fournir régulièerement des statistiques sur le taux d’inscription
L’inscription de 85 % de la population est un défi que doivent relever toutes les associations affiliées à la FMOQ. L’Association des médecins omnipraticiens de Montréal s’est donné des moyens, qu’elle a dévoilés à son assemblée générale, pour y arriver.
L’année 2015 n’a pas été facile. Le projet de loi no 10 et ses restructurations. Le projet de loi no 20 et ses quotas de patients. Les menaces et le dénigrement. « Depuis les trois dernières années, notre réputation a été attaquée de tous les côtés et notre autonomie professionnelle réellement menacée », a affirmé le Dr Michel Vachon, président de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal (AMOM), au cours de l’assemblée générale de l’organisme qui avait lieu à la fin de novembre.
Le thème qui a dominé l’année : l’accès difficile à un médecin de famille. « On était tous d’accord avec le diagnostic, c’est-à-dire avec le fait qu’il y avait un problème d’accès à la première ligne. Mais ce n’est pas vrai que les médecins sont les seuls à en être responsables », a indiqué le Dr Vachon. Le gouvernement a une large part de responsabilité, a-t-il rappelé. « C’est lui qui, pendant plus de 20 ans, par la contrainte, par les mesures coercitives a forcé les médecins à donner priorité aux activités de deuxième ligne au détriment de la prise en charge et du suivi de clientèle. »
Comme toutes les autres associations, celle de Montréal doit relever un important défi : inscrire 85 % de sa population et atteindre un taux d’assiduité de 80 % d’ici 2018. « Le Bureau de l’AMOM a décidé de former un comité sur le suivi de l’accessibilité aux médecins de famille sur l’île de Montréal », a indiqué le président.
Le groupe de travail, composé du Dr Marc Gagné, qui en est le responsable, de la Dre Odile Kowalski et du Dr Jean-Pierre Villeneuve, compte être particulièrement actif. « On a décidé de vous faire connaître régulièrement les statistiques sur l’évolution du taux d’inscription et du taux d’assiduité et de vous fournir toute autre donnée que vous pourriez juger importante », a indiqué le Dr Gagné aux quelque 85 omnipraticiens présents à la réunion.
Le comité va publier un bulletin : le FLASH-AMOM Accessibilité. Il sera envoyé régulièrement par courriel à tous les membres de l’AMOM. Il comprendra des données de la Régie de l’assurance maladie du Québec, qui peut entre autres fournir le nombre de Montréalais nouvellement inscrits chaque semaine.
Où en est alors le taux d’inscription de la population montréalaise ? Le pourcentage peut paraître un peu bas : 56 %. Cependant, il ne reflète pas le travail des omnipraticiens de la métropole qui voient, en plus de leur clientèle montréalaise, des patients d’autres régions. « Nous avons inscrit un quart de million de patients qui ne sont pas de Montréal », a mentionné le Dr Gagné. Ainsi, beaucoup de résidants des banlieues viennent non seulement travailler dans la métropole, mais aussi y voir un omnipraticien.
Même si la cible d’inscription est de toute façon provinciale, il y a du pain sur la planche. « Je pense que c’est important de savoir d’où on part et de réaliser le travail qu’il nous reste à faire. »
Atteindre la cible d’inscription de 85 % d’ici deux ans ne sera pas facile. « Il va falloir réaliser que l’on doit faire les choses autrement », a expliqué le Dr Gagné. Tous les omnipraticiens doivent pousser à la roue. « On ne peut pas demander au médecin qui a 1200 ou 1500 patients inscrits d’assurer seul l’atteinte des cibles. On doit trouver une façon de s’inviter collectivement à faire de la prise en charge. »
Le Comité du suivi de l’accessibilité compte aider les cliniciens qui veulent modifier leur pratique afin de prendre en charge des patients. « Notre rôle sera de répondre à leurs attentes et à leurs questions », a indiqué le Dr Gagné. Le comité va également faciliter l’accès à des formations utiles pour la prise en charge, comme celle sur l’accès adapté.
Les omnipraticiens ont un engagement moral à inscrire 85 % des Québécois, estime le Dr Gagné. « Nous avons dit à la population : « Nous sommes vos médecins de famille. Nous savons quoi faire et comment le faire. Faites-nous confiance. » L’entente concernant l’accès à la première ligne, ce n’est pas avec le gouvernement qu’on l’a conclue, c’est avec la population. »
Venu rencontrer les omnipraticiens montréalais, le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin, a lui aussi insisté sur l’importance d’offrir un meilleur accès à la première ligne. « L’entente sur l’accessibilité est réalisable avec l’engagement de tous. Le statu quo n’est pas possible », a-t-il dit. Le président a discuté avec les médecins de plusieurs dossiers de négociations, dont l’entente sur l’accessibilité.
L’Association des médecins omnipraticiens de Montréal a rendu hommage aux médecins de son territoire qui pratiquent depuis 50 ans : le Dr Pierre Granger, le Dr Victor Bardagi, tous deux présents à l’assemblée générale de l’AMOM, ainsi que le Dr Jean-Pierre Teolis, le Dr Carl Coiteux, le Dr François Desroches et le Dr J. André Boyer.