La clé de l’AMOLL : assumer un leadership moderne, sincère et positif
Afin de surmonter les tourmentes politiques et médiatiques auxquelles font face les médecins de famille depuis 2015, l’Association des médecins omnipraticiens de Laurentides-Lanaudière a mis en place une stratégie. « Nous avons décidé de faire preuve d’un leadership moderne, sincère et positif pour en ressortir encore plus forts et grandis », soutient le Dr Marc-André Amyot, président de l’AMOLL.
|
M.Q. — Pouvez-vous nous parler de ce leadership moderne et positif ? De quoi s’agit-il ? |
|
M-A. A.– Les trois dernières années n’ont pas été faciles pour les médecins de famille ni pour les leaders de la FMOQ. Notre profession a fait l’objet de nombreux commentaires négatifs. Des propos blessants qui ont eu pour effet d’ébranler et de déstabiliser plusieurs d’entre nous. Mais comme le disait si bien le philosophe allemand Friedrich Nietzsche : ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. Autrement dit, au lieu de subir les aspects négatifs et destructeurs qu’ont provoqués les lois et les réformes du ministre Gaétan Barrette, nous avons décidé à l’AMOLL d’aborder la situation sous un angle positif. Plutôt que de nous laisser malmener par la situation, nous avons pris la décision de faire surgir un leadership nouveau genre au cœur de cette tourmente. Un leadership proactif qui nous incite à prendre l’initiative de rassembler les troupes. Un leadership au sein duquel émerge des solutions pour faire avancer la médecine de famille, y compris les intérêts des médecins et ceux du public. |
|
M.Q. — Comment se traduit votre rôle de président au sein de ce nouveau leadership ? |
|
M-A. A.– Un bon leader doit écouter et faire participer ses membres. Que ce soit par des échanges verbaux en personne, par téléphone, par courriel, les communications deviennent donc essentielles au processus. Ces échanges entre médecins, qui sont d’ailleurs beaucoup plus présents qu’avant, servent aujourd’hui de catalyseurs au sein de notre association. Ils nous permettent de soulever et mettre en lumière des problématiques locales, et ce, beaucoup plus facilement qu’auparavant. Les médecins de famille sentent ainsi qu’ils ne sont plus seuls dans leur clinique, dans leur environnement de travail. Ils ressentent et savent que nous sommes là désormais pour les aider à trouver des solutions. Mais attention, le leadership moderne et positif que nous appliquons ne peut pas s’effectuer qu’en solo. Le président ne peut pas tout faire seul. Ça prend une équipe pour le soutenir dans ses actions. Chacun des quatorze membres de notre conseil d’administration s’est ainsi engagé très activement depuis deux ans au sein de l’association. Ils ont beaucoup aidé l’AMOLL à mieux communiquer avec ses membres. |
|
M.Q. — Comment se traduisent ces communications au sein de l’AMOLL ? |
|
M-A. A.– Nous avons d’abord amélioré notre site Web devenu plus convivial. Nous avons également revu nos statuts. D’ailleurs, nos processus de candidature pour la prochaine élection de l’association sont maintenant accessibles sur le site Web. Une première pour l’AMOLL. Nous multiplions également les consultations en ligne à l’aide de sondages SurveyMonkey. |
|
M.Q. — Il y a aussi le nombre de rencontres qui a doublé, n’est-ce pas ? |
|
M-A. A.– Tournée du président, rencontres régionales, comités de travail syndicaux... depuis deux ans, nous avons, en effet, doublé le nombre de réunions avec nos quelque 900 membres d’un bout à l’autre du territoire, ce qui n’est pas sans représenter un certain défi logistique. Reconnue comme la 2e plus grande association de médecins de famille du Québec après celle de Montréal, l’AMOLL est la seule association à réunir deux régions administratives. Ce vaste territoire occasionne certains inconvénients, notamment le facteur de la distance entre les divers lieux de pratique. En même temps, ce grand territoire apporte aussi son lot d’avantages. Bien que les pratiques et les réalités régionales diffèrent entre Berthier et Mont-Laurier ou encore entre Lachute et Joliette, nos rencontres permettent d’échanger sur les mauvais et les bons coups effectués à chaque endroit. Ces rencontres permettent de faire connaître les solutions et d’emprunter les bonnes méthodes qui portent leurs fruits... et de ne pas répéter les erreurs déjà commises. |
