Nouvelles syndicales et professionnelles

Jumelage des résidents

65 postes restés vacants en médecine familiale

Élyanthe Nord  |  2022-05-30

Le même scénario que l’an dernier se répète : un grand nombre de postes en médecine familiale n’ont pas été pourvus au second tour du Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS). Ainsi, cette année, 65 des 510 places offertes au Québec sont restées vacantes. Presque 13 %.

Dre Anne-Louise Boucher

« Cela signifie que les étudiants vont soit aller effectuer leur résidence en dehors du Québec, soit essayer d’obtenir un poste en médecine de famille en milieu urbain l’année prochaine, soit tenter de nouveau leur chance en médecine spécialisée dans un an », analyse la Dre Anne-Louise Boucher, directrice de la Planification et de la Régionalisation à la FMOQ. Dans les spécialités, par ailleurs, presque tous les postes ont été pris : il ne reste que trois places en médecine interne.

Ailleurs au Canada, la situation est tout à fait différente. Seules 26 places de médecine familiale, réparties en Ontario, en Alberta et en Saskatchewan, sont demeurées libres.

Que se passe-t-il dans notre province ? Un phénomène particulier semble se dessiner. Presque tous les postes restés vacants sont offerts dans des campus de régions intermédiaires ou éloignées.« Doit-on augmenter le contact des étudiants de troisième et de quatrième année avec la médecine familiale exercée à l’extérieur des grands centres ? Cette dernière est très différente de celle des régions urbaines ? mentionne la Dre Boucher. Les médecins de famille de l’extérieur des grands centres exercent davantage en établissement et ont une pratique plus polyvalente, un aspect intéressant pour les résidents en médecine familiale. »

La désaffection pour la médecine générale pourrait aussi trouver sa source dans la situation actuelle. « Au-delà de la formation, il faut vraiment se demander si les politiques très restrictives et coercitives actuelles, le contrôle, le suivi presque au jour le jour de la pratique des omnipraticiens en cabinet ne nuit pas à l’attractivité de la médecine familiale. C’est fort probablement le cas », estime la directrice. //