Vous êtes ennuyé. Votre patient, qui reçoit des indemnités de la CNESST, souffre encore et se dit incapable de retourner au travail. Sur le plan médical, vous ne pouvez plus rien lui offrir. Que faire ?
« Il faut consolider la lésion, affirme la Dre Stéphanie Lavoie-Lennon, du Centre de médecine sportive de Laval, qui traite de nombreux cas. On peut le faire lorsqu’un plateau thérapeutique est atteint. La disparition de la douleur ou le retour au travail du patient ne sont pas des conditions préalables. »
Ce geste ne pénalisera pas le patient. Au contraire. Lorsque la lésion est consolidée, si la personne garde des séquelles permanentes, la CNESST peut lui offrir des services de réadaptation. Par exemple, un droitier ayant une atteinte incapacitante du bras droit pourrait avoir de l’aide pour faciliter l’utilisation de son bras gauche.
Certains patients risquent toutefois de ne pas comprendre. « Dès le premier rendez-vous, je leur dis que l’on n’arrive pas toujours à faire complètement disparaître la douleur et, qu’en outre, le critère que considère la CNESST est la stabilisation de l’état clinique, et non la disparition de la douleur », dit la clinicienne.
Il faut éviter que le cas s’enlise. Une femme de 30 ans, par exemple, a un dossier qui traîne depuis quatre ans. « Si sa lésion avait été consolidée plus tôt lors de l’atteinte du plateau thérapeutique, la travailleuse aurait pu bénéficier de services de réadaptation plus rapidement et maximiser ses chances de retour au travail. Après quatre ans, le défi est beaucoup plus grand. »