des solutions immédiates sont nécessaires
L’Abitibi-Témiscamingue a besoin de solutions pour recruter rapidement de nouveaux médecins de famille. La région compte actuellement moins d’omnipraticiens qu’il y a sept ans. « En 2015, nous disposions de 223 omnipraticiens. En juillet 2022, il n’y en avait que 196 », a expliqué le Dr Jean-Yves Boutet, président de l’Association des médecins omnipraticiens du nord-ouest du Québec (AMONOQ), à ses membres au cours de l’assemblée générale annuelle.
L’une des solutions réside dans l’augmentation des admissions dans les facultés de médecine. La hausse a déjà commencé. « Il faut cependant sept ans pour former un médecin de famille. Les six prochaines années vont donc être difficiles », a estimé le président.
Des mesures à court et à moyen terme sont ainsi nécessaires. Le président de l’AMONOQ en a plusieurs en tête. « Il faut considérer de nouveau la candidature des médecins français qui ne pratiquent qu’en cabinet dans leur pays. S’ils viennent exercer au Québec dans un GMF-U, ils pourront être supervisés. Dans ces cliniques, il y a une évaluation constante. Ils pourraient nous aider dans le domaine de la prise en charge des patients et des soins à domicile. » Le Dr Boutet va s’entretenir sous peu avec le Collège des médecins du Québec à ce sujet.
Une autre solution, avancée par la FMOQ il y a quelques années, pourrait également être intéressante : les « PREM-réseau ». « Un jeune médecin pourrait obtenir un avis de conformité au plan régional d’effectifs médicaux (PREM) qui lui permettrait de pratiquer 50 % de son temps en Abitibi et 50 % dans un autre territoire, comme l’Estrie. Après trois ans, il aurait l’autorisation d’exercer à temps plein dans cette dernière région. L’Abitibi-Témiscamingue deviendrait alors plus attrayante. » Dans le PREM du nord-ouest du Québec, neuf places sont toujours vacantes.
Le temps presse, selon le Dr Boutet. « On ne pourra pas continuer de demander aux médecins d’avoir une charge de travail aussi lourde pendant encore six ans. Je regarde la situation avec mes 40 ans de pratique et j’appréhende les prochaines années pour mes collègues. Je crains des retraites et des départs de la région. »
Déjà, la pandémie a été éprouvante pour les omnipraticiens d’Abitibi-Témiscamingue. « Elle a été exigeante en matière de temps, de disponibilité, de changements d’horaire et de remplacements de collègues malades. On a également été très sollicités. On a mis sur pied des cliniques d’évaluation. On en a même déployé pour les enfants. On a été la seule région éloignée à le faire. On sent maintenant beaucoup de fatigue sur le terrain. »
Le Dr Boutet est très reconnaissant envers ses collègues. « Les médecins font beaucoup d’efforts pour que la couverture soit la meilleure possible dans les différents secteurs de la médecine familiale. » //
La nouvelle entente sur l’accès à la première ligne comporte une bonne nouvelle pour les médecins des régions éloignées. La même hausse de rémunération, en pourcentage, s’applique dorénavant autant en cabinet qu’en établissement dans le cadre de l’annexe XII. « Les présidents des associations des régions éloignées le demandaient depuis sept ans, affirme le Dr Jean-Yves Boutet, président de l’AMONOQ. On s’est dit que dans le contexte de la nouvelle entente dont l’objectif est de favoriser les inscriptions, il fallait que les avantages soient les mêmes d’un milieu à l’autre. Le Dr Amyot et son équipe ont fait le nécessaire. »