Nouvelles règles à partir du 15 janvier
Le 15 janvier, de nouvelles règles encadreront la téléconsultation. Cette dernière ne pourra alors plus être facturée pour certains types de visites. Entre autres, les consultations où un examen physique est nécessaire : visite de prise en charge d’un problème musculosquelettique, évaluation médicale globale en soins de longue durée, etc. (encadré).
« En mars dernier, quand la population ne devait pas sortir de chez elle, la possibilité que les médecins ne fassent pas certains examens pouvait se justifier, explique le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Mais, actuellement, les patients peuvent se déplacer. Ainsi, quand ils ont besoin d’une évaluation physique, il faut s’arranger pour la faire. Sinon, c’est la qualité des soins qui en souffre. »
Quelles sont les consignes pour les visites de prise en charge ? En général, la première rencontre peut avoir lieu par téléconsultation. « Toutefois, on devrait voir en personne, dans un délai raisonnable, un patient que l'on ne connaît pas », estime le Dr Godin. À partir du 15 janvier, les médecins de famille auront trois mois pour voir à leur cabinet un patient vulnérable et six mois pour une personne non vulnérable. Si le patient ne prend pas rendez-vous, il est conseillé au médecin de le rappeler. Et s’il décline la rencontre, son refus doit être noté dans le dossier médical.
Ces règles générales comportent par ailleurs des exceptions. Ainsi, le premier rendez-vous ne peut avoir lieu de manière virtuelle ou téléphonique pour la prise en charge de la grossesse ou de problèmes musculosquelettiques. Et la téléconsultation est déconseillée pour le premier contact avec un nouveau-né.
C’est sur la base de son jugement clinique qu’un médecin doit décider s’il accordera une téléconsultation ou un rendez-vous en personne à un patient. Cependant, c’est parfois ce dernier qui demande une rencontre au cabinet. « Le désir du patient fait partie des éléments que le médecin doit prendre en considération. Il doit juger s’il y a un risque ou non pour la personne », indique le Dr Godin.
L’omnipraticien doit également tenir compte de facteurs comme le palier d'alerte de sa région. « En zone rouge, par exemple, la priorité n’est peut-être pas de faire un examen annuel à un patient sans problème de santé important. Cette évaluation peut être retardée de quelques semaines. »
La médecine ne peut cependant pas toujours se pratiquer à distance, estime le président de la FMOQ. « Le conseil que je donne aux médecins est d'être vigilant et de s'assurer de rencontrer dans un délai sûr et raisonnable les patients qu’ils doivent voir en personne. Pour nous, c'est une question de qualité des soins. » //