exercer la médecine différemment
Des médecins de famille se sont dirigés vers de nouveaux horizons sur le plan professionnel. Toutefois, aucun n’a vraiment abandonné la médecine. Pour eux, l’engagement médical est toujours présent, aussi fort qu’auparavant.
Politique, santé publique et même milieu médiatique ! Certains médecins ont choisi de s’éloigner de la pratique traditionnelle et de se réorienter dans différentes fonctions sans perdre le feu sacré pour la médecine.
La Dre Hélène Daneault, médecin de famille, est entrée en politique tout à fait par hasard. Son histoire ressemble un peu à un scénario de film. Au début des années 2000, son fils est infecté par E. coli à la suite de travaux effectués dans la rue. La Dre Daneault se précipite à l’hôtel de ville de Rosemère afin d’y rencontrer le conseil de ville. C’est alors qu’elle constate des lacunes dans le programme de santé, notamment en prévention. Les membres du conseil, séduits par son dynamisme, lui demandent de se joindre à eux, en vue de l’élection à venir.
Tout en continuant à pratiquer, la Dre Daneault fait ainsi ses premiers pas en politique active comme conseillère municipale de Rosemère de 2002 à 2005. Trois ans plus tard, son équipe lui demande de se présenter à la mairie. Après une longue réflexion, elle accepte et est élue. Durant son mandat à la mairie, elle a procédé à un assainissement des dépenses publiques, à une réduction importante de la dette et du taux de taxation, en plus d’investir dans les infrastructures.
Comme la politique est un petit milieu, M. François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec, entend parler de la Dre Daneault. Il lui demande de se joindre à son équipe. Encore une fois, ce fut une longue réflexion pour l’omnipraticienne. Toute sa vie était déjà bien organisée. « Ma maison, mon cabinet médical à Rosemère et ma pratique à Blainville étaient à proximité de l’hôtel de ville, ce qui facilitait mon travail de gestion à la mairie. Mais comme j’avais déjà relevé de nombreux défis en politique municipale, j’étais prête à le faire à l’échelle provinciale. »
En 2012, la Dre Daneault est élue députée à l’Assemblée nationale du Québec. « J’ai siégé pendant dix-huit mois, c’est-à-dire jusqu’à ce que Mme Pauline Marois, alors première ministre du Québec, déclenche les élections. Après, je suis retournée à la pratique, mais je n’avais vraiment jamais cessé. Cela a toujours été la condition à mon engagement politique. »
«La politique c’est très agréable, mais éphémère. La médecine, j’ai cela dans le sang, alors je n’étais pas prête à laisser tomber ma pratique. » – Dre Hélène Daneault |
Malgré ses nombreuses occupations, la Dre Daneault n’avait pas réduit le nombre de ses patients. Elle avait simplement diminué ses heures de travail. Elle pratiquait moins au service de consultation sans rendez-vous, mais ses collègues prenaient la relève. En cas d’obligation politique, il lui était facile de déplacer ses heures de travail au cabinet. À Québec, toutefois, ce fut plus difficile. « Quand j’étais députée provinciale, je pratiquais au cabinet le lundi soir et le vendredi toute la journée. La politique c’est très agréable, mais éphémère. La médecine, j’ai cela dans le sang, alors je n’étais pas prête à laisser tomber ma pratique. » Diplômée en 1986, la Dre Daneault a d’ailleurs exercé dans différents secteurs de la médecine. Elle a ainsi travaillé à l’urgence, dans des unités de soins à l’hôpital et en cabinet.
La Dre Daneault soutient que, pour elle, la politique a été complémentaire à la médecine. Bien sûr, elle a eu certaines inquiétudes. « Je me demandais si j’avais les compétences nécessaires pour remplir mes nouvelles fonctions. C’était un défi de taille. Mais j’avais une équipe très compétente qui m’a beaucoup aidée. » Entreprendre une nouvelle carrière est très stimulant, mais aussi déstabilisant. « Au départ, on se sent un peu dépassé. Il faut gérer l’horaire et la nouveauté. Il faut apprendre au jour le jour. »
Depuis le début d’août 2015, la Dre Daneault a entrepris une autre nouvelle carrière, cette fois à la télévision. Elle est dorénavant commentatrice politique à l’émission quotidienne de Radio-Canada Le Club des ex.
