président de l’AMONOQ
Après 21 ans comme président de l’Association des médecins omnipraticiens du nord-ouest du Québec (AMONOQ), le Dr Jean-Yves Boutet se retire. Délégué au conseil de la FMOQ depuis 1985, il a contribué à l’histoire de la Fédération pendant presque quatre décennies.
Au sein de sa propre association, le Dr Boutet a su dynamiser l’assemblée générale annuelle. Alors qu’elle n’intéressait qu’une poignée de membres à son entrée en poste, elle est maintenant courue. Cette année, par exemple, elle a attiré 40 des 189 omnipraticiens dispersés sur le vaste territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
Le Dr Boutet est un rassembleur. « Jean-Yves a toujours été un président qui a fait l’unanimité. Il arrivait à maintenir de bonnes relations avec l’ensemble des médecins, autant dans les établissements que dans les différentes cliniques. Il a toujours été enclin à trouver des solutions et à apaiser les conflits », affirme le Dr Jean-François Verville, nouveau président de l’AMONOQ.
La pandémie a constitué un moment marquant de la présidence du Dr Boutet. Rapidement, comme chef du Département régional de médecine générale (DRMG) et président de l’AMONOQ, il a créé un comité de première ligne. Deux fois par semaine, les chefs de département, les responsables de GMF et lui se rencontraient par vidéoconférence. « On se parlait et on essayait de trouver des solutions », explique le président sortant. C’est ainsi que des cliniques désignées d’évaluation et des cliniques désignées pédiatriques ont été mises sur pied et que les résidences pour personnes âgées ont reçu de l’aide.
« Cette initiative a permis une concertation très rapide à des moments où les directives du ministère et des établissements changeaient tous les deux jours. On a réussi de cette manière à vraiment coordonner la réponse à la COVID », se souvient le Dr Verville.
Que réserve l’avenir aux médecins de famille ? Le Dr Boutet a proposé des pistes de réflexion à ses collègues au cours de sa dernière assemblée générale. Il faut, par exemple, augmenter l’attractivité de la pratique en première ligne. « C’est un effort que doit faire chaque omnipraticien, et non seulement la FMOQ », estime-t-il. L’attitude des médecins de famille peut faire beaucoup pour rendre la profession séduisante.
Le travail interprofessionnel est par ailleurs important. « Ce sera le pivot pour améliorer l’offre de service. » La collaboration interdisciplinaire était d’ailleurs l’idée de base des groupes de médecine de famille. « Elle a été diluée à cause du peu de ressources fournies. Ces dernières doivent être accrues », estime le président sortant.
Aux yeux du Dr Boutet, tous les médecins de famille doivent s’engager dans la cogestion et la collaboration, que ce soit dans un GMF, au DRMG, au guichet d’accès à la première ligne ou autre. Ils doivent contribuer à la recherche de solutions et partager leurs idées.
Et chacun doit s’efforcer d’améliorer l’offre de service. « Il faut maintenir l’accès aux soins. On ne doit pas laisser tomber le patient même si on n’a plus de place dans notre horaire. Il est possible, par exemple, de lui donner un rendez-vous téléphonique. » Travailler davantage n’est pas nécessaire, mentionne le clinicien. « On doit simplement bien organiser notre temps. » Le Dr Boutet, par exemple, garde ses vendredis pour regarder ses résultats d’examens et appeler les patients.
L’une des avenues intéressantes, pour le président sortant, serait la prise en charge collective des patients. Ces derniers auraient non pas un médecin, mais une équipe de médecins qui pourraient s’entraider dans les cas difficiles et offrir ensemble une plus grande disponibilité. Un modèle éventuellement attirant pour les jeunes omnipraticiens. //