Éditorial

Entente générale et accessibilité

Louis Godin  |  2017-10-03

Au cours des dernières semaines, la Fédération et ses membres se sont prêtés à un exercice rigoureux visant d’abord à s’informer et à échanger. Ils se sont ensuite prononcés au sujet de l’entente de principe convenue avec le Conseil du trésor sur les conditions de rémunération des médecins omnipraticiens de 2015-2016 à 2023-2024. Par écrit, mais aussi de vive voix dans le cadre des treize assemblées d’information qui se sont déroulées dans toutes les régions du Québec au cours du mois de septembre, j’ai mentionné que je trouve non seulement cette entente juste et acceptable, mais qu’elle comporte en plus à mes yeux, sur le plan des principes, des gains plus qu’intéressants. Manifestement, beaucoup de médecins partagent ce point de vue, puisque 96 % de ceux qui se sont prévalus de leur droit de vote se sont exprimés en faveur de la ratification de l’entente de principe.

Les gains intéressants

Je rappelle que, dès le départ, le mot clé de ces né­go­ciations était à nos yeux « équité ». Pour qu’il y ait une entente satisfaisante de notre côté, le gouverne­ment du Québec devait s’engager à ce qu’il y ait, à un mo­ment donné, une équité relative entre la rému­né­ra­tion des médecins omnipraticiens québécois et celle de leurs homologues canadiens, d’une part, et de leurs collègues spécialistes, d’autre part. Comme les seuls postes en résidence médicale au Canada qui demeurent vacants sont ceux en médecine de famille au Québec, il en allait de l’avenir de cette spécialité médicale essentielle, unique et extrêmement exigeante dans la province. Dans ce contexte, force est de reconnaître que le gouvernement a accepté, sur la question des écarts, de s’engager dans des processus qui garantissent une forme d’équité relative à moyen et à long terme. En jumelant ces engagements au fait que les médecins omnipraticiens recevront finalement dans les années à venir l’ensemble des sommes qui leur sont dues depuis l’entente générale précédente (2011-2015) et celle sur l’étale­ment (2014), on ne peut que se déclarer satisfaits de l’en­tente convenue. En effet, ces éléments nous permettent d’atteindre les objectifs qui étaient les nôtres au début du processus de négociation.

L’accessibilité, toujours d’actualité

Même si nous consacrerons beaucoup d’énergie dans les prochains mois à mettre en œuvre des me­sures liées à notre nouvelle entente générale et à améliorer l’environnement de pratique des médecins de famille, la question de l’accessibilité demeurera plus que jamais d’actualité et ne saurait être négligée. Même si la proportion de nos concitoyens inscrits et pris en charge continue d’augmenter semaine après semaine et frôle maintenant la barre des 78 %, je vous rappelle l’importance et surtout la pertinence de maintenir, voire d’accélérer la cadence au cours des prochains mois. Nous devons le faire toujours au bénéfice de nos patients et de la médecine familiale. Compte tenu de la surenchère démagogique à laquelle se livre actuellement la classe politique provinciale sur le dos des médecins, il en va carrément après tout de l’avenir de notre profession. Dans la mesure de nos moyens et malgré de trop nombreuses contraintes, prenons nos concitoyens à témoin en leur offrant, en plus de notre expertise, une accessibilité constamment améliorée et un taux de prise en charge toujours de plus en plus élevé. Après avoir réussi, grâce à notre taux d’assiduité exceptionnel de 82 %, à faire tomber le mythe qu’une fois inscrits les patients ne peuvent voir leur médecin de famille, nous déferons un autre mythe, soit celui que les médecins de famille du Québec ne livrent pas la marchandise. Ainsi, grâce à un taux de prise en charge dans la collectivité qui dépassera sans doute bientôt les 80 % et une présence remarquable et incomparable notamment dans les urgences, dans les unités d’hospitalisation, dans nos CHSLD et en obstétrique, même les observateurs de mauvaise foi devront bien admettre un jour l’exploit collectif unique des médecins de famille québécois.

Le 28 septembre 2017

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Le président, Dr Louis Godin