arrivée d’un nouveau directeur adjoint
La première ligne est la spécialité, la passion du Dr Alain Turcotte. Quand l’omnipraticien a été engagé, en janvier 2013, comme directeur des services professionnels (DSP) au centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Lac-des-Deux-Montagnes, il était ravi. Il avait pour mandat de bâtir un réseau intégré de soins dans la collectivité.
Mais le projet de loi no 10 et ses bouleversements sont arrivés. L’omnipraticien s’est retrouvé DSP du centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides. Un poste avec beaucoup moins de latitude et où 90 % du temps était accaparé par la deuxième ligne. « J’y trouvais moins de plaisir », avoue le Dr Turcotte.
Cependant, il retourne maintenant à ses premières amours. Il va faire partie, à titre de directeur adjoint, de l’équipe du Dr Serge Dulude, responsable de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Le Dr Turcotte connaît déjà bien les dossiers : groupes de médecine de famille (GMF), interdisciplinarité, organisation des soins, etc.
Sous la direction du Dr Turcotte, le CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes est d’ailleurs devenu un précurseur. Le directeur a ainsi amélioré le soutien aux médecins de famille. Son CSSS a été le premier au Québec à augmenter les heures de l’accueil clinique et l’accès aux examens de laboratoire et d’imagerie médicale pour offrir le service soixante-huit heures par semaine. « Aujourd’hui, un médecin qui travaille au CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes a la possibilité d’envoyer un patient passer un examen urgent pendant les heures d’ouverture, que ce soit le soir ou la fin de semaine. »
En 2014, déjà, le directeur des services professionnels avait commencé à diriger les nouveaux omnipraticiens vers les cabinets médicaux. « Quand on faisait des entrevues de sélection, on expliquait aux jeunes médecins qu’il fallait augmenter les effectifs des cliniques de la région. Les candidats choisis devraient donc faire 50 % de leur pratique à l’hôpital et 50 % dans la collectivité. » Le Dr Turcotte avait fait adopter le principe à la table des chefs de département de l’établissement. Parallèlement, il avait planifié le recrutement de spécialistes qui eux aussi allaient hospitaliser des patients. Il avait en tête une planification de la main-d’œuvre médicale sur cinq ans. « En 2020, la moitié des lits de l’hôpital aurait été sous la responsabilité des médecins spécialistes, ce qui aurait permis de diriger les omnipraticiens vers les GMF. De cette manière, il n’y aurait plus eu de patients orphelins en 2020. » Puis le projet de loi no 10 est survenu, mettant un frein au plan.
Au cours de sa carrière, le Dr Turcotte a également été, entre autres, directeur médical au CSSS de Laval, directeur régional des Affaires médicales et universitaires à l’Agence de la santé et des services sociaux de Laval et directeur intérimaire de l’unité de médecine familiale de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval. Mais il a aussi pratiqué pendant vingt-cinq ans.
Ce dont le Dr Turcotte est le plus fier dans toute sa carrière ? Du projet DaVinci. « Ce chantier m’a habité pendant dix ans. » De 2003 à 2013. À cette époque, il était clinicien, enseignant et chercheur. Il a conçu et mis sur pied un projet sur le suivi de patients atteints de maladies chroniques par une équipe interdisciplinaire comprenant médecin, pharmacien et infirmière. Le Dr Turcotte avait également lui-même créé un dossier médical électronique pour optimiser la coordination des soins entre les professionnels. Le projet a été mis en œuvre dans deux GMF, dont celui de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé où il pratiquait. Le chercheur a publié ses résultats dans des revues scientifiques.
« Le Dr Turcotte a de grandes compétences dans toutes les facettes de l’organisation des services de première ligne. C’est un homme d’action et un visionnaire », estime le Dr Dulude. //