prix Rayonnement et engagement
À la mi-septembre, la FMOQ a célébré son soixantième anniversaire. La soirée, à laquelle les médecins de famille ont été conviés, a permis de souligner tout le chemin parcouru par la Fédération, ses défis actuels et ceux qui l’attendent.
En 1963, la Révolution tranquille battait son plein. Six associations régionales de médecins de famille s’étaient alors regroupées pour former la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. « Elles unissaient leurs voix pour revendiquer leur place au Collège des médecins, dans les hôpitaux et les facultés de médecine, occupées par les médecins spécialistes », a rappelé le Dr Marc-André Amyot, président de la FMOQ, aux quelque 200 convives.
Aujourd’hui, les défis sont différents pour la Fédération. « Les réformes successives en santé, les constantes intrusions dans l’autonomie de pratique, les conditions changeantes de la pratique, les exigences sans cesse grandissantes sont quelques exemples qui militent en faveur d’une voix forte, combative et unie des médecins de famille en 2023 », a souligné le président. Au fil des décennies, par ailleurs, la Fédération s’est transformée. Son apport aux omnipraticiens va maintenant au-delà de la défense de leurs droits. Elle leur offre dorénavant formation continue, services financiers, assurances, etc.
L’avenir promet d’être intéressant. « Les défis auxquels nous faisons face sont nombreux et exigeants, et les “opportunités” multiples. Les spécialistes en médecine familiale que nous sommes doivent continuer à prendre à bras le corps les défis de la reconnaissance de notre expertise unique, de l’attractivité de notre profession et de l’amélioration de la pratique au bénéfice de la population. »
Au cours de la soirée, le prix Rayonnement et engagement a été remis au Dr René Wittmer. Cette distinction, octroyée par la Fédération, vise à reconnaître les accomplissements exceptionnels d’un omnipraticien. Elle est décernée à des membres qui ont fait rayonner leur profession par un engagement hors de l’ordinaire.
Le Dr Wittmer est un médecin résolument tourné vers l’avenir, a souligné le Dr Amyot. « Malgré son accession assez récente à la profession médicale, il présente une feuille de route à la fois garnie et impressionnante. Vaillamment engagé dans la médecine publique, notre lauréat est médecin de famille au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Il est également professeur adjoint de clinique au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de l’Université de Montréal. Il pratique à la fois à l’Hôpital Notre-Dame et au GMF-U et au CLSC des Faubourgs. »
Outre la clinique, le Dr Wittmer se consacre aux communications. Il préside ainsi la campagne Choisir avec soin Québec. Trente pour cent des tests et des traitements prescrits au Canada sont potentiellement inutiles. Le médecin participe également à plusieurs séries télévisées ou diffusées dans les médias classiques et numériques. Il transmet donc les connaissances médicales non seulement à ses étudiants et à ses collègues, mais aussi au public. « Ce médecin apparaît, dans ses réalisations, comme un passeur, dans le sens le plus noble du terme », a estimé le président.
Pour le Dr Wittmer, le partage du savoir est important. « L’enseignement fait partie intégrante de mon identité de médecin de famille. Pour moi, c’est une façon de donner au suivant, de transmettre des connaissances et d’en faire bénéficier la relève comme j’ai pu en bénéficier. C’est aussi, à mon avis, notre responsabilité de communiquer notre passion pour notre profession pour laquelle les besoins d’une relève sont criants. Parce qu’il faut le reconnaître, la médecine familiale fait face à des défis considérables qui ne sont pas étrangers au fait que nous avons de la difficulté à intéresser la jeune génération », a-t-il expliqué dans son discours.
Le lauréat croit par ailleurs profondément à la médecine familiale. « Soyons fiers des soins globaux, complets et complexes que nous prodiguons à tous les stades de la vie. Dans un monde d’hyperspécialisation, bousculé par les changements, notre approche axée sur le “généralisme” est plus que jamais nécessaire. » //