tournée virtuelle du président de la FMOQ
Plongés au cœur de la deuxième vague de COVID-19, la FMOQ et le gouvernement continuent à négocier. Il faut, pour commencer, gérer les mesures liées à la pandémie. Un travail quotidien, a reconnu le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, à l’assemblée générale annuelle virtuelle de l’Association des médecins omnipraticiens de Laurentides–Lanaudière à la fin de novembre.
« Presque toute la population est en zone rouge. Quand va-t-on revenir en arrière ? Est-ce que les désignations automatiques pour les unités COVID dans les différents établissements doivent se poursuivre ? Je vous le mentionne parce que c'est un des gros enjeux actuellement. On doit réagir très rapidement pour adapter la lettre d'entente 269 selon l’évolution de la situation », a expliqué le président.
La Fédération a par ailleurs demandé que cette entente, qui porte sur les modalités de rémunération liées à la COVID-19, soit prorogée jusqu’au 31 mars. Depuis le début de la pandémie, cet accord ne cesse d’ailleurs d’évoluer. L’un de ses plus récents ajouts devrait améliorer l’accès de la population à la première ligne. Maintenant, les omnipraticiens qui exercent dans des GMF offrant des consultations sans rendez-vous à tous les patients, inscrits ou non, peuvent se prévaloir d’une rémunération horaire pour cette activité s’ils le désirent. La première version du projet, trop astreignante, a été assouplie. « Les médecins doivent donner au moins trois consultations à l'heure au sein d’un bloc d’au moins quatre heures », a indiqué le Dr Godin aux membres de l’AMOLL au sujet de la modification qui était sur le point d’être adoptée.
Un autre changement, qui allait être entériné : la rétribution des équipes médicales d’intervention. « Ce sont des médecins qui acceptent d’être disponibles pour intervenir dans des milieux où se produisent des éclosions de COVID-19 afin d’aider les cliniciens en place. Ils seront rémunérés pour leur disponibilité et lorsqu'ils auront à intervenir. »
Certains coûts que doivent assumer des médecins au cœur de la lutte contre la pandémie seront également remboursés. Ainsi, les frais de pratique, après avoir été restreints, viennent d’être ajustés. « Le problème qui se pose c'est que des médecins doivent délaisser leur cabinet pour aller travailler dans d'autres secteurs, particulièrement dans les CHSLD, les résidences privées pour aînés et certaines unités de soins, a mentionné le président. Pendant qu’ils y exercent, ils doivent continuer à payer leurs frais de cabinet. Ils vont à nouveau avoir le droit de facturer ces coûts. » Ces cliniciens pourront demander un remboursement de leurs frais de pratique à raison de quatre heures par jour par secteur.
Parallèlement à la lettre d’entente 269, d’autres accords sont conclus entre le gouvernement et la FMOQ. Ainsi, modernisation oblige, le nouveau concept de « conseil numérique », connu sous le nom de « e-consult », va voir le jour. Et son utilisation sera rétribuée. « Le médecin de famille qui remplira une demande de consultation numérique sera payé pour le temps qu’il y consacre », a affirmé le Dr Godin.
La difficulté concernant tous ces changements aux accords, c’est leur concrétisation. « Le processus d'application des ententes est toujours très lourd, parce qu'il exige de passer par presque toutes les étapes ministérielles, avec souvent un arrêt obligatoire au Conseil du trésor. Les modifications parviennent finalement à la Régie de l’assurance maladie du Québec qui doit changer ses logiciels de facturation pour que vous puissiez enfin facturer les nouveaux services. »
Le président de la FMOQ est conscient de la frustration que peut engendrer ce long processus. « Vous avez travaillé pour rendre des services, on vous dit que vous allez être payés et, souvent, il y a des retards. C'est indépendant de notre volonté, même si on met énormément de pression pour que les changements soient effectués rapidement. » //