une année occupée et mouvementée
Chaque année, l’assemblée générale annuelle de l’AMOBF se tient dans l’un des trois pôles des Bois-Francs, qui était cette fois-ci Thetford Mines. La réunion a permis de faire le point sur plusieurs questions syndicales importantes.
Dans le Centre-du-Québec et en Mauricie, les médecins de famille n’ont pas chômé. « Le pourcentage de patients inscrits dans ces deux territoires était de 77,6 % le 19 septembre dernier, alors qu’il était de 69,7 % dans le reste de la province », a indiqué le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, au cours de l’assemblée générale de l’Association des médecins omnipraticiens des Bois-Francs (AMOBF) qui est à cheval sur les deux territoires.
Le 8 octobre dernier, une trentaine de médecins pratiquant dans les régions de Victoriaville, de Drummondville et de Thetford Mines assistaient à la réunion annuelle de l’Association qui avait lieu à Saint-Ferdinand. Ils avaient suivi, juste auparavant, une formation sur l’Accès adapté.
Dans son discours, le président de la FMOQ a fait le point sur différents dossiers, comme celui de l’entente sur l’accessibilité qui a permis la suspension du projet de loi no 20. Cet accord prévoit, en contrepartie, que les omnipraticiens devront atteindre certains objectifs : inscrire 85 % de la population d’ici le 1er janvier 2018, obtenir un taux d’assiduité de leur clientèle de 80 % et collaborer à la mise en place d’un filet de sécurité en première ligne.
Le Dr Godin s’est montré rassurant concernant la question de l’assiduité des patients. « On était inquiets concernant ce point, mentionne le Dr Sylvain Labbé, président de l’AMOBF. Il semblerait toutefois que l’objectif visé soit atteint dans la majorité des groupes de médecine de famille (GMF) de la province. Ce qui est également rassurant : ce n’est pas une assiduité envers un médecin qui est exigée, mais envers un groupe de médecins. Et les GMF de notre région atteindraient déjà la cible. »
La nouvelle nomenclature en cabinet qu’a présentée le Dr Godin a par ailleurs suscité l’intérêt. « C’est un changement important dans la façon de rémunérer les médecins de cabinet, estime le Dr Labbé. La nouvelle formule sera plus près de la réalité de la pratique médicale. La rétribution des visites plutôt que des actes correspond davantage à notre façon d’exercer la médecine. » La nouvelle nomenclature offrira, en outre, une augmentation aux médecins qui ont un nombre suffisant de patients inscrits. « Il y aura un tarif de base qui sera bonifié pour ceux qui auront 500 patients inscrits et plus. La grande majorité de nos médecins y auront droit. »
La première année de la présidence du Dr Labbé a été chargée : le projet de loi no 10 et sa restructuration du réseau de la santé ; le projet de loi no 20 et ses quotas de patients à suivre. Puis est survenue une série d’accords signés avec le gouvernement : ententes sur l’accessibilité, sur les activités médicales particulières, amendement no 140, etc.
« Cela a été une année charnière au cours de laquelle il y a eu beaucoup d’inquiétude concernant les projets de loi nos 10 et 20 ainsi que la signature de plusieurs ententes. Il était donc très important d’envoyer à nos membres les informations aussitôt qu’on les avait », indique le président de l’AMOBF.
La priorité du Dr Labbé a donc été, au cours des douze derniers mois, la communication. Il transmettait tous les renseignements syndicaux qu’il recevait de la Fédération aux membres de son bureau qui, eux-mêmes, les relayaient aux autres omnipraticiens lors des rencontres territoriales dans les GMF ou des réunions du département de médecine générale.
Les membres du bureau de l’Association ont également effectué des démarches politiques. Le Dr Labbé a ainsi rencontré la députée indépendante Sylvie Roy tandis que ses collègues de Thedford Mines ont eu un entretien avec le ministre Laurent Lessard, responsable de la région du Centre-du-Québec. « Nous avons vu les élus pour les mettre au fait des conséquences qu’auraient les projets de loi nos 10 et 20 sur les services de première et de deuxième lignes. Nous voulions que nos députés respectifs connaissent le point de vue des médecins de famille de leur territoire. »
Dans son propre hôpital, l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, le Dr Labbé a eu une entrevue avec les responsables du département de médecine interne et du conseil des médecins, pharmaciens et dentistes. « Le but était de les informer des conséquences des projets de loi nos 10 et 20. Ils ont réagi avec beaucoup d’inquiétude. L’un des effets néfastes du projet de loi no 20 aurait été de provoquer le départ d’un certain nombre de médecins de famille en deuxième ligne. »
Cette première année a donc été riche en actions et en rebondissements. « C’est une année où la médecine familiale a repris du galon. Elle va retrouver le lustre qu’elle pouvait avoir perdu si on atteint, d’ici les deux prochaines années, les cibles fixées. Les omnipraticiens sortiront grandis de ces événements. Je pense que cela a renforcé notre esprit de cohésion et notre solidarité qui s’étaient peut-être un peu émoussés. » //