conséquences sur la couverture d’assurance et autres avantages – I
Bien que le gouvernement ait reculé sur la demande d’établir le montant de la rente du RREGOP sur la base de huit ans de rémunération au lieu de cinq, vous êtes sans doute nombreux à vous demander s’il ne serait pas avantageux de délaisser le mode des honoraires fixes, quitte à continuer à exercer dans votre milieu actuel sous un autre mode. Au-delà de la rente et des modalités, n’oubliez pas qu’il y a d’autres conséquences à quitter ce mode, notamment votre admissibilité aux assurances collectives du groupe des honoraires fixes.
Le mode des honoraires fixes comprend un volet d’assurances collectives de santé (médicaments, voyage et annulation), vie et invalidité. En plus de ces assurances contractées auprès d’un assureur privé, le groupe assume le coût d’une rente au conjoint survivant et le versement de certains montants en cas de décès. En mettant fin à votre adhésion aux honoraires fixes, vous perdez ces protections. Ce qui peut les remplacer varie selon votre situation.
De plus, tant que vous êtes à honoraires fixes, vous accumulez des vacances et bénéficiez de votre salaire lors de certaines activités, comme le perfectionnement ou le ressourcement. Certains de ces avantages sont aussi « perdus » lorsque vous quittez les honoraires fixes ; d’autres sont payés différemment. Nous en traiterons dans un article subséquent, question de faire le tour du sujet.
La couverture en assurance médicaments et de maladie varie selon votre situation personnelle. Lorsque vous avez 65 ans ou plus, vous passez au régime public d’assurance médicaments de la RAMQ et conservez seulement une couverture complémentaire avec l’assureur du groupe. Dans d’autres cas, vous avez fait le choix de souscrire l’assurance médicaments de votre conjoint et ne faites donc pas partie du groupe des honoraires fixes. Les choix qui s’offrent à la majorité des médecins rémunérés à honoraires fixes lorsqu’ils retirent leur rente ou mettent fin à leur adhésion aux honoraires fixes sont résumés dans le tableau.
Si vous adhérez à la couverture complémentaire du groupe et mettez fin à vos activités professionnelles (vous prenez votre retraite en plus de retirer votre rente) à l’âge de 65 ans ou plus, votre situation est simple : vous adhérez probablement déjà au régime public d’assurance médicaments de la RAMQ. En ce qui a trait à l’autre volet (assurance médicale complémentaire, assurance voyage et assurance annulation de voyage), l’assureur actuel du groupe (La Capitale) vous permet d’adhérer, dans les 60 jours de votre retraite, à un produit complémentaire annuel dont la tarification est mensuelle et dont le taux est fonction de votre groupe d’âge et de la couverture choisie. Bien que le coût évolue dans le temps, il s’agit d’une formule simple et à coût raisonnable pour profiter de votre retraite en toute quiétude d’esprit.
Au-delà de soixante jours, vous pouvez adhérer à condition de fournir des preuves d’assurabilité satisfaisantes. Si vous laissez tomber la couverture, vous devrez de nouveau vous qualifier lors d’une demande subséquente d’adhésion.
Si vous prenez votre retraite avant 65 ans, vérifiez si vous avez accès à un régime d’assurance médicaments privé par l’entremise de votre conjoint ou en vertu de votre adhésion à une autre association, par exemple. Le cas échéant, vous ne pouvez être couvert par le régime public d’assurance médicaments de la RAMQ avant d’avoir atteint 65 ans. Vous devrez opter pour un régime privé.
Notez que lorsque vous prenez votre retraite, vous n’êtes pas admissible au régime d’assurance médicaments de la Fédération (OMNIMAX), à moins d’y avoir été adhérent immédiatement avant de prendre votre retraite. Si vous n’êtes pas admissible au régime OMNIMAX ni à un autre régime privé, vous devez alors adhérer au régime public d’assurance médicaments de la RAMQ. Dans cette situation, vous pouvez de plus, dans les délais prévus, adhérer au produit offert par La Capitale aux membres qui quittent le groupe des honoraires fixes décrit précédemment (assurance médicale complémentaire, voyage et annulation).
Nous avons déjà mentionné que le médecin rémunéré à honoraires fixes qui atteint 65 ans est transféré au régime public de la RAMQ pour le volet assurance médicaments. Il conserve simplement une couverture complémentaire. Lorsque le médecin de 65 ans ou plus met fin à son adhésion aux honoraires fixes, il demeure couvert par le régime public d’assurance médicaments. L’enjeu pour lui est donc de savoir s’il peut garder sa couverture complémentaire.
Le produit complémentaire de La Capitale évoqué précédemment est offert aux adhérents qui ne sont plus admissibles à une autre assurance groupe. Le médecin qui continue d’exercer sous un autre mode peut ou non se prévaloir de ce produit, selon qu’il est ou non admissible à la couverture d’OMNIMAX. Or, l’accès à la couverture complémentaire d’OMNIMAX pour les personnes de 65 ans et plus n’est accessible qu’à ceux qui adhéraient au régime OMNIMAX à 65 ans. Le médecin non adhérent qui quitte les honoraires fixes après 65 ans peut donc adhérer au produit complémentaire de La Capitale.
C’est cette situation qui décrira probablement le plus grand nombre de médecins qui pourront mettre fin aux honoraires fixes pour changer de mode. Leur situation est un peu plus compliquée. Il faut tenir compte de leur charge de travail.
De façon générale, seuls les médecins qui exercent leurs activités professionnelles à raison d’au moins 20 heures par semaine sur une base régulière sont admissibles au régime OMNIMAX. Le médecin qui ne pratique qu’une journée par semaine (disons sept à dix heures par semaine) n’est pas admissible au régime OMNIMAX. Le médecin qui n’est admissible à aucun autre régime privé doit adhérer au régime public d’assurance médicaments de la RAMQ. De plus, il peut opter pour la couverture complémentaire offerte par La Capitale en quittant les honoraires fixes.
Le médecin qui exerce au moins 20 heures par semaine est admissible au régime OMNIMAX et ne peut donc pas adhérer au régime public. Il peut adhérer au régime OMNIMAX ou à un autre régime privé auquel il a accès. Selon l’option qu’il choisira, il peut se limiter à une assurance médicaments qui s’en tient à la liste des médicaments assurés par la RAMQ, sans autre couverture (sans preuves de bonne santé) ou en démontrant qu’il (et son conjoint, le cas échéant) est en bonne santé, a une assurance médicaments plus complète avec assurance voyage et annulation de voyage (option A) ou une couverture comprenant en plus les services paramédicaux (hospitalisation, physiothérapie, radiologie diagnostique spécialisée, laboratoire privé, etc.) (option B).
Le médecin admissible à l’option A ou B du régime OMNIMAX du fait qu’il continue ses activités professionnelles à raison d’au moins 20 heures par semaine ne peut se prévaloir du produit complémentaire de La Capitale.
En mettant fin à votre avis de service à honoraires fixes, que ce soit pour prendre votre retraite ou pour exercer sous un autre mode, vous perdez l’assurance invalidité associée au mode des honoraires fixes. Si vous prenez votre retraite, une assurance invalidité ne vous serait pas d’une grande utilité puisque vous n’avez alors plus de revenus professionnels à assurer.
Si vous continuez à exercer sous un autre mode et avez 65 ans ou plus, encore là, l’assurance invalidité ne vous serait pas d’une grande utilité. La majorité des assurances ne versent rien si l’invalidité survient après 64 ans. Dans d’autres cas (généralement des contrats plus anciens), lorsque l’invalidité survient à compter de 65 ans, les prestations sont limitées à une durée maximale de deux ans. Dans le cas de la couverture associée au mode des honoraires fixes, le médecin ne cotise plus à l’assurance invalidité lorsqu’il atteint 63 ans. En cas d’invalidité après 62 ans, la RAMQ le rémunère pendant les 104 premières semaines d’invalidité, mais le médecin ne reçoit aucun paiement de l’assureur par la suite.
