encore loin du but, mais le dossier avance
Depuis plus de 20 ans que les médecins en CLSC déplorent le manque de soutien administratif adéquat à leur pratique. Bien que la partie ne soit pas encore gagnée, les résultats d’un récent sondage mené auprès des CLSC montrent que leurs demandes sont de plus en plus exaucées.
« Plus du tiers des répondants ont indiqué avoir obtenu le soutien administratif nécessaire à leur pratique », signale d’emblée le Dr Sylvain Dion, président de l’Association des médecins en CLSC du Québec. Il reste, concède-t-il, encore du chemin à faire. Mais cela montre que les interventions de l’AMCLSCQ finissent par porter leurs fruits.
Lors de l’assemblée générale annuelle de l’AMCLSCQ en octobre dernier, une résolution a été adoptée pour demander au comité de direction de faire le point sur le soutien à la pratique en CLSC-UMF, d’où l’idée du sondage. Un document contenant neuf questions au total a été envoyé à tous les chefs médicaux en CLSC en décembre dernier, explique le Dr Dion. « Les questions cherchaient entre autres à savoir si nos membres avaient perçu une différence depuis la publication du rapport concernant les recommandations au soutien de notre pratique », poursuit le président de l’AMCLSCQ.
Rappelons qu’un comité mixte formé par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a, en 2016, publié un rapport définitif concernant le soutien à la pratique médicale en CLSC et en UMF. Ce rapport sanctionnait la nécessité de travailler dans un cadre fonctionnel établissant le soutien minimal provenant de trois corps d’emploi indispensables : la secrétaire médicale, l’agent administratif et le technicien en administration. Ce rapport précisait que ces ressources devaient être allouées aux CLSC et aux UMF d’ici avril 2017, ce qui n’a toutefois pas encore été le cas pour tout le monde.
Le sondage mené par l’AMCLSCQ a obtenu un taux de réponse de près de 40 % des chefs médicaux en CLSC. Parmi les principaux autres constats, le Dr Dion souligne qu’au moins 15 % des répondants ignoraient le contenu du rapport FMOQ-MSSS sur le soutien administratif.
Plus de 60 % des répondants ont également indiqué n’avoir vu aucune amélioration en ajout de ressources depuis la publication du rapport. « Ces derniers, dit-il, continuent de travailler dans un environnement qu’on qualifie de « courtepointe ». Nous sommes loin de bénéficier d’un personnel travaillant uniquement pour les médecins. En ce moment, nous avons une réceptionniste, un commis et un archiviste qui font ce qu’ils peuvent ici et là pour nous donner un coup de main parmi leurs autres tâches », indique le Dr Dion.
Des échanges avec les répondants à la suite du sondage ont aussi permis de constater qu’il subsiste encore beaucoup de résistance de la part des établissements malgré les recommandations écrites du MSSS. « Plusieurs CLSC se font répondre qu’on ne peut donner suite à leurs demandes pour des raisons budgétaires », soulève le Dr Dion.
Les résultats du sondage incitent l’AMCLSCQ à poursuivre ses démarches et ses demandes. « Nous travaillons actuellement avec la Dre Hélène Roy, responsable du dossier à la Direction des Affaires professionnelles de la FMOQ, qui recommande au MSSS de mettre au pas les établissements qui tardent à suivre les recommandations du rapport. On sait qu’une quinzaine d’établissements un peu partout en province font toujours fi de nos doléances », précise le Dr Dion.
Ces demandes pour un meilleur soutien administratif, dit-il, relèvent d’une longue lutte. Les médecins qui éprouvent toujours des difficultés à obtenir le soutien dont ils ont besoin auprès de leur établissement doivent continuer de faire des demandes formelles, conseille le Dr Dion. « Il faut sans cesse revenir à la charge. Et surtout, d’ici à ce que nous obtenions ce qui nous revient, savourons et divulguons toutes nos petites victoires », conclut sur un ton optimiste le Dr Dion. //