Éditorial

Fierté et optimisme au menu

Louis Godin  |  2021-05-26

Après la très difficile année 2020 où le Québec a vécu le pire de la crise sanitaire et un hiver 2021 où la prudence extrême était de mise, nous voilà enfin arrivés à une étape où l’espoir réel d’un retour durable à une certaine normalité prend forme. Si nous devons tous modérer notre enthousiasme en raison de l’imprévisibilité du virus, nous avons le droit d’être fiers, à la fois comme citoyens et comme professionnels de la santé. D’abord, nous pouvons être fiers du chemin parcouru, puis optimistes pour la suite des choses.

Pourquoi fiers ? Pour avoir tenu le fort au pire de la crise alors que l’humanité était sous le choc et que le Québec peinait à garder la tête hors de l’eau pour maintenir une offre de soins digne de notre société. Pour avoir éduqué quand il était pertinent de le faire. Pour avoir été présents et bienveillants envers nos concitoyens envahis par le doute et la souffrance dans la dernière année. Pour avoir consenti d’importants sacrifices personnels et professionnels au nom de l’intérêt collectif quand un véritable effort de guerre était nécessaire. Et surtout pour avoir parfois vécu du découragement, sans pour autant le laisser prendre le dessus.

Pourquoi optimistes ? Le Québec, après des bilans difficiles à la suite des première et deuxième vagues, a su éviter les grands dangers de la troisième vague et a mené jusqu’à maintenant, avec un succès certain, l’opération de vaccination. Et c’est justement cette réussite et la réponse tellement encourageante des Québécois à cet égard qui devraient nous permettre de regarder finalement en avant pour de bon. Le virus que nous combattons est sournois. Il ne faut donc pas baisser la garde. Ce serait tout sauf une bonne idée, nous en convenons tous. Néanmoins, la joie de revoir certains proches, de pratiquer certaines activités et pour certains médecins (et d’autres professionnels de la santé) d’avoir enfin accès à des vacances dignes de ce nom semble réellement à portée de main. D’importants défis nous attendent encore, car déconfinement ne rime pas automatiquement avec bonheur pour tous. Toutefois, apercevoir une lumière au bout du tunnel demeure à la fois apaisant et stimulant.

Pendant que j’écris ces lignes en cette Journée mondiale des médecins de famille, l’espoir rejaillit donc enfin. Je ne peux alors m’empêcher de penser à l’engagement exceptionnel des 9500 médecins de famille québécois dans leur milieu et à leur contribution inédite des derniers mois et des dernières années. Leur rôle fut essentiel et névralgique. Il ne faudra jamais l’oublier. Lancée en 2010 par la World Organization of Family Doctors, la Journée mondiale des médecins de famille constitue une occasion de rappeler le rôle de premier plan des médecins de famille ainsi que leur approche globale, personnalisée, continue et polyvalente. Depuis 14 mois, nous avons collectivement fait face à une crise jamais vue. Dans un tel contexte, il est donc plus que jamais pertinent d’évoquer, avec humilité, le rôle actif, bienveillant et plus que jamais essentiel que jouent les médecins de famille au Québec. //

 

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Le président, Dr Louis Godin