Le Dr Yves Gervais, inspecteur à la Direction de l’amélioration de l’exercice au Collège des médecins du Québec, ne considère pas avoir quitté la médecine en 2010. Il a plutôt fait un saut de la pratique active à son poste au Collège. « Ce choix a été déchirant, car je ne voyais plus mes patients », indique-t-il. Mais ses objectifs restaient similaires. « En pratique, on se préoccupe des patients. Au Collège, c’est ce qu’on fait aussi. C’est même notre mission. J’ai l’impression de rendre service autrement qu’en voyant des patients. »
Photo : Collège des médecins du Québec
Le Dr Gervais avait une pratique très polyvalente. Il traitait les patients dans les unités de soins à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, pratiquait à l’unité de médecine familiale (UMF) de l’établissement et allait voir des patients à domicile. Par la suite, il est devenu chef de l’UMF et directeur local du programme de résidence. Il a découvert, quand il a été tuteur et maître de stage pendant sept ans pour le Collège, que beaucoup de valeurs de l’organisme correspondaient aux siennes. Il partageait la même vision de l’importance de la rigueur dans la pratique.
La transition s’est faite en douceur. Le Dr Gervais avait son cabinet à l’UMF de l’hôpital. Ses collègues ont pris en charge sa clientèle. Les patients n’ont donc pas eu à changer de clinique, et les dossiers sont demeurés sur place. Pour le médecin, il était fondamental que le transfert soit fait en bonne et due forme. « Je ne serais pas parti si mes patients n’avaient pas été entre bonnes mains, affirme-t-il. Je me suis assuré, de façon assez rigoureuse, qu’ils aient un médecin après mon départ. Il s’agit d’une responsabilité déontologique, surtout en ce qui concerne les patients vulnérables. Je n’ai donc pas ressenti de culpabilité. » Il a toutefois gardé, avec l’accord du Collège, sa charge de professeur adjoint de clinique à l’Université de Montréal.
Avant d’entrer dans ses nouvelles fonctions, le Dr Gervais a eu certaines appréhensions. Il s’est cependant appuyé sur son passé professionnel. Il arrivait au Collège avec un bon bagage clinique, pédagogique et administratif. « Les inquiétudes sont relativement normales, estime-t-il. Toutefois, j’avais l’expérience du tutorat, du travail de maître de stage, de l’enseignement, du raisonnement clinique et de l’administration. »
« J’adore la clinique et les patients. Je voulais cependant harmoniser la médecine avec mes autres intérêts, qui sont le processus évaluatif, la pédagogie, les connaissances cliniques, le raisonnement clinique et l’enseignement. » – Dr Yves Gervais |
Le Dr Gervais estime encore exercer la médecine, mais autrement. « J’ai même revu certains de mes patients de l’époque par l’intermédiaire des résidents que je supervise. » Il n’a pas quitté la pratique par lassitude. « J’adore la clinique et les patients, mentionne-t-il. Je voulais cependant harmoniser la médecine avec mes autres intérêts, qui sont le processus évaluatif, la pédagogie, les connaissances cliniques, le raisonnement clinique et l’enseignement. En étant au Collège et en ayant la permission de continuer à superviser des résidents, j’ai obtenu le plus beau compromis que je pouvais demander. Le respect que j’avais pour les patients, je le témoigne aux médecins que je visite. »
Doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval, à Québec, depuis 2010, le Dr Rénald Bergeron envisage de retourner à la clinique après son décanat qui se terminera en 2018. « Je suis incapable d’imaginer le retour à une pratique médicale de première ligne complète, parce que cela fait quelques années que j’ai ralenti mon exercice de la médecine, explique-t-il. Mais grâce à mes quelque trente ans d’expérience en soins palliatifs, je pourrais facilement aider une équipe dans ce domaine. »
Pendant des années, le Dr Bergeron s’est consacré aux soins, à l’enseignement et à la recherche. Médecin enseignant dès le début de sa carrière, il a pratiqué entre autres à l’UMF et à l’urgence du Centre hospitalier universitaire de l’Université Laval. Il a aussi eu une pratique de soins à domicile et fait de la recherche dans ce domaine ainsi qu’en soins palliatifs. Il a par ailleurs collaboré à la fondation de la Maison Michel-Sarrazin spécialisée dans les soins palliatifs, à Québec.
