des retombées positives à Port-Cartier
Déjà, en 2013, le nombre de consultations à l’urgence de Port-Cartier avait considérablement fondu, mais en 2014 les résultats sont encore meilleurs. Le nombre de visites annuelles, compilées par le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Port-Cartier, se retrouve maintenant sous la barre des 17 000, soit 16 454 (figure). Du jamais vu dans la région !
« C’est plus de 3000 visites de moins par année que la moyenne annuelle de 19 493 visites que l’on avait de 2010 à 2012 », signale le Dr Pierre Gosselin, président de l’Association des médecins omnipraticiens de la Côte-Nord. Depuis 18 mois, poursuit-il, on maintient une baisse de 17 % des consultations à l’urgence par rapport aux années antérieures.
Rappelons qu’entre octobre 2013 et janvier 2014, le Groupe de médecine familiale (GMF) de Port-Cartier et la direction du CSSS ont a mis en place trois mesures pour réduire l’achalandage de l’urgence du CSSS de Port-Cartier. Soit l’Accès adapté qui permet aux patients d’obtenir un rendez-vous dans les 24 h à 48 h, un service de consultation sans rendez-vous ouvert les lundis et jeudis pour traiter les patients classés P4 et P5 qui se présentent à l’urgence, ainsi que la prolongation des heures du service de santé courant, maintenant ouvert de 7 h à 15 h sept jours sur sept.
Des trois mesures, l’Accès adapté est probablement celle qui a le plus contribué à diminuer le nombre de consultations à l’urgence. « Cette méthode demande un peu plus d’heures par semaine en clinique. On voit en général deux patients de plus par jour. En revanche, l’achalandage est beaucoup moins lourd à l’urgence. Depuis octobre 2013, on compte en moyenne 64 visites de moins par semaine, soit 9 visites de moins par jour », indique le Dr Gosselin. Pratiquant à la fois au GMF et à l’urgence, le clinicien voit les deux côtés de la médaille.
La population de Port-Cartier, pour sa part, est très reconnaissante de cette nouvelle façon de faire. « On sent beaucoup moins de frustration dans les salles d’attente. C’est très gratifiant de travailler dans ces conditions. On voit que l’on rend service aux patients au moment même où ils en ont vraiment besoin. »
Grâce à l’Accès adapté, certains patients consultent par ailleurs alors qu’ils sont dans la phase aiguë de leur maladie. L’an dernier, l’un des patients du Dr Gosselin ressentant des symptômes inquiétants s’est présenté au GMF. Il a pu voir rapidement le médecin. « Ce patient se plaignait de douleur thoracique d’allure cardiaque. Après une courte évaluation, on a appelé l’ambulance, et il a été transféré au service des urgences. La pratique en cabinet n’est plus comme auparavant », indique le médecin.
Le Dr Gosselin estime que l’Accès adapté dans les cliniques médicales constitue une des solutions pour régler les problèmes d’achalandage dans les urgences. Il faut cependant que tout le monde collabore. Sans le soutien de l’ensemble des médecins, des infirmières et de l’adjointe administrative qui reçoit les appels, les mesures pour réduire l’achalandage aux urgences, conclut-il, n’auraient jamais obtenu autant de succès. //