Pratico-pratique

Un garrot pour y voir plus clair

Emmanuèle Garnier  |  2015-10-23

La Dre Micheline Letendre, omnipraticienne qui pratique à l’urgence d’Amos, aime voir clair quand elle répare une plaie dans un doigt ou explore une blessure dans un orteil. Pour éviter que le sang ne se répande partout et lui bloque la vue, elle recourt à un garrot. Elle commence par faire un bloc digital pour anesthésier le patient, puis demande à son assistant de comprimer fortement le doigt ou l’orteil en entier afin de vider celui-ci de son sang. Ensuite, la clinicienne installe un garrot pour empêcher l’apport de sang artériel.

« Le doigt ou l’orteil est alors très blanc. Comme il n’y a pas de sang, cela permet de travailler plus facilement puisque toutes les structures sont bien visibles. Cette technique est aussi utile pour une onychectomie radicale où l’on souhaite détruire la matrice. Elle permet d’exposer cette dernière sans provoquer de saignement, puis de la brûler chimiquement sans problème », indique la praticienne.

Ce truc est une adaptation d’une technique que la Dre Letendre, alors jeune étudiante, a vu pratiquer par des orthopédistes dans la salle d’opération. « Quand ils font une arthroscopie du genou, ils vident la jambe de son sang veineux. Ils appliquent une bande élastique au pied et la remontent le long de la jambe jusqu’à la cuisse, puis appliquent un garrot pneumatique à la cuisse», explique la Dre Letendre. Elle-même montre maintenant sa méthode aux résidents de l’unité de médecine familiale à qui elle enseigne la petite chirurgie.