le ministre Carmant présente les priorités du gouvernement
L’un des objectifs du gouvernement dans le domaine de la santé ? Permettre à la population de voir un médecin de famille en 36 heures et un clinicien à l’urgence en 90 minutes. C’était la promesse de la Coalition avenir Québec en campagne électorale.
« C’était ambitieux, mais stimulant. C’est un peu pour ça que j’ai pris le dossier de la technologie. Je pense que cette dernière constitue un des moyens qui pourrait beaucoup nous aider à évoluer vers ces objectifs », a expliqué M. Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, au cours de l’assemblée générale de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal.
Pour accroître l’accès aux soins, le gouvernement a un plan en plusieurs volets. Le premier : le Rendez-vous santé Québec (RVSQ). La plateforme est actuellement progressivement déployée dans la province. « On est aussi en train d’améliorer les aspects technologiques que les différents groupes de médecins de famille nous ont mentionné être déficients : l’annulation des rendez-vous, le recours aux résidents, aux infirmières, etc. », a expliqué le ministre.
En ce qui concerne la réduction du temps d’attente à l’urgence, plusieurs projets sont prévus. M. Carmant a, par exemple, été particulièrement enthousiasmé par l’expérience du CIUSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. L’établissement a mis sur pied un système de réorientation des patients classés P4 et P5 en se servant du RVSQ. « À peu près de 10 % à 15 % des patients sont envoyés directement de l’urgence vers un des GMF environnants. Je pense qu’il y a maintenant trois GMF associés aux trois urgences du CIUSSS du Nord-de-l’Île. »
Le ministre aurait voulu étendre cette initiative à toute la province, mais il y avait d’importants écueils. « Il y a un mois, on a donc décidé de laisser chaque CISSS ou CIUSS aller de l’avant dans son propre réseau et s’organiser sur une base locale ou régionale. »
D’autres projets pourraient également diminuer l’attente aux urgences. Actuellement, il n’y a pas de communication entre le système Med-Urge des urgences et le système des ambulanciers. « Dans la région de Québec, on est en train de faire un projet pilote où les deux systèmes se parlent. Le but est d’amener les patients dont les cas sont moins urgents non pas à l’urgence où le transport va se faire le plus rapidement, mais à l’urgence où ils seront pris en charge le plus rapidement », a indiqué le ministre délégué.
M. Carmant désire également mettre sur pied un système de synchronisation des soins dans les hôpitaux. C’est un outil dont se sert le Centre médical Beth Israel Deaconess, à Boston, où le ministre, qui était neurologue, a fait une formation complémentaire. « Tous les examens, toutes les consultations sont gérés par un système informatisé qui repose sur la date de congé du patient. Les services sont ainsi automatiquement fournis la journée même, de façon prioritaire, aux personnes les plus susceptibles de quitter l’hôpital. Ce système libère beaucoup plus rapidement les lits. » Le Beth Israel Deaconess a réussi de cette manière à réduire la durée du séjour des patients de 20 %.
Le dossier clinique informatisé des hôpitaux pourrait par ailleurs être amélioré. « On veut évoluer vers un dossier qui pourra être consulté de tous les points de l’établissement, des GMF, des bureaux des médecins de famille pour que tout le monde puisse avoir accès à l’information. »
Quand tous ces projets seront-ils mis en oeuvre ? Le Rendez-vous santé Québec, l’organisation des services ambulanciers et la réorientation des patients pourraient être prêts d’ici au printemps. « Pour le dossier santé numérique, le déploiement pourrait se faire sur une période de deux à dix ans. En ce qui concerne le système de synchronisation des soins, on a déjà fait l’appel d’offres, mais c’est un projet qui se ferait aussi sur une période beaucoup plus longue. » //