le nouveau président : le Dr Mauril Gaudreault
Il y a quatre ans, au Collège des médecins du Québec, le Dr Mauril Gaudreault devenait président du comité de révision. À ce poste, il a analysé plus de 1800 plaintes de patients qui s’opposaient à la décision du syndic de ne pas faire comparaître un médecin devant le conseil de discipline.
« Ces diverses plaintes m’ont touché. Les plaignants expliquaient ce qu’ils vivaient, et la situation de plusieurs m’a ébranlé », explique le médecin. À travers tous ces dossiers, toutes ces histoires, toute cette souffrance, le désir du Dr Gaudreault de protéger et d’aider les patients s’est avivé.
Le Dr Gaudreault et les autres membres du comité ont rarement modifié la décision du syndic. Néanmoins, médecin de famille empathique, il a eu envie d’aller plus loin pour protéger le public. « Tout à coup, j’ai eu le goût de me présenter à la présidence du Collège. » Au cours des années, plusieurs cliniciens l’avaient pressé de le faire. Après avoir consulté son entourage et ses collègues, le médecin, qui siégeait déjà au conseil d’administration du Collège depuis dix ans, a décidé de se lancer dans l’aventure.
Le nouveau président, qui succède au Dr Charles Bernard, va mettre le public au centre de ses préoccupations. « Ces plaignants qui se montraient insatisfaits ont créé chez moi le désir d’aller les entendre. Je veux me rapprocher d’eux et du public. Je voudrais créer des moyens de communication avec les gens pour qu’ils nous disent comment ils nous perçoivent. C’est ma priorité. Je voudrais aussi qu’ils sachent que la protection du public est ce qui nous anime. » Au cours des prochaines semaines, le Dr Gaudreault évaluera la forme que la consultation pourrait prendre.
Le Dr Gaudreault désire également se rapprocher des médecins. Il aimerait les entendre. « Je pense qu’ils ont besoin de mieux comprendre notre rôle et ce que nous faisons. Il faut les écouter, voir ce qu’ils vivent et peut-être aussi les aider. La protection du public nécessite une médecine de qualité. »
Le nouveau président a une troisième priorité sur sa liste : la responsabilité sociale du Collège. « Je pense que l’on doit s’engager à travailler pour l’environnement général de la santé. Le Collège fait très bien l’évaluation de la pratique médicale, mais je pense qu’on doit maintenant aller plus loin. Pour moi, la santé englobe l’environnement, la lutte à la pauvreté, le développement social, etc. Et j’aimerais que le Collège soit un acteur social plus important concernant ces enjeux sociaux liés à la santé. »
Ancien médecin de famille à Chicoutimi, le Dr Gaudreault a, au cours de sa carrière, multiplié les réalisations et cumulé les responsabilités. Il a non seulement été professeur à l’Université de Sherbrooke, mais a aussi mis sur pied le Programme de formation médicale à Saguenay, en 2006. Il a également travaillé à la création de l’unité de médecine familiale d’Alma, en 2006, et de Chicoutimi, en 1988. Il a en outre été à la tête du Département de médecine générale de l’Hôpital de Chicoutimi et premier chef du Département régional de médecine générale du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Le Dr Gaudreault n’a pas perdu son âme d’omnipraticien. « J’ai toujours dit que la médecine de famille était la plus belle spécialité. Mais c’est une profession difficile : son champ est tellement large, et on en met de plus en plus sur les épaules des omnipraticiens. C’est une profession qui a été malmenée au cours des dernières années. Je pense que les médecins de famille ont besoin qu’on les écoute et qu’on les encourage. » //