lesquels devraient être payés par l’État ?
D’un côté, les besoins dans le domaine de la santé ne cessent de croître ; de l’autre, les ressources financières de la province sont limitées. Quels services médicaux devraient alors être couverts ?
Quels services médicaux devraient être payés par le gouvernement ? Quels sont ceux qui devraient être ajoutés, conservés ou retirés du panier de services assurés ? Ce sont les questions sur lesquelles le Commissaire à la santé et au bien-être se penche actuellement.
La FMOQ, qui a présenté un mémoire préliminaire, rédigera dans les prochains mois une analyse approfondie accompagnée de recommandations. Mais déjà, elle propose au Commissaire certains principes de base.
Quels services l’État devrait-il couvrir ? Ceux qui sont requis d’un point de vue médical et pertinents. « Il faut que ce soit des services dont l’efficacité sur le plan médical est prouvée et qui traitent des problèmes qui doivent l’être », précise le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.
Mais sur l’autre plateau de la balance se trouve la capacité de payer de l’État. Les coûts associés aux soins de santé ne cessent d’augmenter. La technologie et les traitements évoluent continuellement. « Il sera de plus en plus difficile d’offrir tous les services médicalement requis. On sait qu’il y aura des choix difficiles à faire. »
Il faut maintenant prendre des décisions ardues. Par exemple, doit-on offrir des interventions coûteuses à un patient dont l’espérance de vie est limitée ? « Il est de notre devoir collectif de nous interroger sur l’établissement d’une échelle de niveaux de soins comme une norme de bonne pratique médicale pour tous les patients », estime la Fédération dans son mémoire. Quels traitements faut-il choisir quand plusieurs sont possibles ? La FMOQ propose de procéder à des études comparatives du rapport coût/avantages et de s’appuyer sur des données probantes. Devrait-on baliser certains examens radiologiques ? Quels nouveaux traitements ou examens devraient dorénavant être offerts ?
« Ce qui est difficile, c’est que les traitements sont donnés à des personnes. Et la notion de rapport coût/avantages est très différente quand on analyse la situation selon la perspective d’un patient ou en considérant l’ensemble des services de santé », dit le Dr Godin.
Pour faire des choix judicieux, la Fédération recommande de recourir à un organisme scientifique indépendant, transparent et apolitique. Ses analyses pourraient servir de base pour déterminer quels services médicaux devraient continuer à être assurés, le devenir ou cesser de l’être. Ce processus constituerait un mécanisme d’évaluation crédible pour la population.
L’exercice devra se poursuivre au fil des ans, indique la FMOQ dans son mémoire. « Des mécanismes de révision systématique permettant de mesurer la pertinence et l’efficience des services médicaux assurés doivent être mis en place. » Il est essentiel de parvenir à maîtriser les dépenses dans le domaine de la santé.
Il faut aussi, par ailleurs, prendre en considération un autre élément : la vulnérabilité sociale. « Si on envisage de désassurer un service, on doit tenir compte des gens plus démunis ou qui sont plus vulnérables à cause de leur état. On ne doit pas uniquement considérer la capacité financière de l’État », mentionne le Dr Godin. La Fédération remettra une analyse plus détaillée au Commissaire, qui devrait publier son rapport à l’automne. //