Entrevues

Entrevue avec le Dr Claude Rivard, président de l’AMORSL

Nouveau site Web et recrutement plus dynamique

Claudine Hébert  |  2018-05-02

La réorganisation des établissements de santé au Québec a touché directement l’Association des médecins omnipraticiens Richelieu–Saint-Laurent (AMORSL). Les membres de cette organisation relèvent désormais de deux centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS). « Ce qui oblige l’AMORSL à procéder à des ajustements afin de mieux desservir ses membres », indique le Dr Claude Rivard, président de AMORSL.

M.Q. — Pouvez-vous d’abord nous résumer la situation ?

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C.R. – Les médecins omnipraticiens de la grande région de la Montérégie sont répartis en trois associations, soit Richelieu–Saint-Laurent, Yamaska et Sud-Ouest. Des associations qui, à l’origine, ont été formées en fonction du territoire géographique de la Montérégie. En ce qui nous concerne, le secteur Richelieu–Saint-Laurent, regroupe principalement les médecins de famille en pratique dans les villes de Sorel, de Sainte-Julie, de Brossard, de Longueuil, de Boucherville, de Chambly et de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce sont des secteurs couverts par les réseaux locaux de services (RLS) Pierre-de-Saurel, Pierre-Boucher, Haut-Richelieu–Rouville et Champlain–Charles-Le Moyne.
Or, la création des CISSS en 2015 a bouleversé cette répartition géographique naturelle du territoire, sans tenir compte des associations régionales de médecins omnipraticiens déjà en place.

M.Q. — Quelles sont les conséquences directes de cette réorganisation des établissements sur votre association ?

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C.R. – Deux RLS sur notre territoire (Haut-Richelieu–Rouville et Champlain–Charles-Le Moyne) forment maintenant la totalité du CISSS de la Montérégie-Centre, ce qui en soi ne pose pas problème. Par contre, les deux autres (Pierre-de-Saurel et Pierre-Boucher) relèvent maintenant du CISSS de la Montérégie-Est. Là où la situation se complique, c’est que ce CISSS inclut également les offres et services du RLS Richelieu-Yamaska. Ce secteur fait partie de l’Association des médecins omnipraticiens de Yamaska (AMOY). Autrement dit, une partie de nos membres, soit près de la moitié des 620 médecins de notre association, se retrouvent maintenant au sein d’un CISSS qui regroupe deux associations régionales de médecins omnipraticiens.

M.Q. — Vous devez apporter des ajustements. Quels sont-ils ?

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C.R. – D’abord, pour bien servir nos membres, nous devons procéder à la refonte complète de notre site Web actuel. Puisque nos quatre RLS relèvent de deux CISSS différents, nous devons ajouter sur notre site toutes les informations sur les offres et les services de ces deux établissements. Ce qui implique l’ajout d’un bottin complet comprenant les informations au sujet des cliniques, des CHSLD et de l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, des offres et services qui relèvent du RLS Richelieu-Yamaska. Étant donné qu’un médecin ne peut faire partie de deux associations régionales différentes, notre objectif est donc d’offrir à nos membres un accès simplifié aux informations dont ils peuvent avoir besoin sans qu’ils soient tenus de consulter plus d’un site Web pour l’obtenir.

M.Q. — Ne serait-il pas plus simple de fusionner votre association avec celle des médecins omnipraticiens de Yamaska ?

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C.R. – Cette solution n’a pas été ressentie sur le terrain. On suggère plutôt d’autres moyens afin de mieux servir nos médecins, plus particulièrement les jeunes omnipraticiens qui décident de venir pratiquer sur notre territoire. Prenez l’exemple d’un jeune médecin qui entame sa pratique dans une clinique de Sainte-Julie située à la limite du territoire de notre association. Puisque le secteur de la ville de Sainte-Julie relève du CISSS de la Montérégie-Est, ce jeune médecin peut également être appelé à effectuer des heures de service à l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe. Cette installation est située sur le territoire de l’AMOY.
Pourquoi y aurait-il lieu de compliquer la vie de ce nouveau médecin ? Pourquoi devrait-il s’embourber dans des dédales administratifs pour obtenir l’information dont il a besoin? Grâce à la refonte de notre site Web, ces nouveaux facturants pourront désormais accéder plus rapidement aux informations qu’ils recherchent sur les offres et les services de leur CISSS sans se demander si ce dernier fait partie de l’association régionale à laquelle ils paient leur cotisation.

M.Q. — Quand est-ce que cette refonte du site Web sera prête ?

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C.R. – Le site est mis à jour annuellement. Il n’est cependant pas actualisé avec les CISSS. Le nouveau site devrait être accessible à compter de l’été. Sa conception a été confiée à une firme spécialisée. Il s’agit d’un contrat de plusieurs milliers de dollars. Au cours de cette refonte, l’AMORSL souhaite également bonifier le site Web grâce à une meilleure veille en matière de communications sur le monde médical. Nous confierons d’ailleurs la gestion de notre site à une entreprise de communications qui le mettra à jour quotidiennement ou à tout le moins régulièrement. Cette entreprise devra être à l’affût des nouvelles et des communiqués de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et des autres associations régionales afin d’alimenter notre site. Nous avons constaté au cours des récents mois que plus de 80 % de l’ensemble des pages sur notre site traitent de formation médicale continue et des communiqués de la FMOQ.

M.Q. — Vous avez recruté deux jeunes médecins l’automne dernier au sein du comité de direction de l’AMORSL. Parlez-nous d’elles.

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C.R. – Nous avons effectivement recruté deux jeunes médecins, soit les Dres  Sophie Carrière et Sarah Bédard. La Dre Carrière pratique au GMF La Cigogne, à Greenfield Park, depuis 2014. Elle est également responsable du stage de périnatalité des résidents de l’Hôpital Charles-Le Moyne. Déjà, en 2016, la Dre Carrière avait effectué une présentation auprès de notre association sur l’accès adapté.
Quant à la Dre Sarah Bédard, elle pratique à la clinique du Sentier, à Saint-Bruno, depuis 2016. Dès son arrivée au comité de direction, elle s’est portée volontaire pour trouver des solutions afin d’améliorer le recrutement de médecins au sein de notre association. Elle tente activement de les rencontrer lors d’un souper en groupe. Cette prise de contact est primordiale afin d’expliquer le fonctionnement de l’association, de donner des conseils sur la facturation et de répondre à toute autre question.

M.Q. — Quels sont les résultats ?

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C.R. – Nous avions l’habitude de faire parvenir une simple lettre de bienvenue aux nouveaux médecins de la région pour susciter leur adhésion. Ce qui n’était pas, j’en conviens, l’approche la plus personnalisée. Nous avions d’ailleurs tenté l’an dernier de réunir, à l’aide d’une invitation postale, plus d’une vingtaine de nouveaux médecins à un événement d’accueil. À peine quatre d’entre eux ont répondu à notre invitation. Nous espérons que l’approche personnalisée de la Dre Bédard va réussir là où le comité connaissait un peu de difficultés.
Remarquez, nous n’avons rien inventé. Certaines associations régionales mettent déjà en pratique cette stratégie en matière de structure d’accueil. Quoi qu’il en soit, nos efforts en matière de recrutement ont permis jusqu’ici à l’AMORSL d’améliorer le nombre d’adhésions de près de 30 % en trois ans. Nous sommes passés de 480 à plus de 600 membres. //