La perception de la population envers les médecins du Québec n’a pas beaucoup changé depuis le dernier sondage SOM sur le sujet il y a deux ans. Une forte majorité de Québécois (78 %) continue d’avoir une opinion assez positive des médecins. Toutefois, l’opinion générale de la population à l’égard des médecins spécialistes, s’effrite quelque peu.
C’est ce qui ressort de la dernière étude SOM portant sur les perceptions des Québécois à l’endroit des médecins du Québec, dont les résultats ont été présentés en primeur lors du congrès syndical de la FMOQ. Effectué en ligne le 1er et 2 mai dernier, ce sondage a rejoint 1516 répondants de 18 ans et plus provenant des régions de Montréal (50,5 %), de Québec (14,2 %) et d’ailleurs dans la province (35,3 %).
« Le fait d’avoir ou non un médecin de famille et l’âge constituent des facteurs qui influencent la perception qu’ont les répondants des médecins du Québec », a fait remarquer Sylvain Roy, directeur de projet chez SOM. Ainsi, les gens de 55 ans et plus et ceux qui ont un médecin de famille ont une opinion très ou plutôt positive des médecins.
L’efficacité, le professionnalisme, la qualité des services ainsi que l’écoute sont les principales raisons liées à la perception positive des répondants. Les délais d’accès à un médecin, la rémunération jugée trop élevée, l’inefficacité et le manque de compassion figurent, pour leur part, au sommet des raisons qui suscitent les opinions négatives, a expliqué M. Roy.
Si la cote d’appréciation des médecins de famille est demeurée stable au cours des trois dernières années (85 %), celle des médecins spécialistes a toutefois glissé de 82 % à 73 %. Ce sont principalement les titulaires d’un diplôme universitaire, les hommes et les francophones qui ont révisé leur opinion envers les médecins spécialistes à la baisse, a signalé l’expert en sondage.
La rémunération, particulièrement celle des médecins spécialistes, est le sujet qui a entraîné la plus grande détérioration de l’opinion de la population, a insisté le conférencier Roy. Trois répondants sur cinq (58 % contre 37 % en 2016) jugent la rémunération des médecins spécialistes trop élevée. Et ce sont principalement des répondants à l’extérieur de Montréal et de Québec qui jugent la rémunération des médecins spécialistes (62 %) trop élevée », a précisé Sylvain Roy. Il a ajouté qu’à peine 35 % des répondants trouvent la rémunération des médecins spécialistes juste correcte.
Pour les médecins de famille, un répondant sur quatre (25 %) considère leur rémunération trop élevée. C’est 3 % de plus qu’en 2016 lors du dernier sondage SOM, a souligné M. Roy. Alors que les deux tiers des répondants (65 %) trouvent, pour leur part, cette rémunération correcte, un répondant sur dix soutient qu’elle n’est pas assez élevée.
Ces perceptions envers la rémunération semblent avoir un lien avec celles qui sont liées aux heures de travail. Deux répondants sur cinq estiment que les médecins de famille travaillent moins de 40 heures par semaine. Un répondant sur dix est convaincu que la semaine du médecin de famille n’excède pas 35 heures. Un répondant sur cinq est même d’avis que les médecins de famille travaillent moins que les autres professionnels de la santé. Dans le cas des médecins spécialistes, cette impression concerne un répondant sur quatre.
Enfin, le représentant de SOM a indiqué que la population fait deux fois plus confiance aux médecins de famille (48 %) qu’au gouvernement (22 %) pour améliorer l’accessibilité aux soins de santé. Un répondant sur trois demeure, toutefois, plutôt pessimiste. « Ces gens ne voient pas comment l’accessibilité pourra être améliorée ni par quelle instance», a indiqué Sylvain Roy. //