2014-2015, 7300 de nos mem­bres ont obtenu en moyenne 22,3 heures de crédit de catégorie 1, et ce, uniquement à la Fédération. Cela ne comprend pas les activités organisées au Québec par les autres organismes agréés de formation ni les congrès à l’extérieur, affirme le Dr Guimond. Les omnipraticiens l’ont fait spontanément, sans y être forcés par un règlement. »

Le Règlement sur le développement pro­fessionnel continu obligatoire des médecins, soumis pour l’instant à la consul­tation, devrait entrer en vigueur à l’automne. Il ne sera cependant appliqué qu’à partir de juillet 2017. //

Tableau