Si vous avez moins de 65 ans et continuez à exercer, la perte de votre assurance invalidité peut être un enjeu important. Le fait de retirer une rente (en supposant que c’est ce que vous avez fait) réduit vos besoins courants de revenus, mais vous pourriez quand même avoir besoin d’un revenu supplémentaire en cas d’invalidité. Vous pouvez alors souscrire une assurance invalidité personnelle ou une assurance groupe comme celle d’OMNIMAX (pourvu que vous accomplissiez au moins 20 heures d’activités professionnelles par semaine). Notez que vous devrez répondre à des questions sur votre état de santé et faire l’objet d’un bilan de santé. Un assureur peut refuser de vous offrir une couverture après cette évaluation. Si vous avez un doute sur votre admissibilité à l’assurance invalidité et que cette couverture est importante pour vous, il serait prudent de discuter de vos options avec un courtier d’assurance avant de mettre fin à votre adhésion au mode des honoraires fixes. Si la couverture d’une assurance invalidité est un enjeu important pour vous et que votre état de santé risque de vous empêcher de souscrire une assurance individuelle, vous pourriez décider de demeurer à honoraires fixes, question d’être certain de garder votre couverture.
Certains d’entre vous ont peut-être contracté une assurance privée avant d’être à honoraires fixes et l’ont conservée depuis. Si cette assurance, jumelée à votre rente du RREGOP, suffit à vos besoins, vous pourriez ne pas avoir à faire d’autres démarches.
Tout comme l’assurance invalidité, l’assurance vie prend fin lorsque vous cessez d’être rémunéré à honoraires fixes. Toutefois, le contrat avec La Capitale prévoit un « droit de transformation » qui vous permet, pendant les 31 jours de la fin de votre adhésion aux honoraires fixes avant l’âge de 65 ans, d’obtenir une assurance vie individuelle émise par le même assureur, sans devoir subir d’évaluation médicale ni courir le risque de vous faire refuser la couverture. Ce droit existe que vous cessiez d’exercer ou que vous changiez de mode de rémunération. Le montant maximal de la couverture correspond à deux fois votre traitement annuel. Il s’agit ici du traitement annuel sujet à la couverture d’assurance, soit sur 35 (ou 40) heures d’activités régulières par semaine plus, selon le cas, un maximum de douze heures par semaine de garde sur place. Les sommes retenues sont majorées du traitement de l’Annexe XII et des majorations en horaire défavorable, s’ils s’appliquent à la rémunération retenue.
Notez que la tarification offerte par l’assureur dans le cadre de ce droit de l’entente sera plus élevée qu’elle ne le serait pour un médecin du même âge qui devrait passer des examens pour prouver qu’il est en bonne santé. L’assureur est conscient que les personnes qui se prévalent de ce droit ne seraient probablement pas, du fait de leur état de santé, autrement admissibles à l’assurance vie.
Advenant le décès du médecin rémunéré à honoraires fixes, son conjoint reçoit une rente viagère qui correspond à 35 % du traitement annuel du médecin avant son décès. Cette somme est réduite du montant de la rente de conjoint survivant versée par la Régie des rentes du Québec. Chacun des enfants à charge reçoit également une rente annuelle de 15 % du traitement du médecin pour le premier et de 10 % pour chacun des suivants. Toutefois, la somme de ces rentes et de la rente versée par la Régie des rentes ne peut dépasser 50 % du traitement annuel avant le décès du médecin. Le cas échéant, l’ensemble des rentes versées en vertu de l’entente sera réduit proportionnellement pour respecter ce maximum.
Enfin, le régime d’assurance vie des médecins à honoraires fixes peut aussi prévoir le versement d’une rente en cas de décès. L’ensemble des rentes payables ne doit alors pas dépasser 90 % du traitement annuel du médecin avant son décès.
Ces avantages sont perdus lorsque le médecin met fin à son adhésion aux honoraires fixes.
Nous avons fait le tour du volet « assurances ». Dans le prochain article, nous traiterons des autres avantages qui peuvent changer si vous quittez le mode des honoraires fixes. À la prochaine ! //