Pourquoi pas les deux ?
Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) sont des comptes à l’intérieur desquels il est possible de détenir divers produits d’épargne et de placement, tout en conservant, à l’abri de l’impôt, tous les revenus de placement générés.
Si le REER est généralement considéré comme un moyen d’accumuler un capital-retraite, il peut aussi servir à réaliser des projets comme accéder à la propriété ou financer une formation ou des études à temps plein, et ce, à des conditions fiscalement avantageuses.
Les cotisations sont déductibles de l’impôt. Toutefois, les retraits seront ajoutés au revenu imposable.
La cotisation maximale s’élève à 18 % du revenu admissible gagné au cours de l’année précédente, sous réserve d’un plafond annuel de 27 230 $ pour 2020 et de 27 830 $ pour 2021. Le montant maximal est indiqué sur l’avis de cotisation de l’Agence du revenu du Canada (ARC).
Les droits de cotisation inutilisés peuvent l’être les années suivantes. Il faut cependant faire attention aux cotisations excédentaires, car elles entraînent des pénalités coûteuses.
Les droits de cotisation sont octroyés l’année suivant la production de la première déclaration de revenus du contribuable. À 71 ans du détenteur, le REER prend fin.
Il est possible de contribuer entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année ou durant les 60 premiers jours de l’année suivante.
Les montants retirés ne donnent pas lieu à de nouveaux droits de cotisation. Comme les montants retirés s’ajoutent au revenu imposable, ils se répercutent sur les droits aux prestations et aux crédits gouvernementaux fondés sur le revenu. Ainsi, les prestations de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et d’assurance-emploi sont réduites par les revenus gagnés ou les montants retirés du régime. Ceux-ci affectent également l’admissibilité aux crédits fédéraux comme l’Allocation canadienne pour enfants, l’Allocation canadienne pour les travailleurs ou le crédit pour la taxe sur les produits et services et la taxe de vente harmonisée (TPS/TVH). Les montants retirés d’un REER donnent lieu à des retenues d’impôt.
Les sommes retirées ne peuvent pas y être retournées à moins qu’elles ne le soient aux fins d’un régime d’accession à la propriété (RAP) ou d’un régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP).
Il est possible de cotiser à un compte du conjoint. Le cas échéant, c’est le cotisant et non le bénéficiaire (le conjoint) qui profite de la déduction fiscale.
On peut y détenir des parts de fonds communs de placement, des actions, des obligations, des certificats de placement garanti et, dans certains régimes, des fonds de travailleurs, etc. Comme mentionné précédemment, les revenus générés par ces placements ne sont pas imposables.
Un prêt ne peut pas être garanti avec un REER.
Le régime prend fin au plus tard le 31 décembre de l’année du 71e anniversaire de naissance de son détenteur, date limite à laquelle le REER doit être converti en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente. Il est alors possible de cotiser au REER du conjoint, si ce dernier est âgé de moins de 72 ans.
Le REER est imposable au décès de son détenteur à moins que celui-ci ne l’ait légué par testament ou autrement à son conjoint survivant, à un enfant mineur ou à un enfant handicapé à charge.
Le CELI est vu plutôt comme un instrument d’épargne servant à réaliser des projets à plus court terme, comme des rénovations ou un voyage. Son plafond de cotisation augmente année après année, de sorte qu’il peut également servir à majorer la mise de fonds pour l’acquisition d’une première habitation ou à accroître l’épargne-retraite sans impact fiscal, les retraits n’étant pas imposables.
Les cotisations ne sont pas déductibles d’impôt. Étant effectuées avec des sommes déjà imposées, elles demeurent à l’abri de l’impôt même au retrait.
Le plafond annuel est fixé chaque année. Comme les droits de cotisation ont été majorés d’un montant supplémentaire de 6 000 $ à compter du 1er janvier 2021, le total des droits de cotisation disponibles en 2021 pour une personne admissible, n’ayant jamais cotisé au régime depuis sa création en 2009, est de 75 500 $.
Les cotisations excédentaires se traduisent aussi par des pénalités coûteuses. Quant aux droits de cotisation inutilisés, ils sont reportés le 1er janvier de chaque année.
Les droits de cotisation sont accordés annuellement à compter de 18 ans (sous réserve de la possession d’un numéro d’assurance sociale valide), sans égard au revenu. Il n’y a pas d’âge maximal pour y contribuer.
Les contributions n’étant pas déductibles d’impôt, on peut y cotiser en tout temps.
Les retraits sont sans conséquence sur l’admissibilité aux prestations et aux crédits gouvernementaux fondés sur le revenu ; ils n’affectent aucunement le droit à ces derniers.
Les montants des retraits d’un CELI s’ajoutent aux droits de cotisation dès l’année suivante, de sorte qu’on peut cotiser de nouveau l’équivalent des montants retirés.
Les sommes retirées peuvent être retournées, mais à compter de l’année suivante.
Il n’est pas permis de contribuer à un compte du conjoint, mais il est possible de lui donner un montant pour qu’il puisse cotiser dans son propre régime.
On peut y détenir des parts de fonds communs de placement, des actions, des obligations, des certificats de placement garanti, etc. Comme mentionné précédemment, les revenus générés par ces placements ne sont pas imposables.
Un prêt peut être garanti avec un CELI.
Le CELI prend fin au décès de son détenteur et n’est pas imposable. Si le conjoint en est l’héritier, il peut transférer les sommes accumulées dans son propre CELI sans réduire ses droits de cotisation.
Il est possible d’optimiser son épargne en misant sur la complémentarité des deux régimes. En effet, le CELI peut s’avérer très utile lorsque le REER ne suffit plus à faire économiser de l’impôt, les cotisations ne pouvant pas dépasser 18 % du revenu gagné l’année précédente jusqu’à un plafond annuel établi.
Plusieurs facteurs influent sur le choix entre le REER ou le CELI, notamment l’âge, les revenus, les projets à court et à long terme. Il n’en demeure pas moins que chacun des régimes comporte ses avantages et ses limites, et aucun n’est meilleur que l’autre.
Comme les deux régimes peuvent contenir les mêmes types de placement, il ne faut pas considérer le CELI comme un compte d’épargne ordinaire dans lequel on dépose uniquement des liquidités. Pourquoi ? Parce qu’on se prive alors de son avantage premier, l’accumulation d’épargne à l’abri de l’impôt.
Aussi, cotiser à son REER et à son CELI (ou planifier ses contributions), dès l’octroi des nouveaux droits de cotisation, s’avère souvent une bonne décision financière. L’épargne fructifie alors plus longtemps à l’abri de l’impôt et la magie des intérêts composés profite davantage au cotisant.
Avant de prendre une décision, il est préférable de consulter un professionnel afin de déterminer le régime le plus approprié ou encore la manière la plus judicieuse de répartir l’épargne entre les régimes choisis.
Au-delà du choix du régime, n’oublions pas que la règle d’or de la diversification du portefeuille n’exige pas tant de répartir ses investissements dans plusieurs institutions financières que de regrouper ses différentes options de placement au sein d’une seule institution. Ce faisant, le conseiller a une vision globale du portefeuille et peut mieux vous guider vers l’atteinte de vos objectifs financiers. //
Note de la rédaction. Ce texte a été écrit, révisé et mis en pages par Conseil et Investissement Fonds FMOQ inc. et ses mandataires. Il n’engage que ses auteurs.