Au début de sa carrière de gestionnaire universitaire, le Dr Bergeron a été directeur du Département de médecine familiale de l’Université Laval. « Progressivement, ma carrière se modulait entre les soins, l’enseignement, la recherche et la gestion », mentionne-t-il. En 2008, il a été nommé vice-doyen, puis doyen deux ans plus tard.
L’année précédant son arrivée au décanat, le Dr Bergeron a transféré sa clientèle à ses collègues. « J’ai rencontré mes patients et j’ai pu leur dire que je devais quitter l’exercice de soins continus, car la fonction que j’entreprenais ne me permettrait pas d’être disponible. » La séparation a été difficile pour les patients et pour le médecin. Le Dr Bergeron laissait derrière lui trente ans de pratique. « De façon générale, les gens ont eu des réactions très positives sur la progression de ma carrière. Ils ont manifesté beaucoup de gratitude pour le temps que je leur avais consacré. »
La transition de l’hôpital à l’université a été une période d’adaptation qui n’a pas été trop difficile. Les nouveaux défis qui se présentaient étaient très stimulants, et le cheminement professionnel du Dr Bergeron l’y avait bien préparé. « En arrivant à l’université, j’ai compris comment on pouvait faire le lien entre le réseau clinique et le réseau universitaire. » Au fil des années, le Dr Bergeron avait, en outre, fait des incursions dans plusieurs secteurs du monde de la santé. « Lorsque je suis devenu doyen, j’avais une bonne connaissance des rouages syndicaux, ministériels, hospitaliers et universitaires. »
Le Dr Bergeron est très satisfait de sa vie professionnelle actuelle. « Les différents aspects de ce poste de doyen m’ont permis de retrouver la complexité que j’avais avec mes patients. Bien sûr, le décanat est différent de la pratique active. Ce changement de carrière n’a par ailleurs pas réduit mes heures de travail, au contraire. » Le Dr Bergeron continue en outre à superviser des résidents et a gardé contact avec quelques patients. « Depuis cinq ans, j’en vois un ou deux occasionnellement. »
Au milieu des années 1980, le Dr Gilles Lapointe a cessé toutes ses activités professionnelles du jour au lendemain. Surmenage. Il travaillait trop. Depuis trop longtemps. Il se souvient encore de ce matin de mars 1984, quand il s’est réveillé en faisant de l’hyperventilation. Il sentait ses poumons pris dans un étau. « Je me suis levé en sursaut, se rappelle-t-il. Mon pouls était à 148. Pourtant, je m’entraînais cinq jours par semaine. Je courais cinq milles, et j’avais un pouls normal de 124. Je me suis dit : “Non, là mon Gilles, il faut que tu arrêtes. Cela n’a plus de bon sens”. » Le médecin de famille a alors fait une pause de six mois.
À cette époque, le Dr Lapointe avait déjà dix ans de carrière derrière lui. Pendant ses premières années, où il pratiquait au Nouveau-Brunswick, il a touché à tout. Il couvrait l’urgence vingt-quatre heures par jour, exerçait dans un cabinet, pratiquait des accouchements, travaillait à l’hôpital, faisait de l’assistance opératoire, etc. Au bout de trois ans, il a déménagé à Québec, mais travaillait toujours en moyenne 85 heures par semaine.
