Le Dr Christopher Lemieux
D’importants dossiers attendent le Dr Christopher Lemieux, nouveau président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ). Élu en juin dernier, le résident en hématologie à l’Université Laval va se pencher sur plusieurs questions, entre autres en médecine familiale.
En avril, le ministre de la Santé imposait aux nouveaux omnipraticiens de prendre en charge 500 patients pour pouvoir pratiquer à l’hôpital. Mais il a récemment modifié sa directive sous la pression de la FMOQ. « Cela été un très gros dossier pour nos finissants, affirme le Dr Lemieux. Le fait que l’attribution d’un droit d’exercice en milieu hospitalier n’est plus conditionnelle à la prise en charge de patients est un gain très important. Cependant, les seules activités médicales particulières (AMP) offertes restent la prise en charge. »
Néanmoins, il est possible pour un jeune omnipraticien de demander une dérogation pour obtenir des AMP dans le domaine hospitalier. « Il faut passer à travers tout le processus administratif. Et le bureau du ministre peut toujours dire non », précise le Dr Lemieux.
Les régions devraient pouvoir déterminer elles-mêmes leurs priorités, estime le jeune président. « Maintenant, les seules AMP que le département régional de médecine générale (DRMG) peut accorder sans que cela passe par le bureau du ministre, ce sont celles de prise en charge. Pour nous, il n’est pas normal que le ministre décide de dire quoi faire aux DRMG. »
Le Dr Lemieux va continuer le travail de valorisation qu’a fait la FMRQ en médecine familiale. Il tient à ce que ce domaine reste une pratique diversifiée.
Le jeune président se souvient que, lorsqu’il était lui-même étudiant, on lui présentait la médecine familiale comme un domaine large et varié. Les omnipraticiens pouvaient suivre des patients, exercer dans les unités de soins à l’hôpital, aux urgences, en obstétrique et autres. Une diversité maintenant plus difficile à obtenir.
« Le ministre l’a dit clairement : pour lui, la médecine de famille, c’est la médecine de cabinet. Mais l’omnipratique n’est pas que cela. C’est sûr que les résidents en médecine de famille aiment faire de la prise en charge, mais ils aiment aussi faire autre chose. C’est cette liberté qui fait qu’il est très intéressant d’aller en médecine générale. Et on veut se battre pour cela. »
Le Dr Lemieux veut par ailleurs étudier les modifications qui touchent les formations R3 des résidents en médecine familiale, que ce soit en gériatrie, en médecine d’urgence ou en soins palliatifs. « Un grand nombre de postes ont été supprimés, particulièrement en médecine d’urgence. On veut voir si cela est justifié ou non. »
En médecine spécialisée, ce qui inquiète le plus le Dr Lemieux est la disparition des plans quinquennaux. Les données sur la distribution des places au cours des cinq ans à venir permettaient aux résidents des différentes années de penser à leur carrière et de préparer leurs demandes d’emploi. Maintenant, ce n’est plus possible. L’an dernier, le gouvernement n’a fourni qu’un plan d’un an destiné uniquement aux R5. Et c’est ce qu’il va également faire cette année.
« En 2015, les postes ont été présentés au mois de décembre aux finissants en spécialité. Les R5 ne savaient donc pas jusque-là dans quels établissements ils pouvaient poser leur candidature. N’avoir qu’une période de six mois avant la fin de la résidence pour faire une demande, c’est trop court. » Un autre problème qui préoccupe aussi le Dr Lemieux : il y a maintenant de moins en moins de places offertes par rapport au nombre de résidents finissants.
Un grand dossier attend également le jeune président : la négociation de l’entente collective des résidents, qui est échue depuis mars 2015. La FMRQ prévoit déposer son cahier des demandes en septembre. « Nous voulons discuter des clauses financières, mais aussi des horaires de garde, qui sont toujours un sujet d’actualité. » Les gardes sont maintenant moins exténuantes, mais il reste encore des améliorations à apporter. //