La collaboration de médecins de famille
Bien des médecins de famille travaillent dans l’ombre. Ils aident leur collectivité sans que l’on s’en doute. C’est le cas du Dr Gaétan Drolet, du Centre médical des Trois Lacs, à Vaudreuil-Dorion, qui collabore avec la Clinique-école en santé du Cégep de Valleyfield.
Une fois par mois, pendant la période scolaire, le médecin de famille consacre une matinée à cette clinique qui permet à des étudiants en soins infirmiers de voir de vrais patients. Six autres omnipraticiens, que le Dr Drolet a lui-même recrutés, offrent eux aussi un bloc de quatre heures au cours du trimestre. Un de ces cliniciens pratique à l’urgence et les autres, dans des groupes de médecine de famille (GMF).
La clinique-école, qui existe depuis août 2020, possède ses propres locaux. Tous les mercredis matin, elle ouvre un service de consultations médicales sans rendez-vous auquel les patients ont accès grâce à Bonjour Santé. « Les étudiants infirmiers, accompagnés de leur professeure, font le triage des patients, comme dans un GMF. Ils apprennent à bien évaluer le patient, à poser les bonnes questions, à remplir les documents et à utiliser le dossier médical électronique », explique le Dr Drolet.
Après le triage, l’étudiant se rend dans le petit bureau dont dispose le médecin et lui fait un résumé du cas. « Il m’accompagne ensuite dans la salle de consultation pour assister à l’anamnèse et à l’examen. On discute après du problème de santé du patient. », dit le clinicien.
À la fin de la matinée, au cours d’une rencontre avec tous les étudiants avec qui il a collaboré, le médecin revient sur un cas particulièrement intéressant. Et si un étudiant a des questions à l’approche des examens, par exemple en physiologie, il est disponible pour y répondre.
« Le but de cette clinique-école est de créer un environnement propice aux apprentissages. On sait que dans les milieux hospitaliers, en ce moment, c’est plus difficile. On voulait vraiment faire aimer le métier à nos étudiants », explique Mme Julie Lapointe, coordonnatrice de la clinique-école, qui a mis au point le projet entre autres avec la collaboration du Dr Drolet.
Au cours d’un trimestre, près d’une trentaine d’étudiants peuvent maintenant bénéficier de ce stage. Ils voient ainsi une réalité différente de celles des centres hospitaliers. « Si cette formation peut leur faire découvrir ce qu’est un service de consultation sans rendez-vous et le triage, je pense que cela augmente ensuite la possibilité de recrutement pour les GMF », estime le médecin.
Les étudiants adorent la formule. « Quand ils parlent de la clinique-école, ils nous disent qu’ils ont envie de revenir. Ils n’imaginaient pas que l’expérience soit aussi enrichissante. Les médecins avec qui on collabore sont vraiment géniaux », affirme Mme Lapointe.
La clinique-école offre par ailleurs d’autres services à la population. Les lundis, mardis et jeudis, les étudiants donnent à des patients du CLSC des soins infirmiers : pansement, retrait des agrafes, vaccination, injections, etc.
Ce travail d’enseignement, fait discrètement, a été souligné à l’Assemblée nationale par M. Claude Reid, député de Beauharnois, qui a d’ailleurs mentionné le rôle du Dr Drolet. Il a en outre félicité tous les artisans du projet et les a remerciés « de contribuer au développement de nouveaux travailleurs essentiels, tout en offrant un meilleur accès à des soins pour notre communauté ». //