un autre avantage possible du vaccin
La vaccination pourrait permettre de diminuer les risques de COVID longue. Une étude d’observation italienne publiée dans le Journal of the American Medical Association montre que l’administration de plusieurs doses de vaccin est associée à une plus faible prévalence de la maladie1.
L’étude, qui portait sur 2560 travailleurs de la santé, couvrait la période de mars 2020 à avril 2022 pendant laquelle ont circulé la souche initiale du SRAS-CoV-2, puis les variants Alpha, Delta et Omicron. Les participants, qui ont subi un test de dépistage à intervalles réguliers, ont répondu à un questionnaire entre février et avril 2022. S’ils avaient été infectés, ils devaient entre autres indiquer les symptômes qu’ils avaient présentés et en préciser la durée.
Parmi les 2560 participants, 739 ont été contaminés par le SRAS-CoV-2 (29 %). Dans ce groupe, 229 (31 %) ont contracté la COVID longue, définie par la persistance d’au moins un symptôme pendant plus de quatre semaines.
Le nombre de doses de vaccin a été lié à une plus faible prévalence de la COVID longue. Ainsi, chez les sujets qui ont reçu deux ou trois doses, la proportion de ceux qui ont souffert d’une affection post-COVID-19 n’était que d’environ 17 % par rapport à 42 % chez les patients non vaccinés (tableau).
« De façon générale, les études montrent une tendance vers une certaine diminution du risque de longue COVID chez les patients vaccinés », explique le Dr Alain Piché, responsable de la clinique post-COVID du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. La UK Health Security Agency, par exemple, a analysé dans un rapport huit études dont six semblaient indiquer que les personnes ayant eu une ou deux doses de vaccin avaient moins de risque de contacter la COVID longue à court, à moyen et à long terme2.
Mais la vaccination ne permet pas totalement d’échapper à affection post-COVID-19. Le Dr Piché le montre dans une petite étude qui va être publiée. « Pendant la période où le variant Delta dominait, nous n’avons pas observé de différence entre les patients vaccinés et ceux qui ne l’étaient pas », indique le microbiologiste-infectiologue.
L’étude italienne a par ailleurs pu surestimer un peu l’effet des vaccins à cause de la définition de la COVID longue employée : la persistance des symptômes pendant au moins un mois. « De façon générale, on estime qu’ils doivent durer au moins trois mois. Il faut savoir qu’entre un et trois mois, bon nombre de patients se rétablissent spontanément. »
Dans la vague actuelle, la COVID longue pourrait être fréquente. « Dans une étude récente portant sur le variant Omicron, nous avons découvert que presque un patient sur deux a eu des symptômes post-COVID persistants. C’est énorme, surtout si l’on considère que beaucoup plus de monde a été infecté par ce variant que par les précédents », explique le Dr Piché, également professeur à l’Université de Sherbrooke. //
1. Azzolini E, Levi R, Sarti R et coll. Association between BNT162b2 vaccination and long COVID after infections not requiring hospitalization in health care workers. JAMA 2022 ; 328 (7) : 676-8. DOI : 10.1001/jama.2022.11691.
2. UK Health Security Agency. The effectiveness of vaccination against long COVID : A rapid evidence briefing. Londres : 2022. 24 pages.