Hausse constante des demandes de soutien
Amorcée il y a quatre ans, la tendance à la hausse des demandes d’aide au Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) se poursuit. Du 1er juin 2017 au 31 mai 2018, 255 médecins de famille ont eu besoin de soutien individuel, un accroissement de 16 % par rapport à la période précédente.
En 2016-2017, l’augmentation avait été de 19 % chez les médecins de famille avec 219 appels à l’aide. Les deux années précédentes, les bonds avaient été de 5 % et de 18 %. Chez les médecins spécialistes, les demandes d’aide ont grimpé de 35 % l’an dernier et de 6 % cette année.
« C’est préoccupant, dit la Dre Anne Magnan, directrice générale du PAMQ. Il faudrait qu’il y ait davantage de recherches en santé des médecins pour mieux comprendre le phénomène. Toutefois, des enjeux organisationnels ont souvent été évoqués par les médecins qui nous ont consultés ces dernières années. »
Les données de la période qui vient de se terminer sont toutes fraîches et n’ont pas encore été analysées, mais la Dre Magnan s’attend à ce que les difficultés d’ordre professionnel demeurent un motif important de consultation, tant chez les médecins de famille que chez les spécialistes. « Les médecins ressentent beaucoup de pression quant à la performance qu’on attend d’eux, affirme-t-elle. Par exemple, ils doivent voir un plus grand nombre de patients, et cette augmentation de la cadence est une source de stress. »
Dans son rapport de l’an dernier, le PAMQ soulignait que plusieurs médecins craignaient de « commettre des erreurs en raison d’une pratique qu’ils qualifiaient de périlleuse ». La surcharge de travail causée par le non-remplacement des collègues absents de même que les plaintes auprès du Collège des médecins du Québec ou de l’établissement constituaient également d’importants facteurs de stress.
Par ailleurs, le nombre d’interventions de groupe effectuées à la suite d’événements difficiles a également augmenté. En 2016-2017, des représentants du PAMQ ont rencontré une centaine de médecins spécialistes et de résidents après les suicides de six médecins. Cette année, heureusement, ce type de décès a été moins fréquent. Du côté des médecins de famille, 35 ont eu besoin d’une intervention de groupe, principalement à cause de contextes de travail qui avaient dégénéré.
La détresse des médecins ne s’explique évidemment pas seulement par le contexte professionnel. Les difficultés personnelles, les problèmes de santé mentale et les diverses dépendances sont aussi en cause. Mais peu importe les motifs de consultation, souligne la Dre Magnan, il y a un côté positif à la croissance des demandes d’aide. « Ça veut dire que les gens vont chercher du soutien. Et ça, c’est rassurant. »
À ce propos, les données du PAMQ permettent de constater que les médecins de famille consultent plus que leurs collègues spécialistes. Une particularité liée à la nature de leur pratique ? « Comme ils s’occupent de la santé globale de leurs patients, ils sont peut-être plus sensibles à l’importance d’obtenir de l’aide psychologique », estime la Dre Magnan. //
La 13e édition du tournoi de golf des fédérations médicales au profit du Programme d’aide aux médecins du Québec a permis de recueillir une somme de 117 000 $. Quelque 140 personnes ont participé à cet événement qui s’est déroulé le 23 juillet au club de golf Pinegrove, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Dr Christopher Lemieux, président de la Fédération des médecins résidents du Québec ; Dr William Barakett, président de la Fondation du PAMQ ; Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec ; Dr Raynald Ferland, vice-président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec ; M. Patrice Levasseur-Fortin, président de la Fédération médicale étudiante du Québec.