un congrès syndical tourné vers l’avenir
10, 20, 130... Et ensuite ? La suite, ce seront peut-être les médecins de famille qui l’écriront. Les lois 10*, 20† et 130‡ ont bouleversé le réseau de la santé, mais il est possible de construire à partir de ces nouvelles bases. C’est ce que proposera le congrès syndical qui se déroulera à Québec les 31 mai et 1er juin prochains.
« La table est mise pour une véritable reconnaissance de la valeur de la médecine de famille, estime le Dr Jacques Bergeron, président du comité scientifique du congrès. Il y a lieu d’être optimistes quant à l’avenir. Le vent est en train de tourner. » Effectivement, l’Entente générale a été renouvelée, les articles de la loi 20 concernant les médecins de famille sont suspendus, et la lettre d’entente 321 permet l’inscription de patients sans visite.
Dès le début du congrès, le président de la Fédération, le Dr Louis Godin, indiquera d’ailleurs les leçons à tirer de la loi 20 et du renouvellement de l’Entente. Les congressistes pourront aussi voir où se situe leur rémunération par rapport à celles des médecins du reste du monde.
Les lois 10, 20 et 130 ont également modifié la pratique. De nouveaux concepts sont maintenant incontournables, comme le travail d’équipe. D’autres émergent, comme le patient partenaire. Le congrès va aborder ces questions. « La loi 20 a accéléré le virage de l’offre de soins. En 2018, les services médicaux ne peuvent plus être offerts de la même façon. Comme syndicat, nous avons un rôle à jouer pour soutenir nos membres dans cette transformation », explique le Dr Claude Guimond, directeur de la Formation professionnelle à la FMOQ et codirecteur du comité organisateur du congrès.
Par ailleurs, dans ce nouveau contexte, qu’en est-il de l’accès aux soins et de la responsabilité populationnelle ? Les médecins auront à analyser la question dans le cadre d’un atelier.
Le syndicalisme médical doit, par ailleurs, lui aussi évoluer. Au cours du colloque, les médecins réfléchiront à la pertinence de revoir la mission de la FMOQ, tout comme ils se pencheront sur la révision des statuts de l’organisme. En est-on arrivé à un syndicalisme renouvelé ? C’est ce que l’on apprendra au cours de l’une des conférences.
Les communications au sein de la Fédération et avec l’extérieur doivent aussi être modernisées. De nouvelles expériences seront présentées au cours d’un forum sur la question. « On veut voir comment, comme syndicat, on arrive à s’adapter aux changements, que ce soit sur le plan des statuts ou des communications. Il faut faire cet exercice tant au niveau de la Fédération que des associations », dit le Dr Bergeron. Le colloque se terminera d’ailleurs par un exposé sur la gestion des changements organisationnels au sein de la Fédération et de ses associations affiliées.
Le congrès sera ainsi une occasion d’aller de l’avant. « Nous voulons offrir une réflexion et positionner notre syndicat professionnel sur l’avenir de la profession. Les prochaines années semblent des plus prometteuses. C’est ce qui, je l’espère, va ressortir de ce congrès », indique le Dr Bergeron qui, avec la Dre Josée Bouchard et le Dr Olivier Gagnon, forment le comité scientifique de l’événement. //
* Loi 10 : Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales. † Loi 20 : Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée. ‡ Loi 130 : Loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux.