les nouvelles directives concernant la téléconsultation
La téléconsultation a été l’une des révélations de la pandémie. Un service qui va devenir permanent. « Actuellement, le gouvernement provincial et la FMOQ jettent les bases du cadre définitif de la téléconsultation. Nous voulons qu’il soit prêt pour le jour où l’urgence sanitaire se terminera afin que les médecins puissent continuer à utiliser cet outil », a expliqué le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, à l’assemblée générale virtuelle de l’Association des médecins de CLSC du Québec, le 6 novembre dernier.
De nouvelles modifications à la lettre d’entente 269 préciseront l’emploi de la téléconsultation. « On accordera beaucoup d’importance au jugement clinique du médecin. Si vous estimez que le problème du patient peut être réglé sans rencontre, vous pourrez alors recourir à la téléconsultation. Si, au cours d’une téléconsultation, vous jugez que la personne a besoin d’un examen, vous devrez le faire ou quelqu’un devra le faire à votre place », a indiqué le président.
Mais, actuellement, quelles sont les règles ? Les médecins doivent-ils toujours privilégier la téléconsultation ? « Entre le 15 mars et le 1er mai, on disait à la population : “restez chez vous, ne sortez pas et n’allez surtout pas chez le médecin”. » La situation a cependant changé. Les gens peuvent maintenant sortir.
« Les médecins peuvent donc voir les patients à la clinique. Il faut en être conscient. Quand un patient vous dit : « Docteur, je veux vous voir» et que vous jugez qu’une consultation en personne ne constitue pas un risque pour lui, voyez-le. Si vous prenez en charge un patient que vous n’avez jamais vu, vous devez le rencontrer », a souligné le Dr Godin.
Par ailleurs, un des critères importants pour décider de la pertinence d’une téléconsultation reste le jugement clinique. « C’est l’élément sur lequel il faut se concentrer à court terme, parce qu’il n’y aura pas d’entente définitive sur la téléconsultation avant au moins de douze à dix-huit mois. »
Le ministère de la Santé a un nouvel objectif : l’accès rapide aux soins quand c’est nécessaire. Certains nomment ce service « l’accès en 36 heures ». « L’objectif est de permettre aux patients d’être vus sans tarder lorsque leur état de santé le requiert. Cette mesure est destinée autant aux patients P4 et P5 des urgences qu’aux patients orphelins et aux personnes inscrites auprès d’un médecin ou dans un GMF », a précisé le Dr Godin aux auditeurs virtuels.
Jusqu’à récemment, la priorité était à l’inscription de patients et à la disponibilité à l’égard de la clientèle inscrite. Mais la pandémie a bouleversé la situation. « La conclusion à laquelle les autorités gouvernementales et nous en sommes venus, c’est qu’il faut s’assurer pendant la période que nous traversons, que tous les Québécois, qu’ils aient ou non un médecin de famille, soient vus rapidement par un clinicien si leur état le nécessite. C’est un défi important parce que c’est une modification de notre façon de faire. »
Ce changement de vision a évidemment des répercussions. Les médecins ont déjà leurs patients, leurs tâches et leurs obligations. « On est à la guerre actuellement, a souligné le président. On doit prioriser. Le plan de priorisation des activités de première ligne en fonction des niveaux d’alerte, élaboré par le gouvernement, indique que, lorsque la situation l’exige, on peut dire à une partie de notre clientèle que l’on retardera un peu le moment d’une consultation, parce que l’on doit répondre à d’autres demandes. »
Tous ces changements vont probablement durer encore plusieurs mois. Et une fois le retour à la normale, la situation ne sera peut-être plus la même qu’avant la pandémie. //