suggestions d’augmentations
Le 5 octobre dernier, les médecins de l’Association des médecins omnipraticiens des Bois-Francs tenaient leur assemblée générale annuelle à Drummondville.
L’entente de principe qui renouvelle l’accord-cadre des omnipraticiens a maintenant été entérinée. Une nouvelle phase commence. « On arrive à la deuxième étape. Il faut déterminer la manière dont nous emploierons l’enveloppe budgétaire que nous avons négociée avec le gouvernement. Nous sommes à la phase de priorisation », a expliqué le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, aux membres de l’Association des médecins omnipraticiens des Bois-Francs (AMOBF) qu’il rencontrait à l’occasion de leur assemblée générale annuelle.
La Fédération sollicite donc ses membres. « Je demande à chaque association de nous faire part d’ici la fin octobre des priorités de son milieu. Nous analyserons ensuite toutes les suggestions. Celles qui reposent sur de nouvelles idées pourront être plus longues à évaluer. Je vais laisser le soin à votre nouveau conseil d’administration de déterminer comment il procédera », a indiqué le Dr Godin.
Dans l’immédiat, cependant, la FMOQ désire verser le plus tôt possible aux omnipraticiens l’argent des hausses que le gouvernement leur avait demandé en 2014 de réétaler. « Il y a deux ans et demi, lorsque l’on a accepté par vote l’étalement, il avait été convenu que l’argent serait remis à tous les médecins alors en pratique, même si certains allaient prendre leur retraite. Compte tenu des sommes disponibles, nous allons payer les sommes qui étaient dues en 2014–2015 et au cours d’une partie de 2015–2016. »
Les médecins de famille des Bois-Francs se sont prononcés en grand nombre par voie électronique sur le nouvel accord-cadre. « On peut être fiers, parce que 69 % de nos membres ont voté, a indiqué le Dr Sylvain Labbé, le président de l’AMOBF. Ils ont approuvé l’entente à 99 %. » Par comparaison, 60 % des omnipraticiens de l’ensemble du Québec ont voté et ont accepté l’entente à 96 %.
L’Association attend maintenant les suggestions de ses membres. « Si vous pensez individuellement ou en groupe à des mesures prioritaires que l’on devrait bonifier ou à de nouvelles mesures, faites-en part aux responsables locaux de votre association, et nous les transmettrons au bureau de la FMOQ et au Dr Godin », a indiqué le Dr Labbé.
Plusieurs membres avaient déjà commencé à communiquer leurs idées. Certains, par exemple, aimeraient une augmentation du nombre d’heures rémunérées pour le travail médicoadministratif dans les groupes de médecine de famille (GMF). Deux ou trois heures sont accordées par médecin hebdomadairement alors qu’on peut facilement en faire cinq, six ou même huit. Nous sommes au début de la cueillette de suggestions, mais c’est un point qui revient », a expliqué le Dr Labbé plus tard en entrevue.
Peut-être pourrait-on aussi créer une visite qui serait l’équivalent de l’ancien examen complet majeur. « Nous avons des patients qui ne sont pas vulnérables, mais qui ont plusieurs problèmes médicaux. Il s’agit de personnes hypertendues, dyslipidémiques, qui présentent plusieurs maladies chroniques. Leur visite nous prend plus de temps que celle pour le suivi d’un patient en bonne santé, parce qu’il faut refaire le bilan de santé, represcrire les médicaments. Ce qu’on a actuellement pour facturer ce travail, c’est une visite du suivi ou l’intervention clinique. Y aurait-il lieu d’avoir un nouveau type de visite ? »
La rétribution des médecins enseignants, que ce soit dans les unités de médecine familiale ou les GMF, a aussi fait l’objet de propositions. « Le forfait accordé par demi-journée passée auprès d’un résident ou d’un externe pourrait-il être bonifié ? Cela permettrait d’encourager l’enseignement dans tous les milieux », a mentionné le Dr Labbé.
Un grand pourcentage de la population des Bois-Francs, région qui comprend trois pôles, a maintenant un médecin de famille. « Nos collègues de Thetford ici peuvent être fiers. Ils ont le second plus grand taux d’inscription : au-delà de 90 % de la population de leur territoire est inscrit, et leur guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) est presque vide », a annoncé le Dr Labbé.
À Drummondville, les médecins ont pris en charge 85 % de la population et quasiment vidé le GAMF. À Victoriaville, lieu de pratique du Dr Labbé, le taux d’inscription atteint 82 %. « Nous étions autour de 78 % au début de l’été. Nous avons augmenté la cadence. Notre vitesse de croisière est actuellement de 0,6 % par mois, de sorte qu’on devrait être rendu à 85 % en décembre si la tendance se maintient. Notre GAMF qui comprenait 8500 personnes il y a un an, en compte maintenant quelque 3000. Si on continue à ce rythme-là, notre guichet devrait être vidé en mai 2018 ou peut-être avant. »
L’un des facteurs qui ont aidé les médecins des Bois-Francs est l’arrivée de nouveaux omnipraticiens. En outre, peu de cliniciens ont pris leur retraite cette année. « On a eu un ajout net sur le territoire, et cela paraît dans nos chiffres. Cela nous donne un peu d’oxygène à tous », a affirmé le président de l’AMOBF.
L’avenir augure ainsi bien pour l’association créée en 1962. Ses membres ont d’ailleurs fêté son 55e anniversaire par un cocktail au cours de l’assemblée générale annuelle. //
Le prix Jean-Pierre Despins a été décerné à titre posthume au Dr Guy Dumas décédé en avril dernier. Créée il y a douze ans, cette distinction récompense l’ensemble de la carrière d’un médecin de l’Association des médecins omnipraticiens des Bois-Francs et souligne son engagement dans la pratique, l’enseignement, son milieu ainsi que dans les activités hospitalières et syndicales.
« Le Dr Dumas était un ardent défenseur de la médecine familiale, des médecins de famille et de leurs patients. Il croyait que la prise en charge globale du patient resterait toujours la base de la médecine familiale. Il était très empathique envers ses patients et très apprécié », a raconté le Dr Paul Pépin, médecin retraité qui a travaillé avec le lauréat. Le Dr Dumas a d’ailleurs pratiqué pendant 40 ans. « Son engagement social était aussi évident. C’était un leader, un visionnaire avec un sens politique pour canaliser toutes les ressources nécessaires pour réaliser ses projets. Sa ténacité venait à bout de tout, malgré son énorme handicap physique. »