Éditorial

L’effort de guerre

Louis Godin  |  2020-03-25

Depuis que la crise pandémique a frappé le Québec, j’ai personnellement pu constater l’ouverture et la volonté des médecins sur le terrain de contribuer à l’effort de guerre. Je suis extrêmement fier des omnipraticiens québécois et je tenais à vous en faire part. La santé des Québécois, malgré un contexte unique souvent inquiétant et toujours exigeant, est en bonnes mains en ces temps troubles.

 

L’année 2020 portera un sceau spécial dans l’histoire. Ce à quoi nous faisons face actuellement est non seulement du jamais vu, mais risque en plus de définir nos sociétés et de modifier notre vision du monde pour des générations. Heureusement, à notre époque, la science et l’intelligence devraient nous permettre de traverser collectivement cette pandémie. Toutefois, nous devrons payer un prix très cher sur tous les plans, mais nous y arriverons !

Nous y arriverons pour différentes raisons. D’abord, parce que nos responsables publics ont pris les bonnes décisions au Québec en agissant tôt, notamment par rapport aux règles de confinement, pour ralentir la courbe de progression. Ensuite, parce que les Québécois semblent, en général, avoir bien compris la gravité de la situation et l’importance de suivre les directives des autorités. Enfin et surtout, parce que les Québécois de tous les horizons, mais encore plus particulièrement ceux du secteur de la santé, se concertent et contribuent au maximum de leurs capacités à l’effort de guerre demandé.

Le choix des mots « effort de guerre » n’est pas anodin. En effet, c’est bien de ça dont il s’agit actuellement et qu’on demandera pour un certain temps aux professionnels de la santé, notamment aux infirmières et aux médecins. Comme médecins omnipraticiens, avec notre expertise et nos compétences très variées et très larges, il va de soi que nous serons énormément sollicités dans une multitude de milieux de soins. Une crise comme celle que nous vivons ne peut se résorber sans une participation inédite des médecins de famille. Et aucun doute ne m’assaille à cet égard : cette participation sera et bel et bien inédite.

Quelle forme particulière prendra notre par­ticipation hors norme ? Elle ne sera justement pas particulière, mais bien générale et extra­ordinaire. Nous devrons être un peu partout à la fois dans le réseau et nous y serons. Nous devrons changer nos propres habitudes professionnelles et nous le ferons. Nous devrons apprivoiser de nouvelles façons de faire et nous le ferons. Nous devrons aussi gérer des situations personnelles et familiales peu évidentes et nous le ferons en fonction de nos capacités. Mais surtout, nous devrons travailler encore plus fort et nous le ferons. Les Québécois auront besoin comme jamais des médecins de famille en ce printemps 2020, et nul doute qu’ils pourront compter sur eux.

Le 25 mars 2019 //

 

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Le président, Dr Louis Godin