pas de pénurie de médecins !
Tradition bien implantée et fort appréciée, la Journée Carrière Québec, organisée chaque année par la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), a eu lieu au Palais des congrès de Montréal le 2 octobre dernier.
Pour la vingtième année, la plus importante foire de l’emploi médical du Québec a permis aux résidents en médecine de rencontrer des représentants du milieu de la santé des différentes régions du Québec. Plus de 850 médecins résidents y ont participé.
Comme chaque année, les plans régionaux d’effectifs médicaux étaient au centre des discussions. En médecine familiale, 383 nouveaux postes seront offerts cette année. En spécialité, toutefois, le plan quinquennal pour la période de 2016 à 2020 n’est pas encore prêt. Les établissements de santé ne savent donc pas encore quels postes ils pourront offrir dans les spécialités autres que la médecine familiale. Les futurs spécialistes devront ainsi attendre jusqu’en décembre prochain avant de poser leur candidature, déplore la FMRQ. « Espérons que cette situation n’est pas le signe d’un retour à la planification à courte vue des effectifs médicaux », indique le communiqué de l’organisme.
Alors qu’une certaine partie de la population attend d’avoir un médecin de famille ou d’être opérée par un spécialiste, les résidents en fin de formation doivent souvent faire des recherches assez ardues avant de trouver le poste qui leur convient, indique la FMRQ.
« Plusieurs spécialités sont arrivées au point de saturation en matière d’effectifs, et plusieurs médecins en formation s’inquiètent de ne pouvoir trouver de poste dans leur spécialité au terme d’une formation qui s’étale sur une période de sept à dix ans, voire plus longtemps. Et pourtant, les besoins sont là », dit la Dre Annie Trépanier, présidente de la FMRQ.
Parmi les spécialités où il est le plus difficile de trouver un poste, on note l’anesthésie, l’orthopédie, la neurologie, l’obstétrique et gynécologie, la radiologie diagnostique, la radio-oncologie et la chirurgie générale. D’autres spécialités pourraient s’ajouter compte tenu des importantes cohortes actuellement en formation. « Il faut faire de ce problème une priorité », estime la Dre Trépanier.
La rareté des postes dans certaines spécialités est due en grande partie au manque de plateaux techniques, dont les blocs opératoires, mais aussi au manque de personnel pour compléter les équipes de soins, indique la présidente de la FMRQ.
Pour M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, il n’y a pas de pénurie de médecins au Québec, mais plutôt un problème de répartition des effectifs. Il compte resserrer la gestion des effectifs médicaux en deuxième ligne. « Nous allons sévir d’une manière plus agressive dans les hôpitaux », a-t-il indiqué lors de son allocution à la Journée Carrière. Et que voit-il pour la médecine familiale de première ligne ? « La pratique en groupe de médecine familiale associée à l’Accès adapté constitue l’avenir. »
Au stand de la FMOQ, la Dre Hélène Roy, directrice adjointe aux Affaires professionnelles à la Fédération, estime, elle aussi, que la répartition des effectifs doit être mieux gérée. « Les médecins de famille ont été éloignés de leur rôle en première ligne à cause des activités médicales particulières qui les dirigeaient vers les urgences et les établissements. »
Pour Mme Marianne Casavant, conseillère en politique de santé et à la planification à la FMOQ, la Journée Carrière est un rendez-vous important. « C’est l’occasion pour la Fédération de donner des renseignements précieux, dit-elle. Les résidents en médecine familiale ont beaucoup d’interrogations et ils trouvent des réponses à leurs questions au cours de cette rencontre. » //