Le Dr Lapointe consacrait beaucoup de temps à ses patients. Quand il les voyait, tout y passait, la santé familiale, personnelle, le travail, etc. « Cela prenait un temps énorme, et je n’étais pas payé pour ça. Pendant que je voyais deux ou trois patients, l’autre médecin en face de moi en voyait huit. Lorsque la secrétaire me montrait ce que j’avais gagné dans la semaine, je me disais que j’étais obligé de payer pour travailler. » Cependant, dans les confidences des gens, le Dr Lapointe trouvait des réponses à ses questions. « Je constatais qu’il y avait autre chose que les bactéries qui rendaient les gens malades. L’émotif, on n’apprend pas cela à la Faculté de médecine. On nous apprend la maladie, mais pas la santé. »
Le Dr Lapointe a continué à un rythme infernal jusqu’à son épuisement professionnel de 1984. « J’étais toujours malade, dit-il. Je n’avais plus de système immunitaire. J’avais une tumeur bénigne de la parotide, et j’ai fait une bronchite associée à une sinusite qui a duré quatre mois. Je pensais que je faisais des gastro-entérites alors que c’était plutôt le stress. » Après un arrêt de six mois, le médecin reprend la pratique. Mais il y mettra définitivement fin en 1992.
L’un des éléments qui a incité le Dr Lapointe à accrocher sa blouse blanche a été la répétition des tâches. « J’en avais assez de dire les mêmes choses aux patients, de remplir des dossiers, de rédiger des ordonnances, de répondre à des questions. Je n’en étais plus capable. » Il a donc dirigé ses patients vers ses collègues de la clinique où il pratiquait.
Parallèlement à son travail d’omnipraticien, le Dr Lapointe faisait de la télévision. Ce médium est arrivé par coïncidence dans sa vie. Il a été chroniqueur à l’émission de Shirley Théroux « Coup de cœur », à Télé-Métropole, puis à « Attention, c’est chaud ! », à Radio-Canada. Jusqu’en 1992, il a animé l’émission « Gilles Lapointe, m.d. », puis « Allo docteur », à la fin des années 1990, à Canal Vie. « Je n’ai pas fait d’argent en médecine, mais j’en ai fait dans les médias. »
Depuis longtemps, le Dr Lapointe souhaitait écrire, notamment à la demande de ses patients et de ses auditeurs, qui voulaient retrouver ses conseils dans un ouvrage. Il a donc profité de son année de réflexion, en 1992, pour rédiger son livre.
Pendant cette pause, l’omnipraticien s’est donné pour mission de faire de l’enseignement, d’être un médecin éducateur, et non un médecin guérisseur. « Je me disais que je faisais plus de bien en donnant des conférences et en informant les gens qu’en étant dans un cabinet à faire des examens et à prescrire des médicaments. »
Néanmoins, la pratique en cabinet, le contact avec la clientèle ont beaucoup manqué au médecin. Il a eu du chagrin en laissant ses patients. Mais il en revoit certains un peu partout, quand il fait son jogging sur les plaines d’Abraham ou lors de ses conférences. Il y a toujours quelqu’un pour lui demander un conseil médical.
Aujourd’hui, le Dr Lapointe trouve dans son travail une grande satisfaction personnelle, parce qu’il touche à de nombreux sujets. Il n’a jamais regardé en arrière et n’a jamais eu de regrets. « Oui, je m’ennuyais d’aider les gens, mais je les aide maintenant d’une autre manière. Si c’était à recommencer, je ferais la même chose. Je ne suis plus bousculé. Je donne quelques conférences, et je fais un peu de télévision. »
En décembre 2008, la Dre Natalie Cliche abandonne toute forme de pratique. Comme elle est devenue aidante naturelle pour ses parents en perte d’autonomie, elle doit modifier ses activités professionnelles. « Je faisais tout pour mes parents. Je leur donnais une douche deux fois par semaine, je faisais les courses, je cuisinais, etc. Cela leur permettait de rester dans une résidence privée », explique l’omnipraticienne.
