tous les travailleurs du réseau doivent être vaccinés
Au Québec, tous les médecins en contact avec des patients doivent absolument être vaccinés, a soutenu le 26 août dernier le Dr Louis Godin, président de la FMOQ, devant la commission de la santé et des services sociaux qui se penchait sur la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé contre la COVID-19. « C’est un acte non négociable pour nous », a-t-il précisé.
Mais cette exigence ne doit pas se limiter aux médecins. « Selon nous, le principe de vaccination obligatoire devrait s’appliquer à tous les professionnels et travailleurs de la santé, de même qu’à l’ensemble du personnel administratif qui les accompagne dans leur tâche. Tous ceux qui ont des contacts directs ou indirects avec les patients, par exemple en partageant des espaces communs, devraient être obligatoirement vaccinés », a affirmé le président de la Fédération. Et cette règle doit être mise en œuvre dans tous les milieux de soins : hôpitaux, cliniques, résidences privées pour aînés, etc.
La situation exige une telle mesure. Le variant Delta progresse au Québec. Le nombre de nouveaux cas se multiplie, les hospitalisations grimpent et les projections sont alarmantes. « La vaccination dans le réseau de la santé a plafonné. Nous en sommes rendus collectivement au point où la vaccination obligatoire de toutes les personnes qui travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux doit être décrétée », indique le mémoire déposé par la Fédération.
Et les libertés individuelles ? La FMOQ est consciente de bousculer des principes fondamentaux. Mais la COVID-19 a créé une situation inhabituelle qui appelle des mesures hors de l’ordinaire, a affirmé le Dr Godin.
Si, dans le réseau de la santé, le risque lié à la COVID-19 ne concernait que le travailleur non vacciné, la situation serait différente. Cependant, ce dernier peut contaminer un patient ou un collègue. Durant les premières vagues, le virus a eu des effets dévastateurs sur le système de santé. « On a dû mobiliser toutes nos forces médicales pour s’occuper des gens qui avaient la COVID, a rappelé le président de la Fédération. On a dû déplacer nos médecins des cabinets vers les hôpitaux et les CHSLD, parce que ce qui se passait-là était dramatique. Donc, quand on est dans une telle situation, on n’a d’autre choix que de mettre un peu de côté notre liberté individuelle, parce que le bien-être collectif va être touché. »
À cause du variant Delta, la société se retrouve encore une fois exposée à d’importants risques. « Si l’on remplit à nouveau nos hôpitaux et nos soins intensifs de gens qui ont la COVID, il y a d’autres personnes que l’on ne soignera pas. (…) Regardons tous les impacts que cela aurait, ne serait-ce que sur la santé mentale de l’ensemble des citoyens, si on devait reconfiner, refermer notre société », a souligné le Dr Godin.
La Fédération est par ailleurs consciente des répercussions que pourrait avoir l’immunisation obligatoire. « Des membres du personnel du réseau pourraient décider de le quitter parce qu’ils ne voudront pas être vaccinés. Un certain impact négatif sur l’organisation des services, notamment en première ligne dans les cliniques médicales, qu’elles soient GMF ou non, pourrait être ressenti », écrit-elle dans son mémoire.
Le remède pourrait-il être pire que le mal, comme certains l’affirment ? « Regardons ce qui s’est passé durant la première, la deuxième et la troisième vague, le nombre des gens que l’on a dû retirer du réseau de la santé, soit parce qu’ils étaient infectés, soit parce qu’ils avaient été en contact [avec une personne contaminée], soit parce qu’ils étaient épuisés d’avoir à donner des soins à des gens très malades (…). Il y a ce risque-là aussi, a répondu le président. Mais on pense pour notre part que le risque que les gens quittent le réseau de la santé pour toutes sortes de raisons aura moins d’effets que de se retrouver avec un taux de vaccination qui n’atteindrait pas les niveaux recherchés. » //