Éditorial

Des engagements et des points de ralliement

constats postélectoraux

Marc-André Amyot  |  2022-10-19

Au cours de la récente période électorale, des débats constructifs en santé se sont tenus, des idées ont été lancées, des députés et un gouvernement ont été élus. Il est désormais du devoir des élus de travailler avec les partenaires clés du milieu afin de valoriser la médecine familiale et d’améliorer l’accès aux soins. Si les visions présentées peuvent différer de celles de notre organisation, des engagements nécessaires ont été pris, et des points de ralliement sont apparus. Bien évidemment, des actions cohérentes et structurantes en ce sens sont maintenant attendues. Pour sa part, la FMOQ entend regarder droit devant, être ouverte, collaborative et proactive, tout en demeurant vigilante.

Un gouvernement majoritaire qui doit livrer

Les enjeux sont grands. Avec la pandémie et une population vieillissante, jamais notre réseau n’a été mis à aussi rude épreuve. Pour faire face à cette situation, je le souligne pour la postérité, le gouvernement réélu de la CAQ s’est engagé d’ici 2026 à :

h augmenter de 660 les admissions en médecine (une cible « réaliste », selon le premier ministre) ;

h ajouter 5000 professionnels dans le réseau de la santé ;

h investir 900 millions de dollars de plus dans les soins à domicile.

Il s’agit d’une reconnaissance en haut lieu de la pénurie de médecins de famille et d’effectifs dans le réseau, ainsi que des besoins réels en maintien à domicile.

En plus du déploiement de guichets d’accès à la première ligne pleinement fonctionnels dans toutes les régions du Québec, ces engagements sont nécessaires pour l’atteinte des objectifs de l’Entente sur l’accès aux soins de première ligne et l’accroissement de l’offre de services à la population.

Une opposition qui peut faire partie de la solution

Trois formations politiques composeront l’opposition. Si nous avons clairement exprimé notre désaccord devant certaines idées évoquées en cours de campagne, nous pouvons certainement bâtir sur quelques-uns des éléments proposés qui font écho à nos revendications. Je pense notamment à :

h l’ajout de 200 places par année dans les facultés de médecine (1000 sur 5 ans) et la réduction de la « paperasse » [Parti libéral du Québec] ;

h l’embauche de 5000 professionnels de la santé et un meilleur accès aux soins de santé mentale [Québec solidaire] ;

h la décentralisation du réseau de la santé et l’investissement dans les soins à domicile pour atteindre un meilleur équilibre du budget des soins de longue durée [Parti québécois].

La reconnaissance des pénuries d’effectifs, la bonification de l’offre de soins à domicile et de services en santé mentale ainsi que l’amélioration de l’efficacité du réseau constituent des points de ralliement sur lesquels nous pouvons tabler au cours des quatre prochaines années, au bénéfice des médecins de famille et de la population.

De la santé mentale des médecins

Au cours de la période estivale, l’Association médicale canadienne a publié les résultats d’un important sondage tenu en 2021. Un peu plus de la moitié des répondants ont ainsi signalé des symptômes d’épuisement professionnel, soit 1,7 fois plus que lors du coup de sonde de 2017. Des chiffres fort préoccupants, que nous nous engageons à faire connaître et à faire valoir auprès des autorités. Des actions concrètes doivent être mises en œuvre afin que la qualité de vie des médecins de famille s’améliore dans un avenir rapproché.

Enfin, si vous en ressentez le besoin, le Programme d’aide aux médecins du Québec, un service essentiel et confidentiel, est disponible en tout temps. N’hésitez pas à y faire appel !

La santé mentale et la conciliation travail-vie personnelle sont devenues des enjeux fondamentaux pour nos membres. La Fédération s’en préoccupe grandement et compte être en mode action, à vos côtés, pour y faire face. //

 

Le 17 octobre 2022

dr-amyot-editorial

Le président,
Dr Marc-André Amyot