Nouvelles syndicales et professionnelles

Les nouveaux formulaires de demande de consultation

Emmanuèle Garnier  |  2018-08-23

Le 4 septembre, les nouveaux formulaires de l’Accès priorisé aux services spécialisés (APSS) seront en ligne. Les médecins pourront obtenir, d’une part, les formulaires révisés du premier groupe de neuf spécialités et, d’autre part, les formulaires d’un deuxième groupe de sept autres spécialités.

Julie Lalancette

Quels changements sont apparus dans les premiers formulaires ? Pour commencer, les exigences liées aux demandes de consultation ont été revues et souvent réduites. Par exemple, le médecin de famille n’aura plus à fournir les résultats d’examens de laboratoire ou de radiologie s’ils sont dans le Dossier Santé Québec (DSQ). Le spécialiste devra les récupérer lui-même.

D’autres exigences ont également été éliminées. En pédiatrie, notamment, le calendrier des symptômes n’est plus exigé, mais simplement souhaité pour les douleurs abdominales chroniques ou les céphalées. En gastro-entérologie, il ne sera plus nécessaire d’avoir déjà demandé une échographie abdominale pour les perturbations du bilan hépatique.

Plus grand choix de raisons de consultation

Les formulaires révisés offrent aux médecins de famille un plus grand choix de raisons de consultation. Celles qui ont été ajoutées ? Les motifs que les omnipraticiens inscrivaient le plus fréquemment dans la catégorie « Autre » sur l’ancien formulaire. En pédiatrie, par exemple, l’anomalie du crâne ou plagiocéphalie, les problèmes cutanés, l’énurésie et le phimosis sont apparus. En cardiologie, le « souffle cardiaque non investigué ou pathologie valvulaire non sévère » a été ajouté, tout comme la « stéatose hépatique avec ALT , 90 UI » en gastro-entérologie.

Autre modification : la case « Autre » s’est transformée en « Autre raison de consultation non standardisée ou modification d’une priorité clinique ». Dans cet espace, les omnipraticiens devront maintenant inscrire un diagnostic. Il ne sera plus possible de simplement mentionner, par exemple, « douleur abdominale ». « Un symptôme n’est pas un diagnostic. Si aucun diagnostic n’est écrit, la demande sera renvoyée au clinicien. Sans cette information, il est très difficile pour le médecin répondant du Centre de répartition des demandes de service (CDRS) d’établir une priorité clinique pour fixer le temps d’attente maximal. Est-ce trois jours ? Un an ? », mentionne la Dre Julie Lalancette, qui, comme directrice adjointe à la Planification et à la Régionalisation de la FMOQ, a participé à la révision des formulaires.

Le nouveau formulaire permet, comme auparavant, de modifier le degré de priorité de la consultation demandée, mais le changement doit être justifié. « Le médecin répondant du CRDS s’engage à changer le code si la demande est adéquatement motivée », souligne la Dre Lalancette.

Autre important changement : le degré de priorité A qui garantissait un rendez-vous en trois jours ou moins a été éliminé. Pour les cas urgents, le médecin de famille pourra consulter la section « Alertes cliniques » et les consignes données dans chaque formulaire. Le ministère de la Santé et des Services sociaux précise toutefois que « les CRDS traiteront les demandes de consultation ayant une priorité A lorsque celle-ci est identifiée dans la case “Autres” ».

Sept nouvelles spécialités

Le 4 septembre, les formulaires de sept nouvelles spécialités seront eux aussi en ligne :

h chirurgie générale ;

h chirurgie vasculaire ;

h médecine interne ;

h physiatrie ;

h neurochirurgie ;

h hémato-oncologie et hématologie ;

h rhumatologie.

L’utilisation des formulaires sera à surveiller particulièrement en médecine interne. « Comment positionnera-t-on cette spécialité par rapport aux autres ? Si, par exemple, les demandes en cardiologie sont trop nombreuses, les transférera-t-on automatiquement en médecine interne ? Comment cela va-t-il se passer ? », se demande la Dre Lalancette.

L’APSS constitue de manière générale une avancée intéressante sur le plan organisationnel. « Il y a des acquis. Le projet progresse, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment sur le plan administratif et technologique. » //