le Dr Robert Benguerel quitte la présidence de l’AMOG
Après vingt ans au poste de président de l’Association des médecins omnipraticiens de la Gaspésie (AMOG), le Dr Robert Benguerel tire sa révérence. De 1995 à 2015, le médecin de Caplan a défendu les intérêts de ses collègues et de sa région. Aujourd’hui, à 56 ans, il prend la décision de se retirer de la présidence.
« Je ne me sentais plus à l’aise de défendre les requêtes syndicales des jeunes médecins. Plusieurs sont dans la trentaine ; certains ont l’âge de mes enfants. Ça ne correspondait plus à ma réalité, à mes valeurs », confie en toute sincérité le Dr Benguerel. Le corps médical de la région gaspésienne est d’ailleurs l’un des plus jeunes de la province.
C’est au cours de la présidence du Dr Benguerel que la Gaspésie a, pour la première fois, vu tous ses postes d’omnipraticiens pourvus. Une situation qui profite aux Gaspésiens et aux Madelinots depuis 2011. « Nous avons fait, en collaboration avec le département régional de médecine générale, un gros travail pour attirer les jeunes médecins », précise l’ex-président de l’AMOG. L’arrivée d’une relève maintenant suffisante est le résultat d’efforts de longue haleine, de concertation et d’initiatives ingénieuses.
Il y a plusieurs décennies, le Dr Benguerel a d’ailleurs lui-même succombé au charme de la Gaspésie. Montréalais d’origine, il est venu s’établir dans la baie des Chaleurs dès sa sortie de l’université en 1984. « J’avais envie de pratiquer une médecine globale, une médecine totale. Je n’ai jamais regretté ma décision ».
Quel est l’accomplissement dont le président sortant reste le plus fier ? « J’ai réussi à faire quadrupler le nombre de médecins participants à l’assemblée générale annuelle. Il y a vingt ans, nous étions à peine douze médecins sur quatre-vingts à la rencontre annuelle. Je me souviens d’une assemblée où nous ne faisions même pas le quorum fixé à dix personnes ! »
Sa solution ? Le Dr Benguerel a glissé l’assemblée générale au sein d’un atelier de formation professionnelle de deux jours (jeudi et vendredi). L’initiative a porté ses fruits. « Depuis que l’on a officiellement appliqué la formule en 2002, chaque assemblée réunit entre trente et quarante médecins », raconte le médecin. Pour une association qui compte actuellement 125 médecins, c’est tout un exploit, ajoute-t-il.
Autre élément dont le Dr Benguerel se félicite : la mise en place d’une « petite caisse ». Lorsqu’il a accédé à la présidence, en 1995, l’AMOG ne disposait d’aucune épargne. Aujourd’hui, le compte en banque de l’AMOG contient une somme substantielle. « Ce coussin facilite grandement la planification de la formation professionnelle. Nous pouvons ainsi rémunérer le médecin à qui l’AMOG confie la tâche de trouver les conférenciers et la salle de la rencontre ».
Enfin, si le Dr Benguerel quitte la présidence de l’AMOG, il ne cessera pas pour autant de s’investir dans la profession. Le médecin gaspésien demeure le chef du Département régional de médecine générale (DRMG). Il conserve également son rôle de médecin-conseil en gestion du personnel en arrêt de travail pour le territoire gaspésien.
Le successeur du Dr Benguerel, le Dr Sylvain Drapeau, qui était vice-président de l’AMOG depuis quatre ans, promet de poursuivre le travail de son prédécesseur. « Le dossier de la valorisation de la pratique en cabinet demeure toujours une priorité. On va continuer de se battre pour que nos omnipraticiens en cabinet puissent gagner le même salaire que ceux du milieu hospitalier », indique le Dr Drapeau. Le médecin du GMF de Chandler, établi en Gaspésie depuis 1995, compte également poursuivre les efforts pour la mise en place des dossiers médicaux électroniques dans la région. //