|
M.Q. — Pouvez-vous nous donner quelques exemples où votre nouveau style de leadership a fait la différence ? |
|
M-A. A.– Certains de nos centres hospitaliers régionaux font face à des problèmes de couverture médicale, de manque de médecins spécialistes et de transferts de patients pour des cas plus graves. C’est notamment la situation dans les hôpitaux de Lachute et de Saint-Eustache. Depuis deux ans, l’AMOLL cherche activement à trouver des solutions. Afin de trouver des pistes pour corriger, ou du moins atténuer, ces situations problématiques dans ces hôpitaux, nous avons organisé des rencontres réunissant les médecins de famille concernés, les gestionnaires en place, les membres du CA ainsi qu’un employé permanent de la FMOQ. À ce propos, il était essentiel qu’un représentant de la FMOQ prenne part à ces rencontres en étant sur place ou présent par voie de vidéoconférence. En plus d’apporter du poids à nos démarches, cette présence d’un employé permanent nous a permis de renforcer le lien de confiance entre la FMOQ et nos membres. Cette présence de la FMOQ au sein de nos activités constitue d’ailleurs un bel exemple de leadership positif. |
|
M.Q. — Qu’est-ce que rapportent tous ces efforts ? |
|
M-A. A.– Certes, ce leadership demande du temps. Il faut s’y investir à fond. En revanche, les résultats en valent le coup. Plus nous consultons nos membres et plus nous communiquons avec eux, plus ce besoin de communication devient réciproque. Nous sentons qu’il se produit un effet de levier multiplicateur au sein de notre association. Les relations et les liens de confiance s’intensifient entre le CA et les membres. Ces actions nous aident à renforcer le sentiment d’appartenance au sein de l’association. En fait, tous les exercices qui mettent en valeur une nouvelle transparence contribuent à faire grandir l’AMOLL. Ils font rayonner notre association auprès de la FMOQ, ainsi qu’aux yeux des autres médecins dans la province. C’est un positionnement actif et constructif que nous avons entrepris. |
|
M.Q. — Lors du congrès syndical de la FMOQ au printemps dernier, vous avez mentionné le projet Vision cinq ans. De quoi s’agit-il ? |
|
M-A. A.– Ce projet s’inscrit dans notre nouveau style de leadership. Si nous voulons défendre adéquatement les intérêts de nos membres, nous devons savoir ce qu’ils veulent et comment ils perçoivent leur avenir. Qu’est-ce que nous faisons de bien comme association ? Qu’est-ce que nous pourrions faire mieux ? Comment nos membres voient-ils leur profession dans cinq ans ? En sachant qui nous sommes, nous serons en bien meilleure position pour établir nos objectifs. Cette meilleure connaissance de nous-mêmes constituera d’ailleurs un outil pour redevenir un leader dans les débats médicaux. Nous procédons actuellement à la cueillette de ces informations à l’aide de consultations, de rencontres et de sondages SurveyMonkey. Nous souhaitons en présenter les résultats lors de notre prochaine assemblée générale annuelle en novembre. |
|
M.Q. — Au sujet de votre prochaine assemblée générale, il y aura des élections, n’est-ce pas ? |
|
M-A. A.– Six postes d’administrateur ainsi que celui de président seront à pourvoir. Oui, je me représenterai pour un 7e mandat. J’ai toujours en moi ce feu sacré pour défendre notre profession face à un ministre autocratique et surtout pour démontrer que le nouveau leadership de l’AMOLL fera avancer la cause des médecins de famille. |
