Pratico-pratique

Piquer sans douleur : trucs de la Seconde Guerre mondiale

Emmanuèle Garnier  |  2017-07-26

C’était il y a une vingtaine d’années. À l’urgence, le Dr Jean-Marc Hébert, omnipraticien, reçoit une dame de 80 ans qui a be­soin d’une infiltration. La patiente est une infirmière retraitée qui a fait la Seconde Guerre mondiale. Elle parle au médecin de son expérience d’alors sur le terrain. Alors qu’il s’apprête à la piquer, elle lui donne un truc.

Le Dr Hébert ne l’a jamais oublié. « Il faut faire l’injection ou l’infiltration en demandant au patient de prendre une bonne inspiration, puis d’expulser l’air rapidement. On effectue la manœuvre au moment de l’expiration. On peut en même temps appuyer près du point d’injection avec le pouce de la main qui stabilise le membre. » Le patient sent généralement très peu l’aiguille parce qu’il est distrait par la pression et que l’injection est faite pendant la détente expiratoire. « Même les plus nerveux ne gémissent pas », assure le médecin.

Pour réduire encore davantage la douleur, le Dr Hébert, devenu à son tour un clinicien expérimenté, conseille de prendre la plus petite seringue possible. « 1 ml dans une seringue de 1 ml est préférable à 1 ml dans une seringue de 10 ml. On peut ainsi mieux maîtriser la vitesse d’injection. Si on pousse trop de liquide en peu de temps, cela fait beaucoup plus mal. » Le clinicien partage maintenant ses trucs avec ses résidents et ses externes. « J’ai la réputation de ne pas faire mal quand je pique ! » //