Comme chacun le sait, en juin 2015, la FMOQ et le MSSS ont paraphé une entente ayant comme objectif l’amélioration de l’accès aux soins de première ligne. À la suite de la conclusion de cette entente, faut-il le rappeler, plusieurs dispositions de l’abject et coercitif projet de loi no 20 ne sont pas entrées en vigueur. Les médecins de famille devraient ainsi être en mesure de travailler dans un climat plus propice à une réelle amélioration de l’accès aux soins de première ligne.
Grâce aux efforts inédits et au seul mérite des médecins de famille, l’accessibilité s’est effectivement accrue de façon considérable et constante : près de 600 000 Québécois supplémentaires ont été pris en charge depuis deux ans tandis que le taux d’assiduité a maintenant atteint un sommet inespéré à 82 %. Malheureusement, force est de constater que le gouvernement et certains établissements n’ont, quant à eux, que très partiellement respecté leurs engagements à ce jour. Les exemples sont nombreux :
h non-respect des ententes existantes sur la gestion des effectifs médicaux, et plus spécifiquement des articles contenus dans l’entente sur l’accessibilité ;
h absence remarquée de soutien technique et administratif adéquat dans nombre de CLSC et d’UMF (GMF-U) ;
h accès trop souvent déficient à un dossier médical électronique (DME) en établissement ;
h accès toujours déficient aux consultations spécialisées et aux plateaux techniques ;
h engagement pertinent fréquemment insuffisant des autres spécialistes dans les établissements de santé.
De plus, en proposant le projet de loi no 130 (Loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux) et en en souhaitant l’adoption, le MSSS a choisi de contrevenir directement à la lettre et à l’esprit de l’entente en y incluant des articles visant à imposer arbitrairement aux médecins des obligations d’exercice. Ce projet de loi étant toujours à l’étude à l’Assemblée nationale, nous avons encore un mince espoir que le gouvernement le retire ou l’amende afin de le rendre conforme à ses engagements et au gros bon sens. Cependant, si le gouvernement décidait d’aller de l’avant, soyez assurés que nous étudierons tous les recours envisageables.
La FMOQ, au nom de ses membres, s’est engagée de bonne foi en juin 2015 à améliorer l’accès aux médecins de famille. Malgré de nombreux obstacles, les résultats sont probants : un taux d’assiduité dépassant déjà 80 %, un taux d’inscription en constante progression qui atteignait en mai dernier pratiquement 77 % pour l’ensemble de la population québécoise, près de 600 000 Québécois de plus qu’il y a deux ans qui ont maintenant un médecin de famille. Aujourd’hui, à titre d’exemple, des pas de géants ont été faits : près de neuf Québécois sur dix âgés de 50 ans et plus ont un médecin de famille. Manifestement et indiscutablement, les médecins omnipraticiens font tout en leur pouvoir pour améliorer l’accès aux soins. Poursuivons ces efforts exceptionnels, car les exploits actuels des médecins de famille du Québec sont historiques. Malgré les politiciens et leur discours dénigrant et trompeur, cela vaut la peine de continuer dans cette voie : faisons-le pour nos concitoyens. Peu importe où nous en serons en 2018 avec le pourcentage d’inscription, les Québécois seront ainsi à même de prendre acte du travail inédit des médecins de famille. Pas sûr que le gouvernement et l’ensemble de la classe politique pourront se vanter d’efforts semblables. C’est le moins que l’on puisse dire !
Le 16 juin 2017
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Le président, Dr Louis Godin |