Fonds FMOQ

L’indice de la peur VIX

2015-10-22

Le lundi 24 août dernier a été qualifié de « lundi noir » en raison des lourdes chutes des bourses mondiales dans la foulée de l’effondrement des indices asiatiques et européens qui ont été plombés par les effets d’une régression aussi specta­culaire qu’inattendue de la Bourse de Shanghai. Il s’agissait du plus net recul en séance de la Bourse chinoise en neuf ans, soit au plus fort de la crise financière internationale de 2007.

Les places boursières d’Amérique du Nord ont affiché, elles aussi, des signes d’extrême nervosité que les experts et les médias ont jaugés à l’aide du Volatility Index (VIX), également appelé indice de la peur (the fear index).

Au début des années 1990, le Chicago Board Options Exchange (CBOE), la principale Bourse où se négocient des contrats d’option en Amérique du Nord, a lancé l’indi­cateur VIX dans le but d’établir la volatilité (mesure de l’ampleur de la variation des cours d’un actif financier) du marché financier américain. Considéré aujourd’hui comme un véritable indice, le VIX enregistre les turbulences réelles et potentielles du marché en estimant l’amplitude de fluctuations anticipées à court et à moyen termes. En pratique, il mesure le sentiment des investisseurs actifs sur les principaux marchés d’actions américains.

Le VIX n’est pas le seul indice du genre. D’autres indices de volatilité existent aussi, comme le VNX (basé sur les actions cotées exclusivement sur le NASDAQ) ou le VIXC (basé sur les actions canadiennes de l’indice S&P/TSX 60).

Calculé quotidiennement à partir de la moyenne pondérée des options d’achat (call) et de vente (put) sur l’indice Standard and Poor’s 500 (S&P 500), le VIX est coté en points de pourcentage. Il évolue à l’inverse des indices d’action, et c’est sa variation, au lieu d’une seule valeur donnée, qui permet de l’interpréter correctement. Les spécialistes s’entendent sur le fait qu’une forte valeur du VIX dénote une instabilité, voire un pessimisme du marché des actions américaines, tandis qu’une valeur faible témoignerait plutôt d’un optimisme relatif. En conséquence, une forte progression du VIX traduit une tendance baissière ; s’il baisse et demeure faible, le marché est en hausse.

Une analyse historique des variations du VIX incite à conclure que :

h des niveaux bas (entre 10 et 15) confirment un marché confiant, généralement haussier et faiblement volatil ;

h des niveaux moyens (entre 20 et 30) reflètent un marché dynamique et nerveux, probablement haussier, avec des phases de décalage importantes ;

h des niveaux élevés (30 et plus) indiquent un marché très fortement volatil, voire en crise.

On peut légitimement se demander pour quelle raison on quantifie le risque. La réponse est simple : plus la volatilité d’un titre est forte, plus l’expectative de gain est importante (tout comme le risque de perte d’ailleurs !).

En consultant diverses publications (ex. : guide INfinance, au www.infinance.fr, on apprend que depuis la création du VIX, la valeur moyenne de l’indice avoisine le niveau 19, mais qu’elle a dépassé le seuil de 35 à plusieurs reprises (tableau).

Tableau

Nous ne dirons jamais assez qu’il est primordial de garder la tête froide et de ne pas céder à la panique lors de grands mouvements boursiers que des médias qualifient de « bain de sang » ou de « saignée ». En pareilles circonstances, tant les investisseurs que les médias ont intérêt à retenir le conseil que M. Richard Thaler, théoricien de la finance comportementale à l’Université de Chicago, a donné sur Twitter le 24 août : « Inhale, exhale. Repeat. Then watch ESPN » (Inspirez, expirez, répétez, puis regardez RDS).

À bon lecteur, salut ! //

NOTE : Compte tenu des délais entre la rédaction et la publication de cet article, il se pourrait que d’autres mouvements importants se soient produits dans les marchés financiers depuis le 24 août 2015.

Note de la rédaction. Ce texte a été écrit, révisé et mis en pages par Conseil et Investissement Fonds FMOQ inc. et ses mandataires. Il n’engage que ses auteurs.