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Guérir est humain

pour une prescription de la relation

du Dr Paul Grand’Maison et de M. Jean Proulx  |  2016-06-23

Au cours des dernières années, le Dr Paul Grand’Maison, médecin de famille et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, a accompagné son épouse en fin de vie. Cette période riche en émotions l’a conduit à réfléchir sur la relation patient-soignant et sur le processus de guérison. Dans l’essai qu’il cosigne avec le philosophe et écrivain Jean Proulx, il plaide pour une approche plus humaine de la pratique médicale.

Guérir est humain

D’entrée de jeu, les deux auteurs rappellent que le corps humain est bien plus qu’une machine à réparer. Dans la souffrance comme dans la guérison, le corps, l’âme et l’esprit sont entrelacés. Dans la première partie, M. Proulx invite les patients à accueillir la souffrance et à accepter la dure réalité, ce qui permet de mieux vivre la maladie, d’y trouver un sens et de connaître une évolution intérieure. Il souligne que c’est en soi-même qu’on trouve des forces de guérison. Si le médecin soigne, c’est le patient qui guérit.

En deuxième partie, le Dr Grand’Maison se penche sur le rôle des soignants. Pour lui, la médecine est un art autant qu’une science, car elle requiert une complémentarité entre la compétence technique et l’engagement humain envers la personne malade. Cette approche est trop souvent déficiente, déplore-t-il en conviant les soignants à faire preuve d’altruisme, d’empathie et de compassion. Certes, une certaine distance avec la souffrance des patients est essentielle, mais non un gouffre, insiste l’auteur pour qui le lien avec des êtres souffrants constitue une source de transformation intérieure.

par Nathalie Vallerand

Médiaspaul, Montréal, 2016, 244 pages, 26,95 $