Pratiquant depuis 1992 à Villa Medica, un établissement de réadaptation, la Dre Cliche avait demandé à être libérée une journée par semaine, ce qui ne lui a pas été accordé. En février 2009, on lui propose un poste à l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, plus particulièrement à la Direction des affaires médicales et universitaires, comme médecin-conseil dans la gestion des maladies chroniques et, accessoirement, dans l’organisation des services de première ligne.
« J’avais, semble-t-il, des aptitudes en gestion et j’ai appris à aimer cela. Comme médecin-conseil en gestion des maladies chroniques à l’Agence, je n’étais pas complètement déconnectée de la clinique, parce que je mettais en place des programmes de suivi pour tous les médecins de famille. Je restais donc proche de la pratique. Je me disais que si un jour je retournais exercer, je ne partirais pas de trop loin. »
Le goût de la pratique ne quitte cependant pas la Dre Cliche. « Chaque fois que j’allais dans les milieux cliniques rencontrer les médecins, j’avais un petit pincement au cœur. Souvent, dans les cabinets, les CLSC et les GMF, les médecins responsables me disaient que si j’avais envie de me joindre à leur équipe, j’étais la bienvenue. Je me disais qu’ils avaient tellement de chance de faire leur travail. »
Le plus difficile pour la Dre Cliche a été ce sentiment d’inutilité qu’elle éprouvait. Une perte de repères. La séparation d’avec ses patients a également été douloureuse. « C’était comme la perte d’un être cher, dit-elle. J’étais déçue et blessée d’être privée d’un milieu clinique que j’adorais. La plus belle expérience professionnelle de ma vie restera toujours Villa Medica. Voir un patient, c’était un carburant pour moi. Cela me nourrissait. Je ne peux dire à quel point cela m’a donné confiance en moi. Je pense que ça m’a rendue meilleure. »
Dès son arrivée à l’Agence, la Dre Cliche a néanmoins abordé son travail comme un nouveau défi. « On m’a donné une banque d’heures annuelle que je répartissais selon les besoins de l’Agence. Cela me donnait deux journées libres pour remplir mes obligations familiales. »
La Dre Cliche est maintenant directrice des services professionnels à Vigi Santé, un regroupement de centres d’hébergement de soins de longue durée privés conventionnés. Elle s’occupe de trente-cinq médecins et de huit dentistes répartis dans quinze établissements qui desservent un total d’environ 1500 résidents dans dix régions administratives du Québec.
« Je me suis dit que j’allais donner le meilleur de moi-même en gestion comme je l’ai fait auprès des patients. Au lieu d’être au service de ces derniers, je suis au service d’une organisation. » – Dre Natalie Cliche |
La Dre Cliche a entamé une réflexion sur son avenir. Son père est décédé en janvier 2015, mais elle continue à s’occuper de sa mère qui habite un petit appartement dans une résidence privée. Idéalement, l’omnipraticienne souhaiterait conserver ses fonctions de directrice des services professionnels et prendre en charge un secteur de soins au sein de l’un des quinze CHSLD dont elle s’occupe. « Pour moi, ce serait le travail idéal. J’ai découvert le milieu des CHSLD il y a onze mois. C’est un milieu qui mérite d’être connu. »
La Dre Cliche est toutefois consciente de l’importance de son travail actuel. « Des gestionnaires, il en faut », indique-t-elle. Selon l’omnipraticienne, plus il y aura de médecins dans toutes les sphères médicales, qu’elles soient cliniques ou organisationnelles, mieux ce sera. À son avis, il ne faut pas se culpabiliser de ne plus voir de patients, parce qu’en fin de compte il y a d’autres manières de faire de la médecine. « Je me suis dit que j’allais donner le meilleur de moi-même en gestion comme je l’ai fait auprès des patients. Au lieu d’être au service de ces derniers, je suis au service d’une organisation. » La Dre Cliche souhaite créer des conditions de pratique en CHSLD permettant aux médecins dont elle s’occupe de travailler dans un environnement favorable. Cela facilitera en outre le recrutement de nouveaux